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Afrique: Les accusateurs d’A. Adesina réclament une "enquête indépendante" après son blanchiment par un rapport interne

Publié le mardi 12 mai 2020  |  AFP
CIEA
© aLome.com par Marc-Innocent
CIEA 2017: la deuxième édition de la conférence ouverte par le Président Ouattara
Abidjan le 28 Mars 2017. La 2éme édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) s’est ouverte à Abidjan en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles les Chefs d’Etat du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, Sénégal, Macky Sall, de la Guinée Alpha Condé, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Akinwumi Adesina (photo), président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
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Les "lanceurs d’alerte" qui avaient accusé le président de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina de prévarication réclament une "enquête indépendante", après son blanchiment par un rapport interne, selon un document reçu par l’AFP mardi.



"Une enquête indépendante est nécessaire de toute urgence", écrivent ceux qui se présentent comme un groupe d’"employés inquiets" de la BAD dans une "communication aux gouverneurs" de la Banque, datée du 9 mai, toujours sous le couvert de l’anonymat.

Selon eux, le processus d’enquête du Comité d’éthique de la Banque, qui a disculpé M. Adesina de toutes les accusations lancées contre lui, "a été entaché d’irrégularités et truffé de manipulations". Le Comité n’a pas véritablement cherché à enquêter, selon eux.

L’institution africaine de développement doit élire son nouveau président fin août, le scrutin initialement prévu fin mai ayant été reporté à cause de l’épidémie de coronavirus. M. Adesina est pour l’instant le seul candidat à sa réélection.

"Après avoir procédé à un examen point par point de toutes les allégations contenues dans la plainte, le Comité a conclu que la plainte ne reposait sur aucun fait objectif et solide", indiquait le Comité d’éthique des conseils d’administration de la BAD dans son rapport sur l’affaire, dont l’AFP a reçu une copie lundi.

Le président nigérian de la BAD était accusé par les "lanceurs d’alerte" de "comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel et favoritisme". En avril, un document d’une quinzaine de pages accusait M. Adesina de diverses malversations, notamment de favoritisme dans de nombreuses nominations de hauts responsables, en particulier de compatriotes nigérians.

Le président de la BAD était aussi accusé d’avoir entre autres nommé ou promu des personnes soupçonnées ou reconnues coupables de fraudes ou de corruption, ou de leur avoir accordé de confortables indemnités de départ, sans les sanctionner.

Economiste spécialiste du développement et l’agriculture, personnage charismatique jouissant d’une bonne image internationale, Akinwumi Adesina, reconnaissable à son éternel noeud papillon de couleur vive, avait vigoureusement démenti ces accusations. Cet ancien ministre de l’Agriculture du Nigeria a reçu le soutien de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour sa réélection.

La BAD, une des cinq principales banques multilatérales de développement au monde, a réalisé en octobre 2019 une augmentation de capital géante de 115 milliards de dollars, considérée comme un succès personnel pour son président.

La BAD compte 80 pays actionnaires (54 pays africains et 26 non africains, d’Europe, d’Amérique et d’Asie). M. Adesina est le premier Nigérian à présider la BAD, dont le Nigeria est le premier actionnaire avec 9%. Des remous, suivis de nombreux départs de cadres se plaignant de son "autoritarisme", avaient agité la Banque après son arrivée.
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