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Le retraité togolais et ses misères

Publié le lundi 9 mars 2020  |  Le Tabloid
Démarrage
© aLome.com par Edem GADEGBEKU & J. TCHAKOU
Démarrage de la 2e édition des Universités du 3è âge organisées par l’INAM
Lomé, le 17 octobre 2018. Agora Senghor. Démarrage de la 2e édition des Universités du 3è âge organisées par l’INAM. L’acte II des Universités du 3è âge initiées par l’Institut National d`Assurance Maladie (INAM) en 2017 offre différentes opportunités aux seniors pour une vieillesse saine, épanouie et heureuse. Ils auront à leur service des médecins gériatres, généralistes et des réflexologues. Ils suivront et échangeront sur des thèmes relatifs à la santé, à l’alimentation et à l’hygiène de vie tels la prévention et le traitement des maladies récurrentes chez les personnes âgées (hypertension artérielle, arthrose, diabète, glaucome, parkinson et autres). L’engouement est palpable depuis la cérémonie d’ouverture officielle.
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C’est une période de grandes peines pour nombre de fonctionnaires, beaucoup en meurent, à cause des maladies, des soucis, des besoins (…) La retraite se révèle très souvent une période délicate pour les employés du public et même un drame dans de nombreux foyers. Plongée au cœur de la vie de ces autrefois actifs…

Les problèmes du retraité togolais

«La retraite, c’est parfois un véritable drame dans certaines familles (…) Beaucoup de retraités meurent dans les cinq premières années de leur retraite ». Cette caricature faite par Sylvestre Gbetoula (photo), enseignant retraité depuis douze (12) ans, peint idéalement la situation. Et c’est peu de le dire ainsi.

«Le plus grand problème que les retraités ont, c’est celui de santé (…) La plupart finissent paralysés. Ils sont généralement fauchés, sans argent. Il faut aussi composer avec les soucis engendrés par les enfants quand ils ne réussissent pas, quand vous êtes encore locataires, l’école coûte de plus en plus cher (…) Ce qui tue le plus les retraités, ce sont les soucis financiers, la solitude. C’est la période où beaucoup de foyers se disloquent», confie notre interlocuteur.

Assurer le quotidien, assurer les charges des enfants qui augmentent au fur et à mesure qu’ils grandissent, supporter les mineurs, voilà en effet un aperçu des obligations du fonctionnaire retraité togolais. Tout comme d’ailleurs le commun des travailleurs et parents. Sans oublier bien sûr les ennuis de santé qui se multiplient au fur et à mesure qu’on prend de l’âge.

De la maigreur des pensions


La pension de retraite, pour les fonctionnaires relevant de la Caisse de retraite du Togo (CRT), dépend des différentes catégories (A1, A2, A3, B, C et D). Elle se calcule, nous revient-on, en tenant compte du nombre d’années de service, de l’indice de liquidation, du taux de liquidation et de la valeur du point indiciaire.

Selon les informations, la pension de retraite tourne généralement autour de 50 et 80 % du salaire pour les retraités du public. Et pour l’élever un peu, elle est parfois majorée par enfant. Il y a également des allocations familiales. Mais cela ne suffit pas. Certains retraités se retrouveraient avec 10 000 F de pension, et même parfois 5.000 FCFA.

Globalement, les pensions des retraités du public se révèlent dérisoires, très souvent en bas du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), évidemment à cause des salaires qui sont dans l’ensemble insignifiants au Togo, en tout cas pas comparables à ceux des fonctionnaires des autres pays. Les salaires des travailleurs togolais font à peine les primes de leurs collègues d’ailleurs.

Suppression de l’allocation de départ à la retraite…


Une mesure qui complique la situation du retraité togolais depuis plusieurs années, c’est l’abrogation de la loi N°2011-005 du 21 février 2011 portant suspension de l’allocation de départ à la retraite. « L’allocation de départ à la retraite permet au retraité de se prendre en charge en attendant que ses papiers ne soient prêts et qu’il ne commence sa nouvelle vie. Mais le drame au Togo, cette allocation est supprimée (…) Le temps que sa situation ne soit régularisée, c’est difficile au retraité d’assurer le quotidien sans pension, sans allocation», déplore Monsieur Gbetoula.

