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Economie togolaise: Comment «garder le cap» face aux contingences politiques ?

Publié le mardi 10 mars 2020  |  Togo Finance & Business
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© aLome.com par Parfait
Centre administratif des services économiques et financiers (CASEF)
Lomé, le 26 octobre 2015. Visage du CASEF en cette fin d`année 2015.
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Comment créer une synergie viable entre les « bonnes » réformes en économie et les réalités politiques du terrain qui ne sont pas éclatantes ? C’est l’équation que doit résoudre le gouvernement qui ambitionne de faire du Togo, un pays émergent dans quelques années.

Dans le dernier Rapport Doing Business de la Banque mondiale, le Togo a obtenu un bon score, occupant la 97e place sur 190 économies de pays étudiées, grâce aux réformes relatives à la création d’entreprises, l’accès au crédit, le transfert de propriétés, le raccordement à l’électricité et le permis de construire.

Avec ces cinq réformes de la réglementation des affaires, indique la Banque mondiale, «le Togo figure parmi les 10 économies au monde ayant le plus progressé en termes de facilité de faire des affaires, selon l’étude Doing Business 2020».

Coralie Gevers, Directrice des bureaux de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo et de la Guinée, dans un communiqué de la Banque, loue les efforts du Togo dans cette progression et est formelle : «Maintenant, l’objectif est de maintenir cette dynamique de réforme».

Mme Hawa Cissé Wagué, Représentante résidente de la Banque mondiale au Togo, rassure : «le Groupe de la Banque mondiale reste disponible pour supporter le programme national de réformes qui crée les fondements pour une croissance forte et inclusive». Le soutien du FMI et d’autres institutions financières ne font pas défaut.

Cependant, face aux contingences politiques, faites de crises et de conflits sociopolitiques dus à une crise de confiance entre pouvoir et opposition, l’économie du pays va en pâtir longtemps.

La preuve, suite aux évènements politiques de 2017 à 2018 enclenchés par le leader du PNP, Tikpi Salifou Atchadam, supporté par toute l’opposition, les entreprises togolaises en ont souffert. Une étude récente de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT) est édifiant.

Selon l’étude, 82,77% des dirigeants de sociétés affirment que les tensions politiques ont eu des impacts sur leurs activités et 74,34% des chefs d’entreprises avouent avoir fait face à une « situation financière précaire».

La même étude révèle par ailleurs que 71,93% des entreprises ont affirmé avoir connu une baisse de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 25 à 50% au second semestre 2017 et 72,77% indiquent avoir subi une chute de leurs résultats à cause des tensions politiques dans le pays.

Par ailleurs, un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les perspectives du Togo, notait que l’économie togolaise, après le ralentissement en raison de « l’impact négatif » de la crise socio-politique de 2017 et 2018, ainsi que de « l’ajustement budgétaire sévère » convenu avec le FMI, devrait atteindre une croissance de 5% en 2019.

En avril 2018, rappelle-t-on, le FMI avait noté un ralentissement de l’économie ayant eu des incidences sur le taux de croissance qui était estimé à 4,4% en 2017 contre 5,1% en 2016. Ce va et vient du taux de croissance compromet un développement réel de l’économie dépendant de l’humeur de la politique nationale.

A l’approche de l’élection présidentielle où des voix discordantes sur sa transparence et sa crédibilité font échos au sein des opérateurs économiques, les activités tournent au ralenti. Les constats sur le terrain font état de ce que les banques hésitent ou se réservent à financer les économies. Les investisseurs ont mis en berne leurs ardeurs et c’est le statu quo.

En outre, certaines décisions économiques contribuent au statu quo : les banques ne prêtent pas assez parce que l’économie n’est pas solide ; le climat des affaires, dans certains secteurs n’est pas vivable, la corruption s’érige en mode de gouvernance dans des domaines très juteux de l’économie et les jeunes porteurs de projets, peinent à trouver des financements innovants malgré les efforts de l’Etat à les appuyer.

Il faut, susurrent beaucoup d’économistes, arriver à arranger un mariage de raison et d’intérêt entre politique et économie, en misant fortement sur le consensus en matière de gouvernance.
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