Cela fait exactement la dixième année que l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio a signé un accord de gouvernement avec le Rassemblement du peuple togolais (RPT), devenu aujourd’hui Union pour la République (Unir). Beaucoup d’eau a coulé sous le pont depuis, mais les acteurs politiques togolais et le Togolais lambda continuent d’apprécier diversement cet acte.
L’on se souvient encore comme si c’était hier. A la veille de l’élection présidentielle de 2010, Gilchrist Olympio est victime d’un accident domestique en Europe où il résidait. Ses lieutenants dont Jean-Pierre Fabre qui l’attendaient pour l’annonce en grande pompe de sa candidature ne peuvent cacher leur déception. L’héritier de l’ablodé qui a combattu le pouvoir RPT pendant des années était déclaré forfait.
Pour ses militants, c’était plus que jamais le moment de prendre le pouvoir. Voyaient-ils juste ? Toutes les conditions étaient-elles vraiment réunies pour la prise du pouvoir par Gilchrist Olympio en 2010 ? L’on ne le saura jamais, puisqu’il n’a pas pris part à cette compétition. Face à la situation et refusant de capituler, Jean-Pierre Fabre décide de prendre ses responsabilités en s’accaparant du leadership de l’UFC qui était à terre. Cet acte n’emportera pas l’assentiment de tous les membres de l’UFC. Ce sera le début de la scission du parti de l’opposant historique. Gilchrist Olympio et ceux qui lui sont restés fidèles n’accompagneront jamais monsieur Fabre dans cette aventure.
Ce dernier, bien qu’ayant obtenu le soutien des plus influents lieutenants du parti, n’ira pas loin. Il sera réduit à une marche hebdomadaire de Bè Kodjindji à la plage de Lomé, à la conquête d’une victoire dont lui seul détient les secrets jusqu’à ce jour. Pendant les dix dernières années, non seulement Jean-Pierre Fabre n’a pas réussi à capter le pouvoir comme il l’a tant promis à ses militants, mais aussi, le parti que lui-même et ses fidèles ont créé, est désormais en difficulté.
L’UFC n’a pas non plus obtenu l’alternance qu’elle promettait à travers cet accord. Mais, n’a-t-elle pas réussi au moins à éviter aux Togolais les douleurs répétitives qu’ils subissaient ? De plus, le parti a sans doute posé les jalons pour la réalisation de certaines réformes institutionnelles, constitutionnelles, économiques, au sein de l’armée, de l’administration, dans la justice etc…... suite de l'article sur Togomatin