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Le Covid-19 va mettre à rude épreuve le système sanitaire togolais avec la découverte de 8 nouveaux cas de contamination…

Publié le vendredi 20 mars 2020  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
Le SYNPHOT en "grève sèche" à partir de ce 13 mars pour exiger la libération du Pr W. Ihou
Lomé, le 12 mars 2018. Locaux du CHU Sylvanus Olympio. A l`issue de son AG en ce jour, le SYNPHOT décide d`organiser une "grève sèche" à partir de ce 13 mars dans tous les hôpitaux publics togolais jusqu`aux libérations des 2 étudiants de la FSS (Faculté des sciences de la Santé), du Pr W. Ihou et la satisfaction de sa plateforme revendicative (qui exige l`amélioration des conditions de travail dans le monde sanitaire public).
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Talon d’Achille de la gouvernance au Togo, le système sanitaire togolais risque de ne pas résister longtemps à une propagation rapide du Covid-19 au sein de la population togolaise paupérisée par 30 ans d’une interminable crise socio-politique locale. Une crise qui rebondit à chaque élection présidentielle.



La hantise de la découverte du premier cas du Covid-19 au Togo habitait l’esprit de bon nombre de Togolais au fur et à mesure que se propageait dans le monde ce virus ! Depuis le 06 mars, cette hantise a cédé la place à une angoisse permanente. Une angoisse qui s’est renforcée avec l’annonce de 08 nouveaux cas du Covid-19 au Togo ce 19 mars. Une donne «qui porte à 9 le nombre total de personnes contaminées par le Covid-19 en terre togolaise» selon le Gouvernement, «avec la patiente index guérie».
La disposition d’esprit préoccupante des Togolais à l’égard du Covid-19 relève d’un seul constat qui se recoupe auprès de plusieurs concitoyens: «Le système sanitaire togolais, d’une manière générale, n’inspire pas confiance 60 après les indépendances africaines». Selon plusieurs responsables du SYNPHOT (Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo), le Togo «ne dispose que de 4 lits pour accueillir au CHU-Campus les patients souffrant du Covid-19. Pire, l’assistance respiratoire dans cet hôpital public n’est pas fonctionnelle» ! A ce titre, le SYNPHOT ne cesse de demander, ces derniers jours, «au Gouvernement de renforcer le plateau technique des structures médicales publiques». Sans démentir les informations relatives à l’état des lieux ubuesque du système sanitaire public local, les autorités togolaises du monde sanitaire «comptent sur la discipline des Togolais pour la prévention du Covid-19 au Togo».
Devant ce tableau peu rassurant, l’Etat togolais a rappelé ce 19 mars les populations locales à ne pas céder «à la panique» et à continuer d’observer les mesures basiques de prévention du Covid-19. «Mesures de prévention insuffisantes : qu’est-ce qu’on attend pour fermer temporairement les écoles au Togo comme dans les pays riverains ? Notre pays est au bord d’une crise sanitaire si jamais la transmission du Covid-19 va crescendo», commente et se lamente une parente d’élève.
«Le pire est perceptible dans les hôpitaux publics dans notre pays», peste et renforce une septuagénaire togolaise habituée à des traitements intensifs dans les centres hospitaliers occidentaux. «Dieu faisant bien les choses, avec le Covid-19, les frontières de l’Occident et du Maghreb vont être inaccessibles pour un moment aux autorités de notre pays. On verra bien de quelle manière elles vont pouvoir échapper durablement au Covid-19, même si les vols sanitaires demeurent possibles vers ces deux destinations», reprend et ironise cette Togolaise précitée.


Des efforts officiels qui ne rassurent pas....


Pourtant, le 24 avril 2018, Faure Gnassingbé en personne lançait le projet de «la contractualisation dans le seul Centre de référence dans le monde hospitalier public au Togo : le CHU-SO (Sylvanus Olympio)». Avec pour objectif cardinal, selon le ministre Moustafa Mijiyawa de la Santé, «de permettre à terme au CHU-SO de retrouver sa splendeur d’antan, de répondre aux attentes des Togolais et de remplir sa mission, en harmonie avec celle de tout le ministère, consistant à ajouter des années à la vie, et de la vie aux années».
Une reforme saluée 12 mois plus tard par la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, en concluant (du 23 au 26 avril 2019) une visite officielle de 03 jours au Togo. Visite durant laquelle elle s’est entretenue avec les plus hautes autorités du pays. Dr Matshidiso Moeti avait aussi effectué, durant la même occasion, des visites de terrain qui lui ont permis de toucher du doigt «les réalités de la contractualisation des formations sanitaires et l’assurance-santé mise en place par le Gouvernement togolais pour aller vers la CSU (Couverture Santé Universelle)».

Deux ans après l’entame de cette mue sus-citée, les critiques fusent toujours envers le CHU-SO !! «Si déjà en temps normal, on a toutes les difficultés du monde pour se soigner au Togo, il urge que le Gouvernement prenne des mesures d’urgence en période du Covid-19 pour nous rassurer amplement», critique Brigitte Adjamagbo-Johnson, femme politique et opposante. «Il faut y mettre les pieds pour des raisons sanitaires pour mettre des mots sur les immenses maux techniques du CHU-SO et des autres structures sanitaires publiques. C’est hyper déplorable», se lamente un Togolais qui vient de perdre sa mère pour «défaut de matériel adéquat aussi bien au CHU-Campus qu’au CHU-SO». «C’est une évidence que le système sanitaire africain est défaillant essentiellement en Afrique sub-saharienne, mais au Togo, presque tout est à refaire dans le monde sanitaire public. Soyons franc, c’est le moment de muscler ce secteur», reprend le compatriote précité.

Tout en appelant l’Afrique «à se préparer au pire» face au Covid-19 dans les prochains jours, l’OMS «rappelle que le virus COVID-19 peut se transmettre sous les climats chauds et humides. Le meilleur moyen de se protéger contre l’infection est de se laver souvent les mains». Au Togo, un numéro «vert 111» est désormais opérationnel 24H/24, 7jours/7 pour toute information relative au Covid-19.




E. G. & Akoyi A.
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