Les États-Unis ont vivement dénoncé samedi la «xénophobie des autorités chinoises à l’égard des Africains», victimes de discriminations dans la ville de Canton après plusieurs cas positifs au Covid-19 dans la communauté nigériane.
La découverte de ces cas a créé la suspicion contre la communauté africaine de la grande métropole du sud de la Chine. Plusieurs Africains ont raconté à l’AFP avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels.
«Les abus et mauvais traitements à l’encontre des Africains vivant et travaillant en Chine rappellent tristement à quel point le partenariat entre la République populaire de Chine et l’Afrique est creux », a déclaré à l’AFP un porte-parole du département d’État américain.
«Au moment où nous devrions nous soutenir les uns les autres pour surmonter une pandémie que les responsables chinois ont cachée au monde de manière irresponsable, les responsables chinois se consacrent eux à mettre des étudiants africains à la rue sans nourriture ni abri », a-t-il déploré.
«Il est malheureux, mais pas surprenant, de voir ce genre de xénophobie des autorités chinoises à l’égard des Africains. Tous ceux qui observent les projets chinois à travers l’Afrique connaissent ce genre de comportement injuste et manipulateur », a-t-il ajouté.
Confrontation stratégique
Les États-Unis dénoncent depuis des semaines l’absence de transparence de Pékin au début de l’épidémie, détectée initialement fin 2019 dans la ville chinoise de Wuhan, estimant qu’elle a retardé la réaction du reste du monde et ainsi coûté la vie à des milliers de personnes.
Malgré une trêve récente dans leur guerre des mots, les escarmouches se poursuivent entre les deux grandes puissances déjà engagées dans une confrontation stratégique sur le plus long terme.
Le sort des Africains de Canton, qui a également suscité samedi «l’extrême préoccupation» de l’Union africaine, a ainsi été saisi par la diplomatie américaine pour dénoncer une fois de plus l’attitude chinoise.