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Sam Kodo sur les pas de Steve Jobbs: « Je compte vraiment révolutionner l’Afrique avec mon Life Book Pc »
Publié le mardi 25 fevrier 2014  |  AfreePress




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A 23 ans, le jeune et talentueux Togolais Sam Kodo rêve déjà avec son entreprise dénommée « Infinite Loop » de << révolutionner >> l'Afrique et de faire du Togo << une Silicone Valley >>.
Et pour cause, avec << zéro franc >>, rien que des idées, le génie Togolais, a remporté le prix MOOV de l’innovation technologique forum des jeunes entrepreneurs d'octobre dernier grâce à son invention révolutionnaire «Life Book Pc » qu’il compte mettre à la disposition de tous les étudiants togolais et d’Afrique.
« Nous ferons la différence entre le prix de vente des PC importés de l'Europe et ce que nous offrons, en insistant sur l'importance que tous les étudiants doivent avoir un PC », pense-t-il.
Dans cet entretien avec l'Agence de presse Afreepress, Sam Kodo retrace son amour pour la haute technologie qui lui a permis de fabriquer à 8 ans un avion, puis plusieurs robots.
« J'ai participé en novembre dernier à un concours de projets à Dakar. J'ai conçu un robot qui pouvait aider les enfants à travailler. Cette conception m'a valu le premier prix à Dakar », a-t-il confié.
Aujourd'hui, bien qu'à 23 ans, ses idées sont très grandes. « Notre plus grande vision est de faire une << Silicone Valley » au Togo. Nous voulons faire une percée dans le domaine de la technologie, attirer à nous tous ceux qui excellent dans ce domaine pour en faire un groupe puissant>>, a souhaité M. Kodo.

Afreepress.info: Bonjour Sam Kodo, présentez-vous à nos lecteurs ?

Sam Kodo : Je suis Sam Kodo, 23 ans, étudiant en 2ème année de sociologie, passionné de robotique et de technologie. J'ai développé une passion forte pour la technologie depuis l'âge de huit ans où j'ai commencé par concevoir mes propres robots en faisant des recherches dans les livres de mon papa qui est professeur de sciences physiques à l'Université de Lomé. J'ai conçu depuis lors des maquettes d'avions et de robots, qui vont de perfectionnement en perfectionnement. Mais malheureusement, j'ai fait la série littéraire, ce qui ne coïncidait pas avec mes aptitudes. Après je me suis dit que cela ne devrait pas constituer un frein pour moi. J'ai donc décidé de suivre les deux options, en mettant un accent sur ma passion, qui est la technologie, puisque j'ai comme modèle Steve Jobbs. En voyant comment il a débuté son projet, dans un garage de son père, sans moyen, avec la confiance en lui-même, je me dits que je pourrai aussi y arriver. Tout comme Léonard de Vency, qui est un savant de plusieurs disciplines, j'embrasse la technologie et la robotique. Il n'y a pas de limite au cerveau, et je ne me donne pas de limites.

Afreepress.info : Quelle a été votre première invention ?

Sam Kodo : Ma première conception est un avion. J'avais lu les détails des plans de réalisation de l'avion dans un livre. En une seule lecture, je me suis dit que je pouvais le faire aussi. J'ai donc commencé par découper les cartons, j'ai mis les moteurs, et j'ai vu que ça avançait. J'ai compris à partir de là que j'avais du talent, que je pouvais aller au-delà de la conception d'un avion. Je suis donc rentré dans la robotique, et voilà où j'en suis aujourd'hui.

Afreepress.info : Justement, parlant de la robotique, quels sont les genres de robots que vous fabriquez ?

Sam Kodo : J'ai conçu plusieurs sortes de robots. Des robots rouleurs avec des capteurs pour éviter des obstacles dans leur environnement. J'ai participé en novembre dernier à un concours de projets à Dakar. J'ai conçu un robot qui pouvait aider les enfants à travailler. C'est en quelque sorte un bar robotisé qui tient en main une bouteille avec un jus de fruit, puis connecté à un ordinateur. L'ordinateur vous pose des questions et lorsque vous trouver les bonnes réponses, le robot verse du jus de fruit dans votre verre, ce qui vous encourage à toujours donner de bonnes réponses. Cette conception m'a valu le premier prix à Dakar. Je conçois aussi des jeux vidéo. Récemment, il s'agissait de sélectionner le meilleur jeu vidéo qui peut intéresser les enfants à l'aventure spatiale. C'était un concours en ligne. J'ai conçu un petit jeu dénommé << Robert visits the space >>, qui m'a permis de gagner le 2ème prix.

