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Coronavirus: Dr Doh-Egueli, médecin antillais réagit et apporte son éclairage (Tome 1)

Publié le jeudi 30 avril 2020  |  Business actuality
Covid-19
© Autre presse par DR
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Nous venons de recevoir une riche contribution de Docteur Doh-Egueli. Il est médecin résidant en Guadeloupe et qui a souhaité apporter sa vision sur la gestion de ce virus. L’œil d’un spécialiste à lire.



Analyse du Dr Doh-Egueli


La pandémie du covid 19 qui martyrise et met le monde à l’arrêt depuis 4 mois suscite également des prévisions les plus macabres concernant l’Afrique. Vu l’hécatombe qu’elle provoque en Occident les experts ne se gênent plus pour considérer que ce virus est pour le continent noir une véritable arme de destruction massive tant il est vrai que la plupart de nos économies sont sous perfusion.

Dans ce contexte l’indignation exprimée dans votre journal : «businessactuality.com» par Joël ETTIEN vis à vis de l’apparente apathie des gouvernants africains est d’autant plus compréhensible qu’elle s’appuie sur une tradition de dépendance pharmacologique et thérapeutique de l’Afrique vis-à-vis de l’Occident.

Sous son apparente homogénéité l’Afrique noire recèle des réalités différentes et peut dans un instinct de survie se révéler à elle-même avec certes plus ou moins de maladresses. Il nous faut se garder des clichés et caricatures qui nous font douter de nous-mêmes.

L’Afrique est aussi capable

En effet la recherche n’est pas un processus linéaire univoque. Des laboratoires dernier cri sont certes, nécessaires pour permettre aux chercheurs de bien comprendre les mécanismes des maladies et sortir de l’approximation. Mais la recherche se nourrit parfois de paradigmes inattendus ou d’expériences diverses dans l’espace comme dans le temps. Elle est aussi faite de hasard et peut s’avérer féconde là où elle nous paraissait embryonnaire. Présenter dès lors l’Occident comme la seule qui cherche pendant que rien ne se fait en Afrique c’est sans le vouloir être dans la propagande.


En effet l’Afrique ne se réduit pas à quelques « démocratures » francophones dont les dirigeants ont été placés pour servir la France plutôt que leurs peuples. Quoi qu’il en soit, sur ce continent comme ailleurs les options des dirigeants pour contrer cette pandémie aussi inédite que meurtrière sont plus différentes les unes que les autres. Elles reposent certes sur des chercheurs dont on se souvient en cas de crise sanitaire, des budgets ridicules sinon inexistants enfin et surtout sur notre sociologie. Voilà pourquoi dans cette crise le copier-coller du modèle occidental est voué à l’échec. L’Afrique doit donc trouver ses propres solutions et elles ne peuvent se limiter au port des masques aux mesures d’hygiène et de distanciation sociale dont la mise en œuvre n’est pas non plus évidente.


Le cas du Bénin

Dans certains pays comme le Bénin, le choix des autorités s’est porté sur le dépistage l’isolement et le traitement précoce des patients par Azithromycine associé à la Chloroquine dont ils ont une longue expérience. Loin des polémiques franco-françaises avec le Pr Raoult cet ancien antipaludéen dont la fabrication a été relancée retrouve ici un repositionnement.
Cette stratégie de montée en charge associant un cordon sanitaire au dépistage permet de préserver une activité économique résiduelle de subsistance. Elle permet surtout de prévenir les émeutes de la faim liées au confinement radical comme celles observées au Nigeria ou en Afrique du Sud. Le remède ne doit pas être pire que le mal.

A propos de médicaments, il arrive donc que des molécules initialement destinées à une affection et déjà commercialisées se révèlent efficaces contre un autre mal. Si nous étions dans la même configuration avec l’Apivirine du Dr AGON, il n’y aurait pas de raison de lui infliger toutes les phases de test et de qualification comme s’il s’agissait d’une nouvelle molécule. C’est sans doute ce qui a poussé les autorités Burkinabé à initier des essais. Dans ce contexte le reproche qui peut être fait au promoteur et qui n’est pas des moindres est :

De n’avoir pas attendu les résultats de l’étude pour en commencer la publicité et la commercialisation dans cette indication
D’avoir augmenté la concentration du principe actif et donc d’avoir modifié le produit
De profiter de l’efficacité présumée du médicament pour en quintupler le prix, autant d’initiatives unilatérales et maladroites qui ne peuvent que refroidir l’ardeur des autorités Burkinabè. Voilà comment pour des erreurs grossières l’Afrique et d’autres régions peut être seront privées d’une molécule de sa pharmacopée.


Les encouragements du Dr Doh-Egueli


Au-delà des retombées économiques pour ces pays, l’enjeu ici concerne l’image de l’Afrique qui passe de «consommatrice» à «innovatrice» faisant entrer ses chercheurs dans le cercle fermé de la pharmacologie mondiale. Il est donc souhaitable que les parties dans un sursaut patriotique africain aillent au terme de cette initiative.

Docteur Doh-Egueli

MD. Guadeloupe




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