Dès ce mercredi, l'Afrique du Sud ferme ses entrées aux touristes étrangers venant de pays à risque. D'autres pays ont déjà suspendu les liaisons aériennes avec l'extérieur et les fermetures de frontières se multiplient.
Dernière en date, la fermeture annoncée par le Cameroun de toutes ses frontières mardi. Les frontières aériennes et terrestres sont aussi fermées en Tunisie.
La Maroc a suspendu tous ses vols internationaux jusqu'à nouvel ordre au Maroc. Il y a aussi interdiction d'entrer pour les ressortissants de pays où des cas de Coronavirus ont été détectés au Kenya...
La liste des restrictions de déplacement s'allonge
Le Tchad a aussi fermé ses aéroports. Et ses frontières terrestres avec le Soudan et la Centrafrique, déjà fermées depuis des mois pour d'autres raisons, restent fermées.
Ces femetures terrestres sont-elles justement la solution ? Cela peut faire ses preuves lorsque le virus n'est pas encore très répandu dans un pays dans un pays estiment certains médecins ou experts de la question.
Mais la mesure est aussi politique : cela doit prouver à l'opinion publique la mobilisation gouvernementale. Et d'ailleurs certains citoyens soutiennent de telles mesures sur le continent. Exemple au Rwanda avec Kassim Windea, rencontré à un arrêt de bus a déclaré : "Nous ne savons pas d'où le coronavirus va entrer dans notre pays, s'il va venir par voie aérienne ou routière, nous ne le savons pas car il n'a pas de frontière. Le meilleur moyen est de le prévenir avant qu'il n'arrive ici. Je pense qu'il est bon que les autorités prennent davantage de mesures pour l'empêcher d'entrer dans notre pays".
Mais les fermetures sont avant tout symboliques, d'autant plus sur le continent.
Même s'il se dit un peu inquiet de l'arrivée du Coronavirus, Soumaila Dagnoko, coordinateur d'un réseau de radios communautaires entre Sikasso au Mali, Korhogo en Côte d’Ivoire et Bobo Dioulasso au Burkina Faso, ne croit pas à une fermeture des frontières efficace en cas de contamination.
"Ca peut-être officie, mais dans la réalité, c'est difficile, il y a des passages à tous les niveaux. Nous savons qu'il serait difficile pour les autorités de nos Etats respectifs de faire respecter cela. On peut passer par tous les chemins possibles. En dehors d'une voie officielle où cela est matérialisé, on peut passer du Mali en Côte d'Ivoire, du Mali au Burkina, sans s’en rendre compte !"
Et puis les frontières sont avant tout administratives
"Il y a des liens de parenté, économiques, sociaux qui lient les gens de part et d'autre et donc on traverse sans même se rendre compte. On se souvient, en 2012, quand le général Amadou Sanogo avait fait son coup d'Etat, la Côte d'Ivoire avait tenté de fermer la frontière avec le Mali, mais cela n'avait pas donné les effets escomptés car on pouvait toujours passer", toujours selon Soumaila Dagnoko.