Afreepress.info : Aujourd'hui, la plus grande de vos inventions est le « life book PC », dites-nous ce que c'est ?

Sam Kodo : « Le life book PC » est un mini-ordinateur, très petit d'ailleurs de taille, qu'on peut connecter à une télé. L'idée est de transformer sa télé en ordinateur. Cette idée m'est venue du fait que les ordinateurs coutent chers en Afrique. J'ai tout de suite transformé un micro-processeur sur lequel j'ai mis des ports USB, et autres, pour le transformer en un ordinateur accessible à tout le monde. L'utilisateur n'aura qu'à le connecter à une télé, il se trouve un clavier et une souris, et il alimente avec sa pile d'alimentation, et ça fonctionne comme n'importe quel ordinateur.

Afreepress.info : Le « Life book pc » est-il déjà commercialisé ?

Sam Kodo: Ce projet est récent. Ce n'est pas encore disponible sur le marché. Actuellement, j'ai réuni une équipe de développeurs d'application et nous avons déjà commencé par travailler pour arriver à le produire en masse pour la population togolaise et mondiale.

Afreepress.info : Vous avez récemment reçu le prix MOOV de l'innovation technologique, quelle invention vous a valu ce prix ?

Sam Kodo : C'est le caractère innovateur du « life PC book » qui m'a permis de gagner ce prix.
Afreepress.info : Comment arrivez-vous à faire tout cela, alors que vous faites des études de sociologie?

Sam Kodo : Au prime abord, ça parait complexe, vu la contradiction entre les deux disciplines. Mais j'ai réussi à diviser mon emploi de temps, pour être en synchronisation avec les deux domaines. Je m'occupe de mes études d'un côté et de la fabrication de robot d'un autre. Maintenant j'ai arrêté les cours à l'université, pour me consacrer à mes recherches, à mes découvertes et à mes projets.

Afreepress.info : Pourquoi avoir opté pour une filière littéraire alors que le potentiel existe depuis l'enfance ?

Sam Kodo : C'est un souci d'orientation. Je concevais des choses mais je n'en voyais pas l'importance. C'est au lycée que j'ai compris que je n'avais pas fait le bon choix, mais je ne pouvais pas faire marche arrière. J'ai donc continué.

Afreepress.info : Est-ce à dire que vous étiez aussi bon en littérature ?

Sam Kodo : Effectivement, j'excellais aussi bien en littérature qu'en matières scientifiques.
Afreepress.info : Sur le plan technique, est-ce que vous n'avez pas des difficultés?
Sam Kodo : Pour concevoir les avions par exemple, il faut des moteurs spécifiques. Au début, je n'avais pas ces éléments. Je les arrachais dans les télévisions et dans les jouets. C'est avec cela que je concevais mes premiers avions. J'aimais beaucoup les périodes de fête, parce qu'en ces moments, je recevais beaucoup de jouets. C'était pour moi une occasion d'arracher des composantes pour mes inventions. Maintenant, j'ai l'intention de me perfectionner dans une école supérieure en informatique en Europe ou aux Etats-Unis. Je cherche si possible une bourse pour cela.

Afreepress.info : Tout ce parcours n'est pas fait sans obstacles ?

Sam Kodo : Depuis tout petit, j'ai toujours eu une vision pour le Togo. C'est de voir notre pays émergé parmi les grandes nations du monde. J'ai eu des obstacles qui m'ont donné l'envie d'abandonner mais je me dis toujours que c'est la jeunesse qui va nous permettre d'atteindre cette vision. Je suis prêt à aller loin, à inspirer des jeunes, à prendre des initiatives pour le développement du Togo. L'autre obstacle est l'absence de matériaux pour concevoir les produits. Les composantes sont parfois indisponibles au Togo. Il fallait forcément les prendre dans des jouets. Aussi, mon statut de sociologue est un grand défi pour moi. Tout le monde me dit que je ne peux pas faire de la technologie, d'abandonner. Ces comportements me découragent parfois mais je me dis que je dois y arriver.

