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Togo/Un 4e mandat pour Faure Gnassingbé: Et maintenant?

Publié le mercredi 6 mai 2020  |  Courrier d'Afrique
Faure
© Autre presse par Presidence du Togo
Faure Gnassingbé a prêté serment pour un 4è quinquennat devant un parterre très sélectif de personnalités en raison du Covid-19.
Lomé, le 03 mai 2020. Présidence de la République du Togo. Faure Gnassingbé a prêté serment pour un 4è quinquennat devant un parterre très sélectif de personnalités en raison du Covid-19.
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Réélu avec plus de 70% des suffrages aux dernières élections présidentielles, selon les chiffres officiels, Faure Gnassingbé a été officiellement reconduit dans ses fonctions de président de la république suite à une cérémonie d’investiture présidée, dimanche à Lomé, par Aboudou Assouma, le président de la cour constitutionnelle. À quoi le Togo pourrait-il donc ressembler durant les cinq prochaines années avec celui qui est au pouvoir depuis quinze ans déjà?



Trève de polémique désormais, le lion a repris son règne pour cinq nouvelles longues années, devrait-on dire pour clouer le bec aux adversaires politiques de Faure Gnassingbé, encore sceptiques quant à la crédibilité des résultats du scrutin présidentiel du 22 février dernier. Le vin est tiré, il faut le boire, concluraient les supporters du “champion” de Lomé 2. Sauf que les plus de sept millions de Togolais, eux, ne vont pas se taire. Leurs attentes pour les cinq années à venir sont encore grandes.

“[…] Devant Dieu et le peuple togolais seul détenteur de la souveraineté populaire, nous Faure Essozimna Gnassingbé, élu président de la République togolaise, conformément aux lois de la République, jurons de respecter et de défendre la constitution et de respecter loyalement les fonctions que le peuple nous confiées”. Ainsi le président réélu renouvelait-il ses promesses au peuple souverain, dimanche 3 mai 2020 devant les juges de la Cour constitutionnelle.

Concrètement, que se cache-t-il dans ces promesses de Faure Gnassingbé et à quoi s’attendre tout au long de ce nouveau quinquennat?

Selon le rapport Doing buisness 2019 de la banque mondiale, le Togo est classé parmi les pays les plus réformateurs de la sous-région ouest-africaine. Auréolé par ce que beaucoup considèrent comme un exploit, Faure Gnassingbé s’engage à renforcer le climat des affaires en vue de faciliter les investissements au profit de la création des emplois devant aboutir à la réduction systématique du chômage au Togo.

Pour cela, le chef de l’Etat togolais ne jure que par son fameux Plan national de développement (PND) pompeusement lancé il y a un an. Son objectif est d’arriver à atteindre une croissance de 7,6% à l’horizon 2022 et faire du Togo un pays émergent et prospère.

“Toute philosophie se construisant sur les ruines d’une autre”, il est prudent de questionner le dernier mandat “social” de Faure Gnassingbé avant de lever les yeux vers de nouvelles montagnes, d’où viendrait le secours que les Togolais semblent attendre désespérément. Réformes dans le secteur agricole, projet d’électrification des zones rurales, modernisation des infrastructures existantes, initiatives incitatives de l’économie informelle, des efforts ont été réalisés dans ces domaines même s’ils sont jugés insuffisants.

Mais l’impression générale qui se dégage au terme du mandat 2015-2020, c’est qu’il y a beaucoup promesses non tenues comme la construction du fameux hôpital Saint Pérégrin qui peine à sortir de terre après la farce de la pose de la première pierre. Un système sanitaire défaillant avec des hôpitaux qui manquent toujours de matériel dont des scanners, problèmes de l’éducation toujours non résolus, décentralisation ‘tropicalisée’ avec une loi qui fait des élus locaux, les valets des représentants du pouvoir central, la corruption avec à la clé l’impunité dont jouit l’entourage du chef de l’État, le troisième mandat de Faure Gnassingbé était tout sauf social.

Avec l’irruption du coronavirus qui a mis au goût du jour le caractère flatteur de la prospective de sa gouvernance, Faure Gnassingbé doit sérieusement se mettre au travail pour tenter de regagner la confiance d’une partie des Togolais qui avaient pourtant cru en sa jeunesse, malgré les conditions de son accession au pouvoir. La composition du premier gouvernement de ce nouveau quinquennat nous renseignera sur la bonne volonté ou non du président togolais de rattraper les retards accumulés ces quinze dernières années.



Khaled Bonfoh

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