Mort d’un jeune à Avédji ce jeudi/Un grave incident qui ne restera pas impuni (D. Yark)

Publié le jeudi 21 mai 2020 | aLome.com

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Une victime (à droite) d`une bavure d`un élément des forces de l`ordre ce 21 mai à Avédji.
Une victime (droite) d`une bavure d`un élément des forces de l`ordre ce 21 mai dans la capitale togolaise. Inconduite à l`origine du décès d`un jeune dans le quartier Avédji, Lomé (Divers témoins).

La mort violente du jeune laveur de voiture dénommé Agbende Kpessou ce jeudi dans le quartier Avédji (banlieue nord-est de la capitale économique togolaise, Lomé) a fait le tour des réseaux sociaux ce 21 mai. Au nom de l’exécutif togolais, le ministre Damehane Yark promet la lumière sur ce qui apparaît comme une ixième «bavure» des éléments des forces de sécurité et de défense du Togo.

La zone du carrefour Sun City du quartier Avédji a connu un attroupement hors du commun ce 21 mai 2020, à la faveur d’un incident meurtrier en fin de matinée. Plusieurs témoins de cet incident répètent à loisir et sans ambages qu’il s’agit «d’une nouvelle bavure des forces de sécurité et de défense du Togo». Selon le communiqué gouvernemental sur ce douloureux événement, «tout est parti d’une vive altercation entre feu Agbende Kpessou et 02 militaires à moto». Par la suite, «et dans des conditions non encore explicables, un fonctionnaire de police dans les environs a fait usage de son arme, en blessant mortellement par balle le laveur de voiture», détaille et décrit le Gouvernement du Togo.
Tout en appelant «la population togolaise au calme», le ministre Damehane Yark a tenu à préciser qu’une «enquête a été ouverte immédiatement pour situer les responsabilités» autour de cet incident. Mieux, il a exprimé une volonté martiale sur le sujet, en insistant sur le fait que ce «grave incident ne restera pas impuni».

La mort d’Agbende Kpessou selon les témoins

De l’avis de plusieurs témoins de la scène mortelle et riverains du carrefour Sun City d’Avédji, le laveur de voiture Agbende Kpessou est notoirement connu dans cette zone d’habitation. Son tort est «d’avoir tenté de résister à une tentative d’interpellation après ce qui apparaît comme une banale contravention routière», relate un témoin. «C’est regrettable qu’on oppose systématiquement la violence gratuite à des écarts de conduite qu’on peut moraliser autrement. C’est tout simplement triste pour les FAT (Forces armées togolaises)», vitupère un autre témoin oculaire de l’incident mortel de ce 21 mai.

Depuis le lancement du couvre-feu accompagnant l’état d’urgence sanitaire de 3 trois mois au Togo (d’avril à juillet 2020), au moins 4 décès de citoyens togolais ont déjà été imputés aux bavures des éléments des forces de sécurité et de défense du Togo. Officiellement, deux enquêtes sont ouvertes autour de ces «bavures». «Des enquêtes de trop ouvertes et qui ne sont jamais fermées au Togo», dénonce la rue togolaise depuis de longues semaines. L’actualité des FAT défraie un peu plus la chronique au Togo depuis la mort tragique et subite dans des conditions encore non élucidées du Colonel Toussaint B. Madjoulba (patron de la BIR 1 -Brigade d’intervention rapide-) dans un camp. Depuis bientôt 3 semaines, aucun communiqué officiel ou des FAT n’a évoqué la mort de cet officier togolais.

E. G. & Akoyi A.

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