Togo/Politique: 2e jour d’audition du Dr Kodjo au SCRIC ce 22 avril, Mgr Kpodzro va bien

Publié le mercredi 22 avril 2020 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
1ère sortie publique d`Agbéyomé Kodjo depuis le scrutin du 22 février 2020
Lomé, le 27 février 2020. Foyer du cinquantenaire de l`EEPT. 1ère sortie publique d`Agbéyomé Kodjo depuis le scrutin du 22 février 2020. L`ex candidat à la présidentielle 2020 rencontre sa base électorale. Dr A. Kodjo

Quelques heures après l’interpellation du sieur Agbéyomé Kodjo, les membres de la ‘Dynamique Kpodzro’ dont il incarne la figure de proue ont réagi. Idem pour la justice togolaise en branle.

Interpellé ce mardi matin par le truchement d’un imposant déploiement de la Gendarmerie accompagné de chars, le député Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo poursuit son séjour au SCRIC (ex Service des renseignements). Ce mercredi, selon ses proches (membres de la ‘Dynamique Kpodzro’ et son Conseil), il a poursuivi son audition par le Procureur de la République, après avoir été longuement auditionné la veille.
Pour sa part, «Mgr Kpodzro se porte bien malgré le traumatisme que la violence féroce des forces de défense et de sécurité a pu lui causer, et contrairement aux informations publiées sur les réseaux sociaux», rassure la ‘Dynamique politique’ qu’il porte. Outre le leader du parti MPDD (Dr Kodjo), une quarantaine de personnes a été interpellée ce mardi au domicile d’A. Kodjo dont un journaliste et des défenseurs des droits humains, détaille Me Célestin Agbogan (membre du Conseil de Dr Kodjo). Le journaliste interpellé (Tesko Ahatefou) a été élargi ce 22 avril selon plusieurs organisations professionnelles de la presse.
«La plupart des personnes interpellées n’ont rien à voir avec» l’objet de leur interpellation, dénonce la ‘Dynamique Kpodzro’ qui «a élevé une vive protestation contre la descente des forces de défense et de sécurité au domicile du sieur Kodjo», descente jugée «arbitraire et injuste».

Le Procureur de la République justifie l’interpellation de Dr Kodjo

Dans un communiqué nocturne lu au journal de 20h sur TVT (Télévision nationale), le magistrat Poyodi a fait savoir que l’arrestation du sieur Kodjo est intervenue après «la levée de son immunité parlementaire, et se situe dans le cadre de l’exécution d’une réquisition du Procureur de la République». Entre autres pour trouble à l’ordre public et atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Et d’indiquer que M. Kodjo a délibérément refusé de déférer à 2 autres convocations, affichant un mépris à l’égard de l’autorité judiciaire. Contrairement au Conseil de Dr Kodjo, M. Poyodi assure que la procédure judiciaire en cours à l’encontre de l’ex Premier ministre observe le «strict respect de la présomption d’innocence et s’inscrit dans le respect des lois en vigueur au Togo».
«M. Kodjo n’a jamais manqué de respect au Procureur de la République. Il a envoyé vers lui son Conseil lui présenter son certificat médical», a condamné Me Célestin Agbogan, en critiquant le communiqué rendu public par le magistrat E. Poyodi pour justifier l’interpellation du Dr Kodjo. La justice togolaise lui reproche de «graves présomptions d’avoir commis des infractions à la loi pénale comme des actes subversifs», précisait dans un courrier Essolissam Poyodi, Procureur de la République près la Cour d’appel de Lomé.
Les déboires judiciaires d’Agbéyomé Kodjo, député (ancien président de l’Assemblée nationale et ex-Premier ministre sous le défunt président Eyadèma Gnassingbé), ont ressurgi depuis le mois de mars 2020, au lendemain de l’élection présidentielle du 22 février. Arrivé officiellement deuxième derrière le président Faure Gnassingbé (déclaré réélu avec 70,78% des voix), M. Kodjo «s’est autoproclamé Président démocratiquement élu» et a procédé à des nominations. Notamment celle d’un Premier ministre et d’un ministre des Affaires étrangères.

Akoyi A. & E. G.

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