Afreepress.info : Quelles sont vos sources d'inspirations : livres ou Internet ?

Sam Kodo : Quand j'ai commencé, la connexion internet était chère, je lisais donc beaucoup. Et c'est la baisse des tarifs de connexion qui m'ont récemment conduit à y adhérer. Avant cela, toutes mes recherches se faisaient dans les livres.

Afreepress.info : Etes-vous conscient d'être un génie ?

Sam Kodo : Je ne dirai pas que je suis un génie, mais quand j'aime une chose je le fais. C'est la volonté qui me pousse à mes réalisations. Tout le monde a un génie en lui, il suffit d'avoir la volonté et l'on peut extérioriser ce génie. Pour développer cette passion, il suffit d'aimer ce que vous faites et le reste vient tout seul. Beaucoup de personnes s'approchent de moi pour partager mes connaissances, et je n'hésite pas à partager. Je travaille avec plusieurs autres concepteurs et créateurs togolais pour partager leurs expériences. Nous sommes d'ailleurs en train de monter des projets de conception de jeux vidéo. Sur ces projets, je travaille avec des développeurs, des étudiants en informatique.

Afreepress.info : Comment arrivez-vous à vous sentir à l'aise parmi eux ?

Sam Kodo : Je les ai en quelque sorte embauchés dans mon entreprise. Je vois d'abord leur capacité, ensuite je leur donne des directives et ils exécutent sur le projet. Au vu des réalisations que j'envisage, j'ai besoin des compétences des autres aussi. C'est pourquoi j'ai institué les collaborations.

Afreepress.info : Autrement dit, vous avez déjà une entreprise ?

Sam Kodo : Si. J'ai une entreprise qui est appelée « Infinite loop », ce qui veut dire << boucle infini >>. L'idée est née du langage de programmation C++, où il faut coder ensuite avec boucle infinie. C'est pour dire que notre entreprise aura un succès infini, on sera toujours les meilleurs, on sera toujours devant.

Afreepress.info : Comment êtes-vous arrivé à créer votre entreprise ?

Sam Kodo : L'entreprise est née des financements du forum des jeunes entrepreneurs le 24 octobre 2013. Nous avons actuellement 5 membres dont 3 techniciens et 2 électroniciens. Au départ, nous avions l'idée du life book PC, mais nous manquions de moyens. Nous avions entendu parler d'un forum sur internet. On s'est dit pourquoi ne pas tenter notre chance. Nous avons postulé, ce qui nous a valu le prix de la meilleure innovation numérique, avec à la clé une enveloppe de 2 millions de francs CFA. C'est donc à partir de ça que nous avons financé l'installation de l'entreprise. L'objectif de l'entreprise est de concevoir des ordinateurs et des gadgets technologiques pour le Togo. Je veux parler par exemple des Smartphones 100% togolais, des robots togolais et autres. D'octobre 2013 jusqu'alors, nous continuons les recherches pour améliorer notre ordinateur pour le commercialiser très bientôt.

Afreepress.info : D'autres projets d'invention en vue ?

Sam Kodo : Je compte vraiment révolutionner l'Afrique, apporter de grands projets d'innovations pour l'Afrique. Nous avons plein de projets. Aujourd'hui l'Afrique est en train de se réveiller. Si on peut encourager les innovations des jeunes, ce serait un grand pas. On mise sur la musique et le football, mais on ne mise pas assez sur les innovations pour que le secteur décolle. Je compte prochainement créer un robot bipède humanoïde, qui pourra inter-changer avec des êtres humains, et les aider dans les tâches ménagères.

Afreepress.info : En quoi le projet « life book PC » a-t-il de l'avenir ?

Sam Kodo : Ce projet n'est qu'un début, nous avons de grandes surprises pour le Togo. Après le forum, beaucoup de personnes nous ont contactés pour savoir quand notre ordinateur sera disponible. C'est une preuve que le projet intéresse beaucoup de personne et que ça aura de l'ampleur sur le plan international. Depuis sa conception, nous ne cessons d'apporter des retouches à cet ordinateur que nous créons. Nous pensons le transformer en tablettes PC bientôt, avec plus de programmation. Nous avons déjà un prototype de ça. Nous voulons très prochainement nous lancer dans la conception des Smartphones, grâce à un ami qui nous importe les matériels nécessaires depuis les Etats-Unis. Nous comptons désormais nouer des partenariats avec des entreprises qui font des cartes aux USA pour qu'elles nous importent des matériaux dont nous avons besoin, à moindre coût. Nous sommes toujours à la phase de perfectionnement, mais d'ici mars 2014, l'ordinateur sera disponible sur le marché, à un prix très bas, environ 50 000 francs CFA.