A côté, il y a également l’absence du panier de la ménagère. « Ailleurs il y a le panier de la ménagère qui est institué et constitué de besoins minimums pour les retraités, le manger, l’électricité, l’eau, pour élever la pension ; malheureusement ce n’est pas le cas au Togo, regrette l’interlocuteur (…) En principe, les pensions doivent être indexées sur le coût de la vie. Mais elles sont statiques alors que le coût de la vie se corse tous les jours. Elles n’augmentent pas alors que le retraité doit aller au même marché que le fonctionnaire encore actif ou le commun des citoyens, aller acheter dans la même pharmacie».

La part de responsabilité du retraité

A qui le tort de la misère du retraité du public ? Sylvestre Gbetoula coupe la poire en deux : « Je dirai autant à l’Etat qu’aux retraités eux-mêmes (…) »l.

En effet, «la retraite se prépare, on doit poser les jalons de comment on va la mener, se préparer du point de vue psychologique, matériel, matériel, s’adapter à la nouvelle vie (…) Il faut préparer la retraite longtemps à l’avance, avoir toutes les infos sur les pièces à fournir. Mais beaucoup de fonctionnaires futurs retraités ignorent tout de ces démarches. Ils ne sont pas souvent préparés à la retraite, ils la prennent sans savoir quoi en faire».

Sans informations adéquates sur l’adaptation à la nouvelle vie et les démarches idoines, «beaucoup de retraités passent plusieurs mois après leur retraite sans toucher un seul mois de pension», regrette-t-il.

Les pistes à explorer

«La solution évidente pour se sortir de situation pour le retraité togolais, c’est d’avoir des activités parallèles. Mais, relève Sylvestre Gbetoula, on n’a pas appris à faire autre chose quand on est fonctionnaire ».

Sur le plan sanitaire, l’INAM est initié pour palier un tant soit les problèmes des fonctionnaires, des retraités et ayants-droit. Mais il se fait que des prélèvements sont effectués sur les pensions des retraités, mais certains n’ont pas adhéré formellement à l’INAM. Pour la plupart, c’est soit par ignorance, soit par négligence.

Sous d’autres cieux, nous revient-on, les consultations, les soins, l’hospitalisation et les opérations chirurgicales sont gratuits pour les retraités. Il faudra peut-être un jour qu’on en arrive là aussi au Togo, pour le bonheur ou plutôt moins de malheurs de ces ex-travailleurs devenus inactifs.

Des structures étatiques existent pour s’occuper des retraités. Il y a par exemple la Direction des personnes âgées, qui a pour mission de les aider à prendre en charge leur vie. Mais, malheureusement, la structure ne fonctionne pas comme cela devrait être.

Faure Gnassingbé a promis entre-temps des maisons de retraite dans chaque région. Elles devraient être pour les personnes âgées, des lieux d’échanges, de danse, de lecture, de jeux, de rencontres, entre autres. Mais pas une seule n’est sortie de terre jusqu’à présent.

Les conseils de Sylvestre Gbetoula

Période délicate de la vie du fonctionnaire, la retraite doit être menée avec précaution, au-delà des problèmes que rencontrent ces retraités.

«Il faut être utile à quelque chose, se mettre au service des autres, avoir l’imagination créative, conseille Sylvestre Gbétoula. Il faut surtout éviter d’être seul, de faire les activités qui fatiguent ; il faut faire du sport, notamment la marche, s’occuper de sa santé, aller à l’hôpital quand on ne se sent pas bien».

Certains, nous confie-t-il, s’entourent de leurs petits-fils pour ne pas se sentir seuls, d’autres encore font l’élevage, mènent des activités de solidarité…

Les doléances du SYNARESEP

La situation des retraités ne laisse pas indifférent leur syndicat de tutelle, le Syndicat national des retraités du secteur public du Togo (SYNARESEP-Togo). L’organisation a introduit, depuis le 1er mai 2018, une plateforme revendicative qui comporte un ensemble de doléances pour l’amélioration de leurs conditions de vie.

Reconnaissance de l’Etat après une trentaine d’années de services rendus, abrogation de la loi N°2011-005 du 21 février 2011 portant suspension de l’allocation de départ à la retraite, concession de la mesure des 20.000 et 30.000 F accordés aux fonctionnaires actifs en 2014, justice sociale vis-à-vis des retraités dont la pension est en-deçà du SMIG, voilà un aperçu des doléances. Mais ces revendications légitimes sont restées lettres mortes depuis bientôt deux (02) ans après leur transmission au gouvernement. Et la situation des retraités du public se dégrade davantage…






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