Journée internationale de solidarité avec les prisonniers : Le Directeur de l’administration pénitentiaire invite les populations à œuvrer pour "l’humanisation" des prisons du pays
Akibou Idrissou, le directeur de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DAPR) a invité ce vendredi lors d’une conférence de presse à Lomé, les populations à œuvrer pour "l’humanisation" des prisons du pays. Cet appel intervient la veille de la commémoration de la Journée internationale de solidarité avec les prisonniers. C’est la première fois que le Togo va célébrer cette journée.
Ont également assisté à cette conférence : Labodja Djato, régisseur de la Prison Civile de Lomé et Séverin Assoum, conseiller technique du ministre de la justice.
La rencontre organisée par le directeur de l’Administration Pénitentiaire, vise à attirer l’attention des populations sur les conditions de vie des détenus dans les prisons, souvent surpeuplées : mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement, avec des lots de maladies. Prévue pour abriter 666 détenus, la prison civile de Lomé en compte aujourd’hui 2.018.
Selon la récente statistique de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), la prison civile de Vogan est surpeuplée à 135%, celle de Dapaong à 190% et celle d’Aného à 207%. Selon les mêmes données, la prison d’Atakpamé est surpeuplée à 220%, celle de Notsé à 269%, celle de Lomé à 295%, et celle de Tsévié bas le record avec une surpopulation excédentaire de 407%".
"Cette situation fait de la prison une sorte de jungle. Chacun à son niveau doit œuvrer pour l’humanisation de nos prisons", a indiqué le directeur de l’Administration Pénitentiaire.
A l’en croire, le phénomène de récidive voire de multi récidive serait l’un des fondements du problème de surpopulation dans le milieu pénitencier togolais.
Les effectifs prévus ne sont pas remis en cause, ni les procédures judiciaires, ni l’emprise d’une organisation interne omniprésente, mais bien la volonté des prisonniers à se réinsérer. M.Akibou Idrissou a mis un accent particulier sur la responsabilisation des prisonniers d’une part et des organisations de la société civile d’autre part : ’la prison n’est pas seulement l’affaire de l’Etat, c’est l’affaire de tout le monde", a-t-il souligné.
Akibou Idrissou a également profité de l’occasion pour dévoiler le contenu des activités prévues dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec les prisonniers. Il est prévu samedi, une campagne de désinsectisation et de dératisation de toutes les cellules de la prison civile de Lomé, initiative de l’association "Corps et esprit sain".
"Nous avons également un concert le 22 septembre prochain et les fonds récoltés vont servir à aider les détenus. Il est également prévu une conférence sur l’art et l’environnement en milieu carcérale à l’Institut Goethe", a-t-il précisé, ajoutant qu’il sera organisé en janvier prochain, la quatrième édition de la semaine du détenu. FIN
