Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Togo/La disparition tragique de l’officier Madjoulba désormais une affaire d’Etat sur fond politique

Publié le lundi 11 mai 2020  |  aLome.com
L’officier,
© Autre presse par DR
L’officier, le Lieutenant-colonel, Toussaint Bitala Madjoulba (ex patron de la BIR 1-`Bataillon d’intervention rapide-).
Comment



Une semaine jour pour jour après l’annonce de la mort brutale de l’officier, le Lieutenant-colonel, Toussaint Bitala Madjoulba (ex patron de la BIR 1-’Bataillon d’intervention rapide-), toujours aucune annonce officielle sur le sujet. Mais, rarement, la disparition d’un officier des FAT (Forces armées togolaises), chef corps d’une troupe d’élite, aura autant fait couler encre et salive sous Faure Gnassingbé.


Une mort d’un officier, chef corps d’une unité d’élite au lendemain de la prestation de serment du Président de la République, sur fond de plusieurs interrogations. C’est le cœur de l’affaire Bitala qui focalise toutes les attentions de la République depuis 7 jours. Mis à part quelques mots lâchés par le Procureur de la République près le Tribunal de Lomé au confrère «RFI» sur les conditions/contexte de la mort de Bitala Madjoulba, plus rien comme information officielle sur le sujet.
Selon ce Procureur de la République, «on a extrait une balle du corps de l’officier défunt, une enquête est ouverte, et toutes les personnes de son entourage immédiat sont en train d’être auditionnées»… Jusqu’ à l’annonce en fin de week-end écoulé de la mise en route d’une Commission d’enquête sur cette délicate affaire. Une Commission chapeautée par le Gal de Brigade D. Yark, et qui comprend en outre les Directeurs généraux de la Gendarmerie et de la Police (MM. Y. Okpaoul et Y. Massina) et Guy G. Akpovy.
La mise sur pied de cette Commission est loin de rasséréner la plupart des opposants togolais qui «réclament toute la lumière autour de cette disparition». Ainsi, le PDP (Parti démocratique panafricain) des Kagbara «exige que la lumière soit vite faite sur cette affaire pour situer les responsabilités, et que justice soit rendue».
«L’Assemblée Nationale doit initier une enquête parlementaire afin d’élucider la mort du Lieutenant-colonel Madjoulba ainsi que sur tous les actes de violence commis pendant le couvre-feu (initié dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire)», a réclamé pour sa part Aimé Gogué (du parti ADDI qui continue de contester la 3e réélection de Faure Gnassingbé). Et d’ironiser un peu plus sur le sujet avec ces termes : «A la justice si prompte à persécuter les opposants, je demande de faire la lumière sur ces assassinats et violations des droits de l’Homme au Togo». La CPP (Convergence patriotique panafricaine), fidèle à sa ligne politique, appelle «urgemment la classe politique togolaise à éviter de banaliser ce crime odieux, des drames qui finissent par questionner la sécurité au Togo».
«L’assassinat du Colonel Madjoulba dans son bureau au camp fait froid dans le dos. Ce crime odieux doit être élucidé et les auteurs sévèrement sanctionnés pour la paix au Togo. Sincères condoléances à la famille et aux proches», a twitté Dr Agbéyomé Kodjo du parti OBUTS sur le sujet. A sa suite, Adjamagbo-Johnson de la CDPA dira : «Condoléances à la famille Madjoulba et ses frères d’armes du Togo. Pourquoi ne lui a-t-on pas rendu hommage avant de le remplacer? Pourquoi cela, alors qu’il n’y a aucune annonce officielle sur sa mort et les circonstances de sa mort? Un assassinat?... Justice doit être faite»!

«Rien ne justifie que soit versé le sang de qui que ce soit sur la ‘Terre de nos Aïeux’. C’est pourquoi notre Dynamique condamne avec la dernière vigueur ce crime odieux, et présente ses vives condoléances à la famille du Lieutenant-colonel Bitala Madjoulba», a dénoncé pour sa part la ‘Dynamique Kpodzro’. Et a interpellé «le Procureur de la République à diligenter d’urgence une enquête sérieuse et approfondie afin de faire la lumière sur cet énième crime que viennent de subir le peuple togolais et particulièrement les FAT». Une position que partage aussi le parti CAR (Comité d’action pour le renouveau). Ou encore le Mouvement politique ‘Sursaut-Togo’ de Kofi M. Yamgnane.
Ex Officier lui-même, Gerry K. Taama du NET a le mieux décrit le défunt dans ses lignes d’hommages : «Immense, sculptural, taillé à la serpe, ce tarzan africain était le genre de personne qu’on croise et on se dit: ‘Lui, il est fait pour être militaire’». «Si le chef corps d’une troupe d’élite telle que la BIR n’est pas en sécurité dans son bureau, qui d’autre, en dehors du chef d’Etat, peut être en sécurité partout ailleurs dans notre pays ? C’est le souci sécuritaire que pose cette tragédie à l’ensemble de nos compatriotes», questionne l’ex officier devenu politique, G. Taama.

OSC et populations aussi sous le coup du choc

Au sein de la société civile togolaise, c’est aussi l’électrochoc suite à la mort douloureuse de l’officier Madjoulba. L’ASVITTO (Association des victimes de la torture au Togo) conseille vivement «d’utiliser précieusement le corps de la victime pour retrouver les auteurs de cette mort». L’association NDH (Nouveaux droits humains) «condamne aussi vigoureusement» cette disparition et attend une enquête idoine sur cette affaire.

Jeudi dernier, à Siou dans la préfecture de Doufelgou (région de la Kara, nord-Togo), des proches parents de l’officier défunt ont réclamé bruyamment (au terme d’une marche spontanée d’au moins 12 km) la lumière sur les conditions de la disparition brusque de celui que beaucoup d’hommes de rang présentent comme un «officier vaillant et courtois». Une manifestation inédite des populations de Siou autour des FAT que Charles K. Agba (ex ministre et diplomate, actuel 1er responsable des «Sages du parti UNIR») a estimée «légitime et normale». «Au Togo, le pouvoir instrumentalise la justice pour bâillonner les opposants, pendant qu’Agba Kondi, le ‘sage’ de RPT-UNIR nargue le peuple en claironnant à volonté sur les médias des contre-vérités. Comment peut-on être si injuste? Le peuple et la vérité triompheront», lui a répondu aussitôt Brigitte Adjamagbo-Johnson. Des mouvements d’humeur des populations précitées ont repris ce lundi 11 mai dans la préfecture de Doufelgou selon plusieurs témoins.
Le 1er BIR (Bataillon d’intervention rapide) dépend désormais des ordres du Lieutenant-Colonel Atafai Tchangani, via un décret pris le 5 mai 2020 par Faure Gnassingbé, soit 24h après la mort du sieur Madjoulba.
La famille Madjoulba qui comprend également un autre officier (actuel ambassadeur du Togo dans plusieurs pays européens) était déjà endeuillée par la disparition de 2 autres personnes avant la mort violente de T. Madjoulba : la sœur et la mère du défunt ! Des détails qui grossissent un peu plus la violence de la douleur de la disparition du «tarzan africain» de Siou.



Akoyi A. & E. G.



Nous allons offrir le progrès dans la stabilité de 2020 à 2025 au Togo (Faure GNASSINGBE)
Publié le: 26/2/2020  |  aLome.com Radio

Commentaires