C’est l’objet d’un courrier adressé par cette organisation de défense des droits des étudiants au président de l’Université de Lomé, Dodji Kokoroko.
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Lomé, le 23 Mars 2020
Le Bureau Exécutif National
Réf N°2020-0006 A
Monsieur le Président de l’Université de Lomé,
Lomé-Togo.
Objet : Demande d’arrêt d’abus de
pouvoir et violation de la liberté.
Monsieur le Président,
La Synergie des Elèves et Étudiants du Togo observe avec indignation l’abus excessif du pouvoir que vous orchestrez envers ses membres depuis sa création. Cette situation anormale s’est renforcée ces derniers jours avec la convocation des deux de ses membres sans mentionner le motif de l’accusation. C’est le jour J que vos collaborateurs ont porté à leur connaissance le motif de la convocation.
Dans leurs déclarations, il ressort que nos camarades ont répondu à une manifestation de la SEET dans le but de dénoncer le refus de versement des allocations et bourses et exiger l’amélioration des conditions de vie et d’étude des étudiants togolais. Et que cette manifestation serait interdite et renvoyée dans une salle. Aussi vos collaborateurs soutiennent que la SEET a participé à la rédaction du texte encadrant les manifestations sur le campus de Lomé et que les étudiants concernés auraient violés les textes susmentionnés.
Monsieur le Président, c’est avec étonnement que le Bureau Exécutif a été informé d’une telle scène incohérente qui n’expose que votre volonté manifeste à étouffer les libertés de manifestation et d’association sur le campus universitaire de Lomé.
La SEET voudrait vous relever des irrégularités suivantes :
1- la manifestation a été organisée par un mouvement légalement constitué et vous laissez le mouvement en question pour vous acharner individuellement contre ses membres,
2- vous faites usage d’un faux texte, dont vous êtes le seul à connaître la provenance tout en mentionnant dans le visa l’arrêté portant les travaux du COSEM que vous avez mis de côté,
3- vous n’aviez pas mentionné le motif dans la convocation adressée à nos camarades, ce qui ne nous a pas permis de prendre les dispositions qui s’imposent,
4- vous semblez ignorer la mise en place des milices contre vos étudiants sur le campus dans le but d’étouffer la liberté d’expression et de manifestation, ces milices qui étaient là le jour de la manifestation et qui ont piétiné la liberté de manifestation des étudiants comme nous sommes des pacifistes.
5- vous déployez des gardiens de moto et vélo et des biens des étudiants que vous surnommez abusivement Police Universitaire pour réprimer ces derniers dans leur droit de quête des bonnes conditions de vie et d’études,
6- aucun texte dans le monde ne prévoit que l’autorité doit renvoyer les organisateurs d’une manifestation à une réunion dans une salle et inversement, à moins que vous voulez nous enseigner le mensonge et la contrevérité à la tête de l’Université de Lomé.
Monsieur le Président, il est clair au vu de tout ce qui précède que la loi est au côté de la SEET et des étudiants qui détiennent des revendications légitimes. Il vous revient alors de corriger ces irrégularités en mettant fin à cette scène ridicule qui n’a qu’un seul objectif : "étouffer la liberté des étudiants et les réduire au silence" mais nous disons non !
Aussi la SEET regrette que non seulement vous avez manqué de considération et de courtoisie envers les étudiants que vous aviez sollicité, mais aussi une insulte à l’égard des autres membres aînés (enseignants, personnels, journalistes, défenseurs des droits de l’homme, Procureur, Colonel, Commissaire et vos propres collaborateurs) qui ont passé des mois à casser la tête pour écrire un texte qui sera rangé dans les tiroirs. Que c’est méchant de la part d’un patron d’une institution comme université dans un pays.
La SEET voudrait, en toute humilité et avec tout le respect qu’elle a pour vous, vous inviter à ne pas l’impliquer dans cette initiative liberticide et génocidaire qui sera fatale à toute une génération victime de la mauvaise gouvernance et la répression orchestrées par des autorités irresponsables qui hypothèquent l’avenir de leur peuple. Elle vous prendra comme responsable des dégâts que causeront les répressions de la liberté des enfants du peuple à l’Université de Lomé et vous demande la restitution immédiate des pièces d’identité de notre camarade KOFFI ASSANTA Kwami Atsou que les gardiens ont confisqué avec force et sans justification.
Tout en vous priant d’accuser bonne réception, le Bureau Exécutif National de la Synergie des Élèves et Étudiants du Togo vous prie de recevoir, Monsieur le Président, sa salutation distinguée.
Pour le Secrétaire Général et P.O
Le Chargé à la Communication,
Mouhamed MONTAZAR
Ampliation :
- Amnesty International Togo, UE, Ambs ALL, USA,
- LTDH, FIDH, ASVITTO, OMCT, FLD, Plateforme des étudiants de la sous-région, UNESCO, Procédure Spéciale, UNESCO, Presses, etc...