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Jean-Luc Homawoo : « Le mythe Olympio a la peau dure et n’est pas mort »
Publié le lundi 12 aout 2013  |  AfreePress


© Autre presse par DR
Jean-Luc Homawoo


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L’Union des forces de changement (UFC) n’est pas morte. C’est ce que martèle plus haut et fort le président national de la Jeunesse de cette formation politique Jean-Luc Homawoo pour qui le parti de Gilchrist Olympio aurait tiré les « leçons » de sa « débâcle » électorale « dès le lendemain des résultats provisoires » des lgislatives du 25 juillet dernier. « Déjà dès le lendemain des résultats provisoires nous avons tenu plusieurs réunions avec le Président national, des commissions sont constituées pour la communication, pour un mémorandum sur l’accord et sur la réorganisation du parti », rapporte celui-ci dans un entretien rendu public dimanche. Lire l’intégralité de cet entretien.

Afreepress : À quoi attribuez-vous l’échec de l’UFC ?

Jean-Luc Homawoo : Tout d’abord je remercie Dieu pour la grâce qu’il a accordée au Togo de connaître des élections paisibles et pratiquement sans violence. Ces élections législatives que certains vautours malsains de l’opposition ont voulu chaotiques afin de replonger le Togo dans un climat de violence ce sont bien passées. Ils n’ont pas réussi leur plan macabre, parce que l’Éternel bénit et bénira toujours le Togo.

Les causes de l’échec de l’UFC sont multiples. Elles sont d’ordre organisationnel. La cohésion n’était pas au rendez-vous.

Pour mémoire, le positionnement des candidats sur la liste a créé beaucoup de mécontents et donc une démobilisation générale. Au lieu de s’informer et de proposer des solutions aux problèmes de terrain, les tiraillements pour se positionner en tête de lice étaient la priorité. Naturellement, notre communication inexistante depuis la dissidence n’était pas à la hauteur des défis, il y a donc eu beaucoup de défaillances.

Afreepress : On a le sentiment que l’UFC n’a pas pris la peine d’expliquer aux Togolais la nature de l’accord conclu avec le RPT en 2010.

Jean-Luc Homawoo : C’est en partie vrai. Tout d’abord aucun accompagnement pédagogique n’a précédé l’accord. Mais à qui la faute ? Les anciens collaborateurs du Président national qui étaient dans le secret au lieu de s’acquitter de cette tâche ont préféré entretenir le secret parce qu’ils préparaient un complot.

De plus, au lendemain de l’accord RPT/UFC, nous avons pris le taureau par les cornes pour travailler avec le pouvoir en place à l’implantation d’un bon cadre électoral. C’est ainsi que nous avons apporté notre contribution à la rédaction d’un nouveau Code électoral, la recomposition de la CENI, la révision des priorités de la HAAC, une meilleure formation des forces de l’ordre, l’accompagnement des travaux de la CVJR. Nous avons surtout œuvré à l’apaisement et au pardon mutuel entre les Togolais.

Vous constatez que le chantier était grand. C’est pourquoi nous n’avons pas eu suffisamment de temps croyant que les hommes de media feraient leur boulot d’information objective sans parti-pris. Nous avons plutôt eu la désagréable surprise d’assister à une campagne d’intoxication et de lynchage médiatique systématique et permanente contre l’UFC.

Afreepress : A Lomé notamment, l’ANC a récupéré une partie de l’électorat traditionnel de l’UFC sans toutefois réaliser un bon score au plan national. Quelle est votre analyse ?

Jean-Luc Homawoo : Une partie de notre électorat traditionnel a voté le CST et non l’ANC à ce que je sache. L’ANC ou le FRAC n’ont pas réalisé un bon score sur le plan national comme nous d’ailleurs. Il faut comprendre qu’il ne suffit pas simplement de prendre en otage la population de la capitale en marchant de Kodjindji à la plage tous les samedis, en réalisant des actes de sabotage contre l’économie nationale, en salissant l’image du Togo à l’étranger, pour obtenir un bon score au plan national.

Les populations de l’intérieur du Togo ne sont pas intéressées par la politique politicienne de Lomé, mais veulent plutôt du concret, c’est-à-dire des solutions à leurs problèmes quotidiens qui sont l’eau, les hôpitaux, les marchés, les écoles, l’élevage et autres. C’est ce qui explique le score d’UNIR à l’intérieur du pays au détriment de l’opposition.

Afreepress : Certains cadres pensaient que le mythe Olympio constituait à lui seul un sésame pour envoyer des dizaines de députés à l’Assemblée, se sont-ils donc trompés ?

Jean-Luc Homawoo : Un mythe quel qu’il soit ne peut résister à la conjugaison de plusieurs facteurs :

La trahison des plus proches collaborateurs qui sont devenus les plus virulents adversaires après avoir détourné et les moyens et la base du parti,

La mise en place d’un lynchage médiatique des plus odieux sur plusieurs années,

L’incompétence des lieutenants de la troupe restée fidèle par inexpérience, justement parce qu’ils étaient tenus à l’écart par les dissidents et également par manque d’humilité pour ne pas avouer leurs limites au Président national pour lequel ils préfèrent organiser des mensonges.

Tout cela prouve bien que le mythe Olympio a la peau dure et n’est pas mort puisque malgré tout, l’UFC a réussi à demeurer un parti parlementaire. Il n’a pas fallu tant pour enterrer certains leaders de l’opposition, suivez mon regard.

Afreepress : L’UFC est-elle prête à un nouvel accord de gouvernement ?

Jean-Luc Homawoo : L’accord RPT/UFC n’est pas un contrat commercial, c’est un accord politique, et donc de confiance qui s'inscrit dans la durée. Les deux parties avaient donc mesuré et anticipé toutes les éventualités avant de s’engager et sont pour le moment satisfait, indépendamment des aléas et de la conjoncture politique. Tant que la situation serait ainsi, l’UFC restera toujours au service de l’intérêt supérieur de la nation, au service du Togo.

Afreepress : L’UFC doit tirer les leçons du scrutin, comment pensez-vous remonter la pente ?

Jean-Luc Homawoo : La jeunesse et les femmes seront le socle de notre prochaine bataille politique. Nous avons tiré les leçons de notre poids politique. Déjà dès le lendemain des résultats provisoires, nous avons tenu plusieurs réunions avec le Président national, des commissions sont constituées pour la communication, pour un mémorandum sur l’accord et sur la réorganisation du parti. Tel que je connais le Président national, très prochainement toutes les recommandations et conclusions pertinentes seront mises en application. L’UFC se projette déjà dans les prochaines échéances, les locales et la présidentielle de 2015.

Afreepress : La page UFC n’est-elle pas définitivement tournée au Togo au regard de votre score ?

Jean-Luc Homawoo : C’est aller vite en besogne. Renseignez-vous, un palmier ne meurt jamais et surtout, sous un palmier il ne manque jamais de rejetons. Personnellement en tant que Président de la Jeunesse, j’ai une lourde responsabilité de relancer la jeunesse progressivement et nous sommes déjà à l’œuvre ; le réveil de ceux qui sablent le champagne sur notre défaite pourrait être douloureux.

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