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Harmattan : Le Ghana sous l’effet du vent d’"hiver"

Publié le mardi 18 fevrier 2020  |  MAP
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Soleil caché derrière un voile ocre, un vent sec chargé de poussière et une fraicheur matinale avec des pics de chaleurs atteignant parfois 35°. La capitale ghanéenne Accra est envahie depuis quelques jours par le Harmattan, du mot Twi «Hramata».

Ce vent sec et poussiéreux, mi-froid mi-chaud que certaines personnes redoutent à cause de ses conséquences sur la santé, a fini par gagner l’ensemble du territoire ghanéen du nord au sud.

Accompagné le plus souvent de particules de poussière, le Harmattan, ce vent continental et sec venant du Sahel souffle de décembre à mars sur le Ghana véhiculant, lors de son passage, poussière et microbes, ce qui cause des soucis de santé, en particulier aux enfants et aux personnes âgées. Ces derniers jours, on arrive à peine à distinguer les habitations, personnes ou véhicules devant soi à cause du brouillard inhabituel durant cette période de Harmattan.

Et si par malheur les habitants oublient de fermer les fenêtres avant de quitter leurs maisons le matin, il faudra refaire le ménage au retour car le sol sera recouvert d’une épaisse couche de poussière. Dans la capitale Accra, chaque habitant a réinventé une astuce pour se protéger de cet «alizé hivernal» et s’adapter à ce climat «lourd».

Aux abords des feux rouges, les vendeurs de masques et de cache-nez se frottent les mains. Piétons, conducteurs de taxis, vendeurs itinérants ou sédentaires, tous arborent leur cache nez pour se protéger des particules de poussière.

C’est également la période où les femmes, afin de palier peau et lèvres sèches et craquelées, se remettent à user de crèmes hydratantes, en particulier à base du beurre de karité.

«Les particules de poussière transportées par le Harmattan, associées aux nuits plus fraîches, fragilisent les voies respiratoires, ce qui augmente le risque de développer des infections respiratoires telles que le rhume, la pneumonie, la toux sèche et le saignement de nez », explique le médecin généraliste, Emmanuel Sarpong.

Dans ce cortège de désagrément que porte le Harmattan, il faut aussi compter une prévalence élevée de la méningite et nombre d’infections respiratoires, a expliqué à la MAP Dr Sarpong.

Comme le Harmattan est une saison sèche, le taux de déshydratation est élevé. Par conséquent, il est préférable de veiller à être bien hydraté. Boire beaucoup de liquide, surtout de l’eau, est nécessaire pour reconstituer et maintenir l’équilibre des fluides corporels, a relevé le généraliste, conseillant d’éviter les boissons gazeuses car leur forte teneur en sucre empêche l’organisme d’absorber de l’eau.

Il est également recommandé de se servir d’un masque ou d’un cache-nez afin de protéger les voies respiratoires et de porter des lunettes, a conseillé le médecin, conseillant de conduire le plus lentement possible afin d’éviter les accidents de circulation à cause de la faible visibilité en ces périodes de Harmattan.

Si la pluie, qui marque la fin du Harmattan tarde à venir, ce dernier peut provoquer assèchement des sols et détruire les cultures en cours. Les Ghanéens attendent donc avec impatience la première goutte, qui peut se traduire par une simple rosée du matin.

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