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"Face à ce drame, nous ne pouvons rester indifférents" : l’appel d’intellectuels contre la dictature au Togo ( Tribune collective)

Publié le dimanche 9 fevrier 2020  |  Marianne
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & Dodo Abalo
1ères heures de campagne de la présidentielle de 2020
Lomé, le 06 février 2020. Tour dans plusieurs quartiers sur différents axes routiers. 1ères heures de la campagne de la présidentielle de 2020. Les opérations de charme électoral timides pour l`heure dans la capitale togolaise.
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Alors que l’élection présidentielle togolaise se déroulera le 22 février prochain, des intellectuels s’insurgent contre le régime en place.



C’est une vieille dictature, qui a fait son temps et qui pourtant ne veut pas mourir. Elle a survécu à tout, à la chute du mur de Berlin, au décès de Jacques Foccart, le père de la Françafrique, aux vents de la révolution qui soufflent sur le monde depuis le printemps arabe. Et comme ces ancêtres qui sont si vieux qu’on oublie parfois qu’ils vivent encore, la dictature au Togo a su se faire oublier, presque se faire accepter. Cela, nous ne pouvons le tolérer.

UN RÉGIME AUTORITAIRE

Car en face, il y a un peuple togolais, qui lui, en a plus qu’assez de trépasser. Le père de l’actuel président, Gnassingbé Eyadèma, a pris le pouvoir en 1967, avec le soutien de Paris. Pendant près de quarante ans, il a régné d’une main de fer sur cette mince bande de terre en Afrique de l’Ouest, un peu moins de 57.000 kilomètres carrés.
En 1998, Amnesty International avait dénoncé les meurtres de centaines d’opposants pendant la présidentielle, certains étant jetés d’hélicoptères en haute mer. Quand Gnassingbé Eyadèma mourut en 2005, son fils Faure Gnassingbé lui succéda, au prix à nouveau d’une impitoyable répression, plus de 800 morts selon la Ligue togolaise des Droits de l’Homme. Depuis, ce n’est qu’une interminable et douloureuse litanie d’élections truquées, d’arrestations d’opposants et de membres de la société civile, de meurtres de manifestants pacifiques. Encore récemment, en 2017 et en 2018, des manifestations contre le pouvoir ont été écrasées dans le sang. Sokodé, la grande ville du centre, théâtre d’une contestation sans précédent, a été recouverte d’une chape de plomb. Les élections législatives de décembre 2018 ont été boycottées par l’opposition, qui a dénoncé un fichier électoral truqué et le bourrage des urnes.


Pays riche de son phosphate, de son pétrole et de ses cultures vivrières, le Togo se traîne pourtant parmi les pays les moins avancés, 166ème sur 189 à l’indice de développement humain (IDH) des Nations unies. La faute à une corruption endémique dans les plus hautes sphères de l’Etat, et une inégale répartition des richesses.
La faute aussi à des multinationales qui pillent littéralement le pays, comme Bolloré et sa gestion plus qu’opaque du port en eaux profondes de Lomé. La faute enfin à des politiques d’austérité imposées par le FMI et la Banque mondiale, des accords commerciaux inéquitables (on pense aux très décriés accords de partenariat économique de l’Union européenne), qui empêchent l’économie togolaise de prendre son envol comme l’épervier, un des symboles du pays.


Face à ce drame, nous ne pouvons rester indifférents. D’autant que le Togo rentre dans une période cruciale de sa jeune histoire. Le 22 février prochain, se tiendra le premier tour de l’élection présidentielle. Les soupçons qui pèsent sur la transparence et la crédibilité du scrutin sont nombreux. Il est à craindre que le régime en place use une nouvelle fois de la violence pour mater sa population ; le tout avec la complicité de la communauté internationale et d’Emmanuel Macron, qui continue vaille-que-vaille à soutenir Faure Gnassingbé. Nous ne serons pas de ceux qui pactisent avec les tyrans au nom d’une realpolitik désuète. Nous nous tiendrons, sans ingérence aucune mais au nom de la solidarité entre les luttes, aux côtés d’un peuple martyr, debout malgré les épreuves les deuils et les défaites, un peuple qui mérite comme tout autre sa liberté.


Signataires :


Serge Martin Bambara dit Smockey (Rappeur, Porte-parole du Balai citoyen, Burkina-Faso)

Thomas Dietrich (Ecrivain, France)

Marc Ona Essangui (Prix Goldman pour l’environnement 2009, Coordinateur Gabon de la campagne "Tournons la page")

Cheikh Fall (Président des Africtivistes, Sénégal)

Fodé Sanikayi Kouyaté (Africtivistes, Guinée)

Lionel Manga (Ecrivain, Cameroun)

Bienvenu Matumo (Mouvement citoyen la Lucha, République démocratique du Congo)

Jean-Luc Mélenchon (député, président du groupe la France Insoumise à l’Assemblée nationale)

Makaila Nguebla (journaliste, militant des droits humains, Tchad)

Abir Nour (militante des droits humains, Soudan)

Maikoul Zodi (Coordinateur Niger de la campagne "Tournons la page »)








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Publié le: 4/2/2020  |  aLome.com Radio

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