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Coronavirus : l’épidémie se répand au Moyen-Orient et en Europe, mais tue moins en Chine

Publié le jeudi 27 fevrier 2020  |  UN NEWS
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© Autre presse par DR
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Face à l’épidémie de coronavirus, «l’heure est à la solidarité mondiale - solidarité politique, solidarité technique et solidarité financière», a déclaré ce mercredi à Genève le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).



Selon le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, c’est «la seule façon» de prévenir les infections et de sauver des vies.

Cet appel du chef de l’OMS intervient alors que le coronavirus se propage désormais à travers l’Europe et une bonne partie du Moyen-Orient. Le COVID-19 concerne désormais, Chine mise à part, près d’une quarantaine de nations où elle a fait plus de 40 morts. «En dehors de la Chine, on compte aujourd’hui 2.790 contaminations dans 37 pays, et 44 décès», a ajouté Dr Tedros.

Depuis hier mardi, le nombre de nouveaux cas signalés en dehors de la Chine a dépassé pour la première fois le nombre de nouveaux cas en Chine.

«L’augmentation soudaine du nombre de cas en Italie, en Iran et en République de Corée est très préoccupante », a mis en garde le chef de l’OMS, ajoutant les cas liés à l’Iran qui ont été relevés au Bahreïn, en Iraq, en Afghanistan, au Koweït et à Oman. Des cas liés aussi à l’Italie ont été signalés en Algérie, en Autriche, en Croatie, en Allemagne, en Espagne et en Suisse.


Une équipe d’experts de l’OMS attendue ce week-end en Iran


Dans ces conditions, après le déploiement hier à Rome d’une équipe conjointe de l’OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, une autre équipe de l’agence onusienne est attendue ce week-end en Iran. A Téhéran, les experts de l’OMS examineront les mesures de santé publique qui ont été mises en place et fourniront un soutien technique.

De façon générale, le chef de l’OMS avertit qu’il ne s’agit pas seulement d’un combat pour contenir un virus et sauver des vies, mais de se «battre pour contenir les dommages socio-économiques qu’une pandémie mondiale pourrait causer».

Toutefois l’épidémie, apparue en décembre en Chine, semble avoir atteint un pic en Chine où les autorités ont annoncé mercredi 52 nouveaux décès en l’espace de 24 heures contre 71 la veille. Ce qui en fait le chiffre le plus bas depuis plus de trois semaines. « A 6 heures ce matin, heure de Genève, la Chine a signalé à l’OMS 78.190 cas, dont 2.718 décès », a ajouté Dr Tedros, relevant au passage que seuls 10 nouveaux cas ont été signalés hier en Chine en dehors de la province de Hubei.

De plus, l’OMS fait observer que 14 pays qui ont eu des cas n’ont pas signalé un cas depuis plus d’une semaine. Et plus important encore, 9 pays n’ont pas signalé un cas depuis plus de deux semaines : la Belgique, le Cambodge, la Finlande, l’Inde, le Népal, les Philippines, la Fédération de Russie, le Sri Lanka et la Suède. «Mais cela ne signifie pas que les cas ne reviendront pas dans ces pays. Mais les cas qui l’ont fait auparavant ont été contenus», a relativisé le Chef de l’OMS.



L’OMS n’hésitera pas à utiliser le mot ‘pandémie’ s’il décrit bien la situation


Une façon pour le patron de l’agence onusienne de rappeler que c’est le moment de rester vigilant et que l’heure n’est pas à la complaisance. D’autant que l’augmentation du nombre de cas en dehors de la Chine a «incité certains médias et politiciens à faire pression pour qu’une pandémie soit déclarée ».

Mais pour l’OMS, il ne faut pas se précipiter à «déclarer une pandémie sans une analyse soigneuse et lucide des faits».
A cet égard, elle rappelle avoir déjà déclaré une urgence de santé publique de portée internationale, son plus haut niveau d’alarme.

«Utiliser le mot ‘pandémie’ sans précaution ne présente aucun avantage tangible, mais il comporte un risque important en termes d’amplification de la peur et de la stigmatisation inutiles et injustifiées, et de paralysie des systèmes», a fait remarquer Dr Tedros.

Selon l’OMS, une telle issue peut également indiquer que le monde ne peut plus contenir le virus. « Ce qui est faux », selon Dr Tedros qui soulève les enjeux d’un combat « qui peut être gagné si nous faisons les bonnes choses».

«Bien sûr, nous n’hésiterons pas à utiliser le mot ‘pandémie’ s’il décrit bien la situation. Mais pour l’instant, nous n’assistons pas à une transmission communautaire soutenue et intensive de ce virus, et nous n’assistons pas à une maladie grave ou à des décès à grande échelle », a-t-il dit aux médias. Sur ce point, il note que la Chine compte moins de 80.000 cas sur une population de 1,4 milliard d’habitants. Dans le reste du monde, il y a 2.790 cas, pour une population de 6,3 milliards d’habitants. « Ne vous méprenez pas : je ne minimise pas la gravité de la situation, ni le risque de pandémie, car elle a ce potentiel », a ajouté le chef de l’OMS.

Tous les scénarios sur la table face à un virus qui "a un potentiel pandémique"


L’agence onusienne se prépare à tous les scénarios surtout face à un virus qui « a un potentiel pandémique». En attendant, l’OMS doit faire à ce qu’elle considère comme l’un des plus grands défis auxquels elle est confrontée : le partage des infos.

«Trop de pays touchés ne partagent toujours pas les données avec l’OMS. L’OMS ne peut pas fournir de conseils de santé publique appropriés sans données ventilées et listes de lignes détaillées », a regretté Dr Tedros, tout en demandant « instamment à tous les pays de partager immédiatement leurs données avec l’OMS».

Plus largement, l’objectif premier de tous les pays où des cas ont été recensés doit être de contenir le virus. Dans le même temps, tous les pays, qu’ils aient des cas ou non, doivent se préparer à une éventuelle pandémie. Une façon de l’OMS d’inviter chaque pays à être prêt à détecter rapidement les cas, à isoler les patients, à rechercher les contacts, à fournir des soins cliniques de qualité, à prévenir les flambées dans les hôpitaux et à empêcher la transmission à la communauté.

Dans ce combat sans merci contre le virus, la première priorité de l’OMS est d’ailleurs d’insister sur la protection des travailleurs de la santé qui sont en première ligne dans la lutte.

Deuxièmement, elle incite les communautés à protéger les personnes les plus exposées aux maladies graves, en particulier les personnes âgées et les personnes souffrant de problèmes de santé sous-jacents.

Et troisièmement, l’agence onusienne entend protéger les pays les plus vulnérables, en faisant tout son possible pour contenir les épidémies dans les pays qui en ont la capacité.

La mission conjointe OMS-Chine a terminé sa visite dans ce pays et remis son rapport lundi. Les experts ont fait une série de constatations sur la transmissibilité du virus, la gravité de la maladie et l’impact des mesures prises.

Ils ont constaté également que l’épidémie a atteint un pic entre le 23 janvier et le 2 février, et qu’elle n’a cessé de décliner depuis lors. Ils ont aussi noté qu’il n’y a pas eu de changement significatif dans l’ADN du virus. «Mais le message clé qui devrait donner à tous les pays espoir, courage et confiance est que ce virus peut être contenu», a insisté Dr Tedros.



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