Face à l’ampleur des fausses informations relatives à la pandémie du coronavirus au Togo, plusieurs initiatives ont été prises. Parmi elles, celle de Togocheck initiée par un groupe de journalistes togolais dont Noël KokouTadegnon, Florent Tiassou et Sylvio Combey. Ces derniers se font assister dans leur tâche par un développeur-graphiste. Pour ces professionnels de médias il ne fallait pas dormir sur ses lauriers pendant que l’infox gagne du terrain.
«Togocheck a été mise en place à la suite du constat selon lequel, beaucoup de fausses informations inondaient les réseaux sociaux au Togo. Face à l’ampleur et aux potentiels dégâts de ces fausses informations, nous nous sommes dit qu’il fallait faire quelque chose. C’est ce qui nous a motivé à lancer l’initiative Togo Check», confie Noël KokouTadegnon, co-fondateur de Togocheck.
Togocheck s’est alors assigné la mission de collecter les fausses informations et de faire du fact-checking afin de mettre à la disposition des Togolais la bonne information. L’équipe est parfois alertée par les internautes ou les utilisateurs de WhatsApp. Chaque jour, elle en reçoit une trentaine sur lesquelles elle travaille minutieusement. La bonne information produite est alors diffusée par audio via WhatsApp.
"La fake news ainsi démontée, nous réalisons une production audio traduite dans des langues nationales du Togo et nous assurons en assurons la diffusion par le canal le plus utilisé aujourd’hui pour distiller les fake news : Whatsapp et par l’effet de la toile d’araignée la bonne information atteint la grande masse", confie-t-il.
Pour parvenir à faire du fact-checking au quotidien et mettre à disposition de la population la bonne information et des productions de qualité, l’équipe enchaîne des nuits blanches.
A son lancement, le projet était adossé à l’Association Centre d’Observation et d’Analyse du Web (COAWEB) dont les trois journalistes sont membres. Croyant à la réalisation d’un rêve commun, les membres n’ont pas hésité à offrir pour le démarrage de Togocheck des dons entre autres d’ordinateurs, de poste téléviseur, de tables et chaises.
Quelque mois après son démarrage, l’engagement et le professionnalisme de l’équipe ont fini par convaincre de nombreuses personnes avec à la clé un accord de soutien signé entre COAWEB et la coopération allemande mise en œuvre par la GIZ.
A travers l’accord, COAWEB va signer des contrats avec une vingtaine de radios sur l’ensemble du territoire. Selon les termes du contrat, ces radios relayeront sur leurs ondes les productions du projet Togocheck dont l’un des objectifs est d’atteindre une cible plus large.