Dans les régions tropicales, les menaces qui pèsent sur la faune et sur la flore sauvages sont, à l’heure actuelle, plus sérieuses que jamais. De nombreuses espèces animales ou végétales diminuent d’une manière inquiétante et risquent d’allonger rapidement la triste liste de celles que l’homme a exterminées dans le passé. En effet, l’homme est encore tributaire pour une grande part de son milieu naturel. Il y tire tout ce qui lui est nécessaire pour sa survie quotidienne. Conséquences, les espèces végétales et animales sont menacées d’extinction.
Selon la CITES, parmi les mammifères, trente-six espèces ont disparu à tout jamais et cent vingt sont actuellement en voie de disparition avancée. Parmi les oiseaux, quatre-vingt-quatorze espèces sont éteintes et cent quatre-vingt-sept sont en danger d’extinction. Un rapport de WWF a indiqué qu’un éléphant est tué toutes les 20 secondes à cause de son ivoire convoité par les braconniers. La progression du braconnage est due au stupide succès commercial des cornes en Asie, et en particulier au Vietnam et en Chine, où elles sont prisées dans la médecine traditionnelle.
Le massacre des rhinocéros prend une tournure dramatique avec le braconnage qui continue en Afrique du Sud et partout en Afrique : chaque jour ce sont près de 4 rhinocéros qui sont tués pour leur corne. Un chiffre qui est passé de 745 par an en 2012 à 1.342 en 2015 (sans compter ceux qui ne sont pas recensés). Le rythme s’accélère toujours. Les coupables ? Les braconniers qui vendent les cornes pour de l’argent et les Chinois qui consomment la poudre de corne de rhinocéros pour de soi-disant vertus.
Ces extinctions sont le fait de l’homme. Aujourd’hui encore, beaucoup d’animaux sont à considérer comme les «fossiles de demain», leurs populations étant en dessous d’un seuil critique et leurs chances de survie infimes, vu la transformation de leur habitat. C’est le cas, entre autres, de plusieurs lémuriens de Madagascar, dont les effectifs sont inférieurs à cinquante.
Au Togo, à part les espèces animales menacées d’extinction, il existe deux zones végétales soumises à une forte emprise anthropique. Il s’agit des zones côtière et montagneuse de l’Atakora où 69 taxons sont observés comme menacés dont certains ont déjà complètement disparu de la flore. Plusieurs des espèces qui disparaissent possèdent des propriétés thérapeutiques diverses. Cette exploitation démesurée a causé la destruction de l’espace naturelle et l’extinction des espèces protégées, car cette végétation est à la fois un habitat et un vivier nourricier.
La régression de la faune sauvage et des espèces protégées est également le symptôme évident de la dégradation des habitats naturels et de l’ensemble de la biosphère. Chaque espèce occupe une position déterminée dans les systèmes biologiques et concourt au maintien d’un équilibre dont l’homme tire profit. C’est précisément le maintien de cet équilibre naturel auquel l’homme doit tendre à l’époque actuelle. La transformation radicale des habitats naturels à travers le monde entier, l’empoisonnement de la planète par les produits industrielles et par les déchets des activités de l’homme, sont des archaïsmes qui devront cesser dans le monde de demain.
Il est donc important de maintenir un équilibre biologique satisfaisant par un aménagement rationnel de la planète, où il y a place pour des communautés sauvages. Leur maintien est indispensable à un rendement global élevé, à long terme plus rentable que les transformations intempestives qui compromettent la stabilité des sols autant que celle des populations animales et végétales.
La survie de la faune sauvage est ainsi mise en cause à travers le monde entier. L’homme doit tout faire pour éviter sa disparition et même sa réduction, car chacune des espèces représente un capital scientifique et culturel, partie intégrante du patrimoine naturel. Il est ainsi le principal bénéficiaire du maintien des équilibres naturels à travers le monde. La prospérité des animaux sauvages, même des plus inutiles à première vue, est le signe le plus évident de cette stabilité.