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Portrait : Manu, un vide provoqué par le Covid-19

Publié le mercredi 25 mars 2020  |  AIP
Emmanuel
© Autre presse par DR
Emmanuel N`Djoké Dibango (saxophoniste et chanteur camerounais de world jazz), né le 12 décembre 1933 à Douala et mort le 24 mars 2020 à Paris des suites du Covid-19
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Affaibli par la maladie à Coronavirus, le baobab africain du jazz, Manu Dibango s’est couché mardi à Paris. Sa mort à l’âge de 86 ans cause un vide dans le monde musical. (Portrait)

Le musicien camerounais Manu Dibango avec son saxophone, a fait « groover », sur des musiques africaines, la planète tout entière. Né en 1933 à Douala (Cameroun), fils d’un fonctionnaire et d’une couturière, Emmanuel N’Djoké Dibango alias Manu Dibango allie musique sacrée et traditionnelle pour se tailler plus tard une grande renommée. Celle des saxophonistes les plus célèbres au monde.

Son père lui coupe les vivres à cause de la musique

En 1949, il débarque en France, à Marseille, pour ses études. Il a 16 ans. Il y passe son adolescence dans une famille d’accueil, découvre la vie française et la musique. « J’ai commencé par le piano puis une clarinette prêtée par un gars de Bessé-sur-Braye (Sarthe)», racontait-il à Ouest-France en 2013.

Dans l’hexagone, il se frottera plus tard au jazz à Saint-Hilaire du Harcouet dans la manche, lors d’un camp de vacances pour les enfants camerounais résidant en France. Il y rencontrera également, Francis Bebey, tous deux à l’origine d’un nouvel essor de la musique africaine.

Dibango se met au saxophone, et commence à jouer à Saint-Germain-des-Prés, au grand dam de son père qui lui coupera les vivres. Entre la France et la Belgique, Dibango débute une carrière de musicien, écume les clubs, joue même avec Gilbert Bécaud. Après un retour en Afrique, au Zaïre puis au Cameroun, Manu Dibango revient en France en 1964. Il se passionne pour la soul, accompagne de grands noms de la musique tels Dick Rivers et Nino Ferrer (à l’orgue) mais aussi Michel Fugain, Mike Brandt et Gérard Manset.

Lunettes noires, chemise large, saxophone en bandoulière et sourire gourmand, Manu Dibango devient l’ambassadeur de la musique africaine et pose les bases de ce que l’on appellera, lors de la décennie suivante, peut-être un peu vite la world music.

Style, Reggae, hip-hop, acid jazz, tout y passe

De retour à Paris en 1981, après avoir dirigé entre autres l’orchestre national de Côte d’Ivoire du temps d’Houphouët-Boigny et enregistré avec des musiciens jamaïcains dans les studios de Bob Marley, il s’intéresse au hip-hop. Il sera sollicité par de nombreux rappeurs, comme Afrika Bambaataa.

Instigateur en 1985 de «Tam-tam pour l’Éthiopie, en écho au Band Aid anglais, Manu Dibango multiplie les collaborations sous tous les horizons : Jacques Higelin, CharlÉlie Couture, Herbie Hancock, Bill Laswell…

En 1986, il fonde la Soul Makossa Gang dans lequel se reconnaissent plusieurs musiciens. Il devient aussi une figure familière à la télévision avec «Salut Manu», sur France 3, une émission hebdomadaire qui rassemble chanteurs, musiciens et rappeurs.

«On voit de lui ce côté africain qui rigole tout le temps. Mais c’était quelqu’un de très profond et d’extrêmement intelligent. Très au fait aussi des enjeux géopolitiques en Afrique. Il avait vécu, dans les années 1960, les difficultés du panafricanisme, ce concept qui venait de l’étranger», rappelle le journaliste et producteur Français Yves Bigot.

Chevalier de la Légion d’honneur en 2010, Manu Dibango avait aussi été, en 2003, le premier musicien africain à recevoir le Grand prix de l’Académie Charles Cros pour l’ensemble de son œuvre. Avec sa femme Marie-Josée dit Coco, mannequin puis photographe, décédée en 1995, il avait eu deux fils et deux filles.

En 1993, à l’initiative d’Yves Bigot, alors producteur à Fnac Music, il enregistre «Wakafrica» où il reprend les plus grands tubes africains en compagnie d’une palanquée de musiciens africains (Youssou N’Dour, Papa Wemba, Salif Keita, Angélique Kidjo…) mais aussi de rock stars comme Peter Gabriel et Sinéad O’Connor.

La posture de Manu Dibango dans le visuel de l’album imite celle du continent africain, résume le personnage. Ambassadeur de la musique africaine et des métissages dans le monde entier.



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Publié le: 23/3/2020  |  aLome.com Radio

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