Présidentielle 2020/Des faits et gestes qui rappellent les crises autour de ‘SUCCES’ en 2015 et celle du ‘VSAT’ en 2010…

Publié le jeudi 20 fevrier 2020 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
Siège de la CENI
Lomé, le 11 août 2019. Siège de la CENI.

Après l’annulation ce 17 février de l’accréditation de la CNSC (Concertation nationale de la société civile) pour l’observation électorale du 22 février et le refus d’accréditation de la Commission épiscopale ‘Justice et Paix’ pour les fins précitées, un autre imprévu organisationnel est survenu ce 19 février... A la CENI.

A travers une directive adressée par le Président de la CENI, Tchambakou Ayassor, aux présidents des CELI, il est annoncé «une annulation du système de sécurisation électronique des résultats de vote par le procédé SINCERE».

«Cette sécurisation électronique des résultats de vote» selon la note de la CENI, «était censée être opérée par les chefs d’équipes, les OPS SMS et les OPS téléphone». M. Ayassor convie à cette fin les Présidents de CELI à «prendre des dispositions idoines et urgentes pour suspendre les formations des présidents et rapporteurs des bureaux de vote autour de SINCERE, et les informer de cette annulation».

La même directive prie les Présidents des démembrements de la CENI de «récupérer les téléphones déjà distribués aux présidents et rapporteurs des bureaux de vote pour l’utilisation de SINCERE, d’en faire des colis et les renvoyer en urgence à la CENI». En outre, le sieur Ayassor commande de «faire replier les chefs d’équipes, les OPS SMS et les OPS téléphone affectés dans les CELI respectives. Et de rendre compte in fine au Bureau exécutif de la CENI autour de toutes ces tâches au plus tard le 20 février à 10H».

Cette décision de dernière minute de la CENI a été dénoncée ce 20 février par Assiongbon Kouessan, l’un des candidats à ce scrutin présidentiel. «Ce sont des attitudes qui sont posées au niveau de la CENI pour démobiliser la base électorale de l’Opposition. Que les Togolais n’en fassent pas un drame ! Que les Togolais soient eux-mêmes leurs observateurs lors du dépouillement», remobilise Dr Kouessan. Il a rappelé à cette occasion que le contexte électoral lors des présidentielles au Togo a «toujours été sujet à diverses controverses organisationnelles» qui frisent avec le début de la fraude.

La tenue du scrutin présidentiel de 2015 avait été secouée par une profonde guéguerre entre l’Opposition (CAP 2015) et UNIR autour de l’utilisation du système ‘SUCCES’ qui était censé jouer presque le même rôle que le ‘SINCERE’ de 2020 ! En 2010 (1ère présidentielle organisée après la violente élection de 2005), en concertation avec le PNUD, un autre système d’acheminement des résultats des CELI par ‘VSAT’ avait été mis en place consensuellement. A la dernière minute, ce système avait aussi été déclaré «non-opérationnel, en panne» en plein processus de centralisation des résultats. Une «panne factice», avait dénoncé sans détours le technicien onusien affecté spécialement à cette tâche électorale.
En 2010 comme en 2015, l’Opposition n’a jamais reconnu les résultats définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle et qui ont consacré la réélection de Faure Gnassingbé, actuel doyen des chefs d’Etat de la CEDEAO.

E. G. & Akoyi A.

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