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Relancer l’économie : L’AGET propose une batterie de mesures

Publié le lundi 11 mai 2020  |  Togo Bulletin
Laurent
© Autre presse par Republicoftogo
Laurent Coami Tamegnon, Président du Conseil national du patronat du Togo (CNP-Togo)
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Depuis le début de la crise sanitaire, l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET) n’a cessé de manifester sa solidarité aux côtés du gouvernement et des couches sociales par des contributions diverses. Dans un document envoyé à l’Exécutif hier mercredi 06 mai, les Grandes Entreprises font un diagnostic sans complaisance de la situation par secteur d’activité, et proposent une série de mesures au gouvernement pour relancer l’économie, sauvegarder les emplois, et soutenir le secteur privé.

La situation présente des secteurs d’activité

L’Association des Grandes Entreprises renseigne dans son document une baisse d’activités de l’ordre de 70 à 100% dans le domaine de l’hôtellerie, de la restauration, et des compagnies aériennes. « Certains établissements et restaurants pourraient ne pas se relever de cette crise et disparaître complètement », alerte l’AGET.

Dans le secteur pétrolier, hors aviation, il est signalé une baisse de 30 à 40% des activités, tandis que les activités portuaires connaissent une chute de 20 à 25%. Les équipements (Caterpillar, Automobiles, Camions) enregistrent une baisse de 50%.

Selon le diagnostic de l’AGET, seuls les secteurs de la cimenterie et de l’agro-alimentaire ne sont pas aussi impactés par la crise sanitaire. « Les activités sont stables dans le domaine de la cimenterie. On ne constate pas de baisse d’activité visible au niveau de l’agro-alimentaire également, mais on n’est pas loin d’une crise dans les prochains jours, en raison surtout de la rupture de la chaîne d’approvisionnement international », fait savoir l’Association présidée par Clément Ahialey.

Pas de changement notable dans les banques et assurances. « Mais coût du risque plus élevé lors de la mise en place des provisions. Baisse très sensible sur les revenues de change », note l’AGET.

Au chapitre des boissons gazeuses et autres, il est rapporté une baisse d’activités de 70 à 80%. Par ailleurs, dans le domaine de la grande distribution, l’AGET signale une baisse de certaines activités (réexportation), pas de baisse notable des ventes mais un problème d’approvisionnement à prévoir en mai-juin, car beaucoup de commandes n’ont pas pu embarquer, quota mis sur le riz par les pays asiatiques.

Selon les Grandes Entreprises, les conséquences de la réduction de l’activité sont graves. A court terme, l’AGET craint des vagues de licenciement, le chômage technique, la disparition des entreprises surtout dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des compagnies aériennes et du tourisme. L’AGET signale également des pertes de production agricole et industrielle, la désorganisation des échanges et des chaînes de valeurs, la baisse importante des exportations, la réduction des flux de financement étrangers, et une baisse considérable des fonds de la diaspora.

A moyen et long termes, les conséquences vont être des faillites de nombreuses PME/PMI, un surendettement de la majorité des entreprises, une forte progression des charges pour les entreprises due notamment à un surcoût de dépenses et d’investissements en matière d’hygiène, de santé et de sécurité des employés et tierces parties, une forte progression du chômage, une augmentation corollaire de l’insécurité et des problèmes de sûreté individuelle, et des tensions qui peuvent s’avérer graves sur le climat social et notamment les discussions avec les syndicats mais aussi une probable montée en puissance des organisations de la société civile. «Il convient donc de réfléchir à un plan de relance après la crise et s’assurer de sa mise en œuvre méthodique et entière», insistent les Grandes Entreprises.

Les mesures souhaitées par l’AGET

En plus des mesures prises par le Président de la République et saluées par l’Association des Grandes Entreprises du Togo, cette dernière pense que des actions plus fortes devront être rapidement mises en place. Elle propose une aide au redémarrage en priorité des PME/PMI, et en second lieu des Grandes Entreprises qui n’ont pas eu la trésorerie pour faire face aux difficultés, un rôle accru des marchés publics qui devront être pour les 12 à 18 mois à venir, exclusivement réservés aux entreprises de droit togolais pour rendre endogène au maximum la valeur ajoutée, une aide au reclassement des entreprises en concertation avec l’agence nationale de la BCEAO, etc., un renforcement des systèmes de santé et une promotion de la médecine hospitalière, une défiscalisation complète de certaines activités et des entreprises productives dans le secteur de la santé et le paramédical, une restructuration des dettes des entreprises, et un remboursement massif par le Trésor des dettes aux entreprises togolaises pour leur permettre d‘amortir les chocs, ce qui devrait être immédiat et commencer dès le mois d’avril.

En outre, les chefs d’entreprise membres de l’AGET proposent, au plan fiscal, la suspension des contrôles fiscaux ainsi que le gel des redressements fiscaux en cours, l’annulation sans conditions de toutes les pénalités confirmées ou en cours. « Ceci, étant donné que les pénalités ne sont pas une priorité de performance du Trésor public. Seuls les montants principaux redressés pour être gardé et faire l’objet d’un report et étalés au minimum sur 2021 et 2022 », commente l’AGET.

