Après une première manifestation jeudi dernier, pour réclamer justice dans l’assassinat du Colonel Madjoulba Bitala, la préfecture de Doufelgou a connu ce lundi, sa deuxième vague de soulèvement, mais celle-ci, pour réclamer le corps sans vie, de celui qu’il convient d’appeler l’Ex-Chef Corps du 1er Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Malheureusement, les manifestants ont été réprimés à coup de gaz lacrymogènes et par des tirs à balle réelle. Bilan, plusieurs blessés dans le rang des manifestants.
Gonflées à bloc, les populations de Doufelgou, Koka, Tenega, Baga et Niamtougou, se sont soulevées ce lundi, pour réclamer le corps sans vie d’un des leurs, le Colonel Madjoulba Bitala, retrouvé assassiné le 4 mai dans son bureau. Et ceci, au moment où tous les camps étaient consignés.
En effet, si jusqu’ici et malgré les différents appels à justice, aucune déclaration officielle venant des autorités n’est à signaler, les populations déplorent le fait qu’on leur refuse tout accès au corps, toujours maintenu à la morgue.
Une situation incompréhensible, qui révolte les populations de Doufelgou et ses environs, qui malgré les interventions des ministres Koutera Bataka et Gilbert Bawara, n’ont pas suffi à calmer leur colère.
Pour Gerry Taama, natif du milieu et Député à l’Assemblée Nationale, «dans notre tradition, quand une personne meurt assassiné, on ne laisse pas le corps à la morgue. Il y a des rites spéciaux à faire, et on l’enterre immédiatement». Il rappelle cependant que les populations ne réclament plus justice pour le crime commis sur le Colonel, mais son corps pour l’inhumation. «Au point où nous sommes, nous ne réclamons même plus la justice. Simplement le corps du défunt pour son inhumation», a-t-il indiqué.