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Togo/Godwin Tété : «On ne montre pas au serpent le bâton avec lequel on veut le tuer»

Publié le mercredi 27 mai 2020  |  icilome
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
2e jour des travaux du dialogue intertogolais en présence du facilitateur Akufo-Addo
Lomé, le 23 février 2018. 2e jour des travaux du dialogue intertogolais en présence du facilitateur Akufo-Addo. Les discussions ont buté sur divers blocages et sont reportées sine die. Godwin TETE-ADJALOGO de l`ANC.
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L’historien Godwin Tété ne désarme pas. L’homme fait partie de cette génération, témoin de l’Indépendance du Togo, qui souhaite la fin de la dictature cinquantenaire des Gnassingbé. Dans une tribune intitulée : « Il nous faut concevoir l’idoine bâton avec lequel nous devons tuer le serpent sans jamais le montrer au serpent », le nonagénaire invite la jeunesse togolaise en lutte pour l’alternance politique au sommet de l’Etat à revoir sa stratégie de combat.

«La mascarade, la parodie, la simagrée d’«élection » présidentielle du 22 février 2020 chez nous aura démontré, si cela était encore nécessaire, que nous, combattants togolais authentiques de la liberté, devons revoir, de fond en comble, notre stratégie (…)
Il m’apparaît requis et utile que nous nous penchions sérieusement sur notre stratégie. À ce sujet, mes pensées vont surtout à la Jeunesse togolaise dont le cœur soupire si ardemment vers un Togo autre… que celui de nos jours», a écrit Godwin Tété.

A en croire le vieillard, 93 ans, la meilleure stratégie de combat, c’est d’avoir un coup d’avance sur l’ennemi. Il estime que pour gagner la lutte politique togolaise, il va falloir être en mesure de « prévoir » ou d’anticiper tout ce que le régime cinquantenaire peut faire dans toutes les circonstances données.

«En gardant une ligne défensive, il faut que le général ait bien prévu tout ce que l’ennemi peut faire dans toutes les hypothèses », a-t-il noté en citant Napoléon 1er in «Comment faire la guerre».

Et de poursuivre : « Au vrai, la stratégie, en la matière ici considérée, c’est la Voie générale, globale, conçue pour atteindre le But fondamental, l’Objectif premier poursuivi. La stratégie, en l’occurrence, c’est le Chemin que le parti s’est lui-même tracé et à ne jamais perdre de vue. C’est le fil d’Ariane à ne jamais abandonner définitivement. Faute de quoi le combat n’aurait plus aucun sens. (…) Voilà pourquoi la stratégie adoptée dans un contexte spatio-temporel donné peut changer. Elle peut changer, elle doit même parfois changer, mais pas à tout bout de champ, sans raison valable, mais plutôt en toute connaissance de cause, à bon escient».
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