De nombreux oiseaux, poissons et mammifères migrent le long d'itinéraires fixes à la recherche de nourriture ou de lieux de reproduction. La meilleure façon de les protéger dans un monde en évolution rapide est au centre d'une réunion des Nations Unies sur la faune sauvage qui s'est ouverte lundi à Gandhinagar, en Inde.
La treizième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la conservation des espèces migratrices d'animaux sauvages, ou CMS COP13, a lieu alors que le monde fait face à la menace d’extinction d’un million d'espèces si les efforts de protection ne sont intensifiés.
« La COP13 se déroule à un moment critique pour la conservation de la faune, avec des tendances à la poursuite de la perte d'habitat et du déclin des espèces », a déclaré la Secrétaire exécutive de la CMS, Amy Fraenkel. « La conférence enclenchera les actions nécessaires pour mieux protéger les espèces migratrices qui dépendent de la coopération multilatérale pour leur survie ».
Des espèces qui apportent de multiples avantages aux humains
La COP13, qui se déroulera jusqu'au 22 février, a pour thème : «Les espèces migratrices connectent la planète et ensemble nous les accueillons chez nous».
Ces créatures apportent de multiples avantages aux humains, comme la dispersion des graines et la pollinisation, et procurent des avantages économiques et des emplois comme dans le secteur du tourisme, par exemple.
«Ces espèces se déplacent entre les pays sans passeport ni visa, mais sont des messagers de la paix et de la prospérité, et c'est notre responsabilité de les protéger », a déclaré le Premier ministre indien Narenda Modi dans un discours à l'ouverture de la conférence.
Cependant, avec le réchauffement climatique et des conditions météorologiques extrêmes devenant la norme, les animaux migrateurs, ainsi que les écosystèmes, sont affectés.
Les délégués à la réunion doivent examiner des mesures pour atténuer l'impact des routes, des chemins de fer et d'autres infrastructures sur les espèces migratrices. Ils peuvent blesser ou tuer des oiseaux et d'autres animaux, augmenter la pollution et traverser les habitats naturels.
Alors que les pays s'efforcent d'empêcher que la température mondiale ne dépasse 1,5 degré Celsius, conformément à l'Accord de Paris sur le changement climatique, ils discuteront également des moyens de garantir que la biodiversité et les espèces migratrices soient prises en compte dans les politiques nationales pour promouvoir les énergies renouvelables qui sont « respectueuses de la faune».
D'autres délibérations porteront sur le renforcement des initiatives de lutte contre l'abattage et le commerce illicites d'oiseaux migrateurs et sur des actions ciblées contre la viande sauvage aquatique, y compris celle d’espèces de requins et de raies.
«Super année» pour la nature
La COP13 donne le coup d'envoi de ce que le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) appelle « la Super année » pour la nature. Les autres événements qui auront lieu en 2020 incluent le Sommet des océans en juin, un Sommet des Nations Unies sur la nature en septembre et la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité à la fin de l'année.
«Alors que nous sommes confrontés à la crise sans précédent de la disparition des espèces, 2020 est une année importante pour intensifier les actions de conservation des espèces, protéger les écosystèmes et faire des progrès significatifs vers la réalisation des objectifs de développement durable. Nous devons saisir toutes les opportunités que nous avons, et la COP de la CMS est une étape cruciale pour permettre à la biodiversité de s'épanouir sur cette planète», a déclaré la cheffe adjointe du PNUE, Joyce Myusa.
La Convention sur la conservation des espèces migratrices (CMS) est la seule convention mondiale qui protège ces animaux.
Elle contient deux annexes : l'une couvrant les espèces migratrices menacées d'extinction, tandis que l'autre énumère les animaux dont l’état de conservation est défavorable et nécessite une action internationale.
Un nouveau rapport qui sera publié à la COP13 indique qu'en dépit de quelques réussites, les populations de la plupart des espèces migratrices couvertes par la Convention sont en déclin.
Dix nouvelles espèces devraient être ajoutées à la Convention, dont l'éléphant d'Asie, le jaguar et la grande outarde indienne - la mascotte de la COP13. En attendant, 12 animaux actuellement inscrits dans les annexes sont présentés dans la dernière série de timbres des Nations Unies sur les espèces en danger, qui ont été émis lundi.