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Assaut à la Jack Bauer au domicile d’Agbéyomé : Témoignage émouvant de son fils aîné

Publié le vendredi 1 mai 2020  |  Le Tabloid
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«Nous étions menottés au dos, jetés à même le sol, sous le soleil, entassés comme du bétail et parfois piétinés (…)». Dans ce témoignage vivant, Jean-François Kodjo, le fils aîné d’Agbéyomé Kodjo, nous fait le récit émouvant de l’assaut à la Jack Bauer au domicile du « Président élu » le mardi 21 avril dernier pour son arrestation, les exactions subies de la part des forces de l’ordre et exprime ses ressentiments. Lisez plutôt et appréciez.

«Je voudrais d’abord vous remercier, vous qui nous portez dans vos prières et vos pensées, en ces moments extrêmement difficiles pour notre famille. Je me sens le devoir d’expliquer ce qui s’est passé en cette journée du 21 avril 2020, date de la troisième convocation d’Agbéyomé Kodjo au service des renseignements de la Gendarmerie (SCRIC, Ndlr).

Notons que la veille à 20 h déjà, le domicile avait été encerclé par les forces de l’ordre. A 4 heures du matin, un char d’assaut, venu avec des renforts, s’est positionné en face du portail. A 9 heures, le char défonce le portail. Les forces de l’ordre rentrent dans la maison, le personnel de maison, des sympathisants, mais également des visiteurs venus la veille et qui n’ont pas pu rentrer à cause du couvre-feu, ont été passés à tabac.

Toutes les portes de la maison ont été défoncées, y compris certaines qui n’étaient même pas fermées. Nous étions, nous la famille, au salon. Avec Mgr Kpodzro, nous étions en prière et pouvions entendre les cris de détresse, des cris effroyables des personnes qui étaient frappées.

Au bout de quelques minutes, les forces de l’ordre arrivent au salon et nous leur avons dit d’entrée de jeu que nous n’opposons aucune résistance à leur intervention. Malgré cela, nous avons été molestés, brutalisés, menottés au dos et jetés par terre. Je pense qu’aucun homme, aucun être humain n’est configuré pour voir sa famille molestée, brutalisée de la sorte, sous ses yeux. Une violence qu’il m’est difficile de vous décrire. Nous avons été emmenés à la devanture de la maison, toujours menottés, jetés à même le sol, sous le soleil, entassés comme du bétail et parfois piétinés.

Nous avons par la suite été conduits dans des camions de Gendarmerie dans les locaux des services de renseignements. Nous avions passé la journée assis à même le sol. Nos effets personnels ont été saisis, des procès-verbaux également, des documents, divers objets. Toute l’intervention a été filmée par les forces de l’ordre.

Quel est notre crime ? D’abord nous sa famille ? Est-ce celui d’être une femme, un fils, une fille, un frère ou une sœur d’Agbéyomé Kodjo? Un homme qui lutte pour la vérité, qui lutte pour ses convictions ? Et lui-même Agbéyomé Kodjo, quel est son crime au final ? Celui d’avoir participé à une élection et d’estimer en avoir été le vainqueur, éléments à l’appui ? Celui de s’être vu remettre un drapeau lors d’une célébration religieuse ?

Je pense que lorsque deux boxeurs se battent, à l’issue du combat, celui qui estime avoir gagné, lève les poings, avant même la décision la décision du jury ou de l’arbitre. Ce n’est pas pour autant qu’on lui retire sa licence professionnelle. Ca fait partie de l’esprit d’une compétition.

Des collaborateurs d’Agbéyomé Kodjo, des gens qui ont participé, aidé à sa campagne ont été enlevés nuitamment, d’autres sans nouvelles de leurs familles jusqu’à ce jour.

Dois-je rappeler qu’Agbéyomé Kodjo a déjà effectué 60 jours au camp Landja de Kara, dans une affaire de détournement de fonds où au final, les banques mises en cause ont déclaré n’avoir perdu aucun centime ?

Dois-je rappeler également que le même Agbéyomé Kodjo a passé quarante (40) jours gratuitement dans les locaux de la Gendarmerie dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara ? La suite, nous la connaissons tous.

Mais c’est un sentiment d’injustice, un sentiment que cela devient une habitude. Je pleure et j’ai mal pour ce qui se passe au Togo, où l’intérêt personnel est devenu la clef de voûte des comportements, des attitudes, des actions. Je prie et je garde espoir que le Togo se relèvera un jour où le bien de tous, l’amour, l’intérêt de tous seront les considérations désormais essentielles pour chacun d’entre nous.

L’état de santé de notre père s’est dégradé principalement durant la période de campagne et après les élections, mais aussi dû aux harcèlements à répétition, aux persécutions dont il est l’objet. S’il advenait qu’il lui arrive quelque chose aujourd’hui ou après sa libération, nous savons tous qui seront les coupables.

Je vous demande, très humblement, de prier pour Mgr Kpodzro, un homme qui, à cet âge, rassemble les dernières forces de toute une vie pour lutter pour le bien de tous.

Je vous demande également de porter notre père Agbéyomé Kodjo dans vos prières. A l’instar des hommes qui ont souffert dans ce monde, au nom de la vérité, au nom de leurs convictions, je vous demande de prier avec nous pour qu’il reste debout et qu’il ait la force de continuer de se battre pour ce à quoi il croit et de garder la tête haute, même dans l’adversité. Merci infiniment, que Dieu bénisse chacun d’entre nous et prions fermement pour que le plan qui vient de Dieu, puisse se manifester dans notre pays».
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