Afreepress.info : votre plan marketing pour convaincre les étudiants ?

Sam Kodo : Nous ferons la différence entre le prix de vente des PC importés de l'Europe et ce que nous offrons, en insistant sur l'importance que tous les étudiants doivent avoir un PC. C'est simple et utilisable avec la télévision. L'idée originale est qu'il n'y a pas de télévision qui fonctionne comme un ordinateur. Nous avons donc pensé en faire une réalité, ce qui est un grand pas dans la révolution. Nous voulons très bientôt le transformer en téléphone portable. Nos réalités en tant qu'étudiants face au manque de l'outil informatique, nous ont conduits à nous interroger sur la question, et à trouver une solution qui est le life book PC.

Afreepress.info : Que dire aux pouvoirs publics ?

Sam Kodo : L'exemple du forum organisé récemment est une bonne initiative à encourager. Le forum a été d'un grand secours pour nous particulièrement, car ça nous a permis de nous lancer. Notre entreprise va, entre autre créer des emplois, aider les populations démunies avec les bénéfices réalisés. Nous allons continuer des recherches et constituer une communauté forte de techniciens partout où besoin sera. L'investissement dans l'éducation est le meilleur investissement, c'est pourquoi nous comptons investir nos revenus dans l'éducation des jeunes talentueux qui peuvent vraiment contribuer au développement de l'Afrique. Si nous réalisons ce projet, un ordinateur pour chaque étudiant, nous allons garnir environ 20 000 étudiants en ordinateur. En Afrique et dans le monde, ça aura une très grande ampleur. Ça donnera aussi envie à ceux qui sont talentueux de s'essayer. Ça nous ouvrira d'autres perspectives de recherches dans d'autres pays également où la technologie est très développée. Notre plus grande vision est de faire une « Silicone Valley » au Togo. Nous voulons faire une percée dans le domaine de la technologie, attirer à nous tous ceux qui excellent dans ce domaine pour en faire un groupe puissant. Il y a des échanges entre les différents centres de recherches mais nous nous cherchons d'abord une identité avant de nous investir plus dans ce sens.

Afreepress.info : Quels conseils à donner aux jeunes Togolais qui rêvent de ce parcours ?

Sam Kodo : Reconnaissons tout d'abord que ce n'est pas facile de passer de l'idée à la réalisation. Le plus important est de croire en soi, d'avoir un objectif fixe. Même faible, l'objectif pousse à aller loin. Les obstacles ne doivent pas nous faire marche arrière, mais il faut persévérer dans les recherches.

Afreepress.info : Alors pensez-vous qu'on peut entreprendre à partir de 0 FCFA ?

Sam Kodo : L'entrepreneuriat doit être le fruit d'une idée à développer mais aujourd'hui on se rend compte que beaucoup entreprennent juste pour résoudre le problème de chômage et ils ne vont pas au bout de leurs initiatives. Il faut faire des sacrifices pour propulser très haut son entreprise. En abandonnant les cours, nous nous sommes engagés à plein temps à œuvrer pour la réussite de notre projet. Je suis confiant qu'on peut entreprendre à partir de rien du tout. A 6 ans, j'ai commencé par vendre les sacs vides de ciment pour avoir de l'argent et m'acheter les jouets et fabriquer les robots.

Afreepress.info : Vos parents ont-ils été pour quelque chose dans ce parcours exemplaire?

Sam Kodo : Oui, mes parents m'ont soutenu, ils m'ont donné accès à des bibliothèques, m'ont donné les moyens de pouvoir m'acheter des jouets dont j'avais besoin, les composants, et autres. Je leur dis merci. Les parents doivent laisser les enfants suivre leur rêve et les encourager à les atteindre. J'encourage tous les jeunes à oser, avec la volonté, tous les projets porteront des fruits.

Telli K. /Fidèle A.

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