L’Association propose aussi un report des délais de déclaration des Etats financiers 2019 à Septembre 2020, le report sans pénalités, des délais des déclarations statistiques et fiscales pour autant que les soldes ont déjà été payés le 15 avril au plus tard, le report du paiement des acomptes de l’Impôt sur les Sociétés (IS) 2019 à fin juin, le report du paiement des Impôts sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) sur les salaires 2019 et de l’Impôt Minimum Forfaitaire (IMF) 2019 sur 2021, la suppression du paiement de la patente, la réduction et le report du paiement de la TVA sur une période de six mois pour le secteur hôtelier, la possibilité d’utiliser les crédits d’impôts pour apurer les impôts dus, et la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité et médicaux jusqu’en décembre 2020.

Au niveau de la douane, l’AGET pense qu’il serait souhaitable d’accélérer les mesures de contrôles des navires pour les secteurs stratégiques et les produits sensibles (intrants agricoles, produits alimentaires finis et semi-finis, produits pharmaceutiques), prendre en charge par l’Etat durant la période de la crise, des surestaries et des frais de stationnement quand ces frais proviennent des opérations de dédouanement trop lentes, et accélérer la mise en place du télétravail entre les clients, les compagnies maritimes et les transitaires, ainsi qu’avec les services de douane.

Sur le plan social, l’AGET se plaint de l’insuffisance des mesures de la CNSS, car elles ne portent que sur les pénalités, qui ne sont pas structurelles mais accessoires. « La CNSS doit participer à l’effort national en aidant les entreprises à surmonter la crise », recommande-t-elle.

«Dans l’ensemble, les Grandes Entreprises sont à jour de leurs cotisations. Une remise des pénalités est plus bénéfique pour les PME/PMI que pour les Grandes Entreprises. Les entreprises n’ayant plus de rentrée de fonds, il faut annuler purement et simplement l’ensemble des pénalités et majoration de la CNSS, surtout quand l’on considère qu’elles font l’objet de beaucoup de tension entre la CNSS et le milieu des entreprises et reporter le paiement des cotisations sociales de la période du 1er Avril au 31 Octobre, et les étaler ensuite sur une durée de trois (03) ans (2021-2023) », indique le document.

« Il est prévu aussi globalement d’étudier la situation des entreprises au cas par cas. Ceci ne peut être acceptable et va induire des biais sérieux. Nous encourageons le Gouvernement à édicter des directives claires et précises pour toutes les entreprises ou à tout le moins par secteurs d’activités », plaide l’AGET.

Au plan monétaire et financier, les Grandes Entreprises proposent un accompagnement des banques et établissements financiers dans l’octroi des lignes de crédits de trésorerie aux entreprises pour financer les salaires sur trois mois à taux zéro ou à un taux bonifié, afin de sauvegarder les emplois, et la mise en place de garanties d’Etat en faveur des banques (type PGE en France, Prêts Garantis par l’Etat), tout en accordant aux banques et établissements financiers une garantie à 100%, en contrepartie de ces avances de trésorerie pour le financement des salaires.
«Le fonds spécial de riposte et de solidarité de 400 milliards FCFA semble destiné en majorité au financement de toutes les actions sanitaires, sécuritaires et sociales mise en œuvre. Il convient que le gouvernement saisisse l’occasion de la crise pour être plus audacieux et plus innovation pour stimuler l’attractivité du Togo et la relance économique. Les annonces de l’Etat sont essentiellement sociales et à court terme. Or, seuls des investissements massifs pourront permettre à l’économie de se relancer, être durable et permettre de rattraper les prémices de récession en cours. Il faut donc encourager le Gouvernement au-delà des 400 milliards FCFA et profiter de la remise de la dette et des annonces soutien des partenaires bilatéraux, multilatéraux et internationaux », précise l’Association.

L’AGET souhaite également la réduction des frais d’électricité pour les entreprises et le report des échéances de paiement à novembre 2020 et étaler sur 6 mois, la réduction des frais d’internet tant pour les entreprises que pour les ménages, le contrôle strict des prix des produits de première nécessité dans les marchés afin d’éviter la flambée des prix, la mise en place d’une barrière non tarifaire mais ferme dès la reprise pour éviter l’afflux dans le pays de produits concurrentiels, l’aide financière de l’Etat à l’ensemble des vacataires et enseignants des établissements confessionnels et privés, en prenant en charge entièrement leurs salaires ainsi que ceux du public.

En matière d’investissement…

Sur ce volet, l’AGET note que le Fonds spécial de riposte et de solidarité de 400 milliards FCFA semble destiné en majorité au financement de toutes les actions sanitaires, sécuritaires et sociales mise en œuvre. « Il convient que le gouvernement saisisse l’occasion de la crise pour être plus audacieux et plus innovation pour stimuler l’attractivité du Togo et la relance économique. Les annonces de l’Etat sont essentiellement sociales et à court terme. Or, seuls des investissements massifs pourront permettre à l’économie de se relancer, être durable et permettre de rattraper les prémices de récession en cours. Il faut donc encourager le Gouvernement au-delà des 400 milliards FCFA et profiter de la remise de la dette et des annonces soutien des partenaires bilatéraux, multilatéraux et internationaux», propose l’AGET.

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Publié le: 5/5/2020  |  aLome.com Radio

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