Déconfinement du Covid-19 en Afrique : Anatole Collinet Makosso gagne le pari de relancer l’école au Congo

Publié le samedi 6 juin 2020 | aLome.com

© aLome.com par E. G.
Le ministre Anatole Collinet Makosso lors de sa tournée le 2 juin 2020 au Congo

Plusieurs Etats d’Afrique sont en mode déconfinement depuis la fin mai 2020 après plusieurs mois de confinement. C’est le cas au Congo où les apprenants ont gardé le cap de la formation durant le confinement via l’innovant Programme «Ecole à Domicile».

Le pragmatisme d’Anatole Collinet Makosso (Ministre de l’Enseignement général du Congo) a triomphé de l’immobilisme en sauvant l’école congolaise d’une année blanche qui semblait inéluctable. Tout semble se dérouler tel qu’il l’avait planifié dans sa circulaire 220 du 24 mars dernier, 6 jours après l’annonce de la fermeture des écoles, à cause du coronavirus.

Annoncée pour le 2 juin 2020, l’ouverture des écoles au Congo vient de s’effectuer dans le respect des mesures-barrières édictées par le gouvernement congolais.
Les écoles congolaises qui comptent près de 1.300.000 élèves étaient fermées depuis fin mars 2020, en vue de freiner la propagation du coronavirus. La réouverture des écoles ce 02 juin a été une étape-clé pour les apprenants qui ont bénéficié d’une période d’apprentissage des cours à distance pendant plus de deux mois de confinement dû au coronavirus.

En effet, dès le 25 mars 2020, le programme «Ecole à Domicile» a été lancé au Congo dans un contexte particulier et surprenant les élèves qui n’étaient nullement familiers à une telle approche pédagogique que certains politiciens ou politiques locaux se sont plus à combattre sans raisons évidentes.
Le choix opéré par Anatole Collinet Makosso était de maintenir dans la conscience collective des élèves en classe d’examen «que l’école n’était pas arrêtée», et qu’ils devraient continuer à se préparer pour leurs évaluations certificatives: CEPE, BEPC, BAC.
Les cours leur ont ainsi été distribués par plusieurs moyens en cette période de confinement: presse écrite, télévision, radio, applications numériques. Quant aux élèves des classes intermédiaires, certain qu’il était que les cours ne reprendraient pour eux qu’avant la fin de l’année scolaire, le ministre avait prévu dans une précédente circulaire que leur passage en classe supérieure serait évalué en «fonction des résultats des deux premiers trimestres». C’est bien ce qu’a retenu le Gouvernement «dans le plan de déconfinement du Premier Ministre» du Congo.

Face à cet impératif, le Gouvernement Clément Mouamba qui a fortement appuyé l’initiative «Ecole à Domicile» vient d’alléger le dispositif rigoureux du confinement presque total, afin de procéder à la réouverture des écoles. Ce confinement a eu un impact socio-économique très négatif sur les ménages.
Malgré le nombre en augmentation des patients infectés du Covid-19, le Gouvernement a estimé que les conditions sanitaires étaient désormais réunies pour réorganiser la vie des populations confinées hier. Plus de 75% de la population congolaise dépendent du secteur informel et l’arrêt des activités socio-économiques occasionné par les ravages de la pandémie du Covid-19 a fait payer un lourd tribut aux gens dudit secteur.

La rentrée dans le concret

La rentrée du 02 juin a concerné principalement les élèves des classes de CM2, 3è et Terminale. Soit plus de 305.000 candidats aux différents examens d’Etat. Et ce retour se fera en deux étapes. D’abord les classes d’examen et en suite la deuxième vague, avec le retour des élèves des classes de passage, en septembre prochain.

En compagnie du Préfet de la ville de Brazzaville ce jour de rentrée des classes d’examen, Anatole Collinet Makosso, Ministre de l’Enseignement général, s’est plu à constater l’engouement et l’enthousiasme des élèves à reprendre les cours qui leur manquaient depuis près de 2 mois de confinement.

Le corps enseignant qui a subi des tests de dépistage au coronavirus partage cet enthousiasme des jours historiques de rentrée scolaire au Congo. Mais ils savent aussi appréhender la lourde charge pédagogique qui les attend, à commencer par la remise à niveau de leurs connaissances.
Cette réouverture de l’école sur toute l’étendue du territoire est un challenge pour le ministre de l’Enseignement général du Congo dans la mesure où les défis et enjeux sont nombreux.
Grâce à l’appui des partenaires comme l’Unesco, la Banque Mondiale et la société de téléphonie mobile MTN qui ont aidé au maintien des cours à distance pendant le confinement, l’expérience riche des enseignements à distance est venue révolutionner les techniques d’éducation de l’ensemble du système éducatif congolais.

La télévision nationale, les Dépêches de Brazzaville (version web), les réseaux sociaux, ont tous été mis à contribution pour poursuivre les efforts d’enseignement et de formation des élèves, surtout ceux des classes d’examen. Désormais, la méthode d’enseignement à distance devient une pratique additionnelle qui devra se poursuivre, afin de renforcer les capacités des élèves. Elle a aussi permis de chasser le spectre d’une année blanche qui hantait les esprits de la majorité des Congolais !
Partout où le cortège du ministre Collinet Makosso est passé en ce jour de réouverture, les responsables des établissements se sont mobilisés pour la réussite de cette rentrée scolaire atypique.
Pendant les six semaines à venir, les élèves doivent parfaire leur cursus scolaire avant d’affronter les différentes épreuves des examens d’Etat, notamment le Baccalauréat, le CÈPE et le BEPC.
«Nous étions inquiets et craignons une année blanche. Merci pour cette rentrée qui nous remet en confiance. Car le coronavirus nous a beaucoup perturbé», a témoigné Emmanuel Massembo, 17 ans, élève en Terminale au lycée Javouhey à Brazzaville.

Conscient de l’enjeu et des défis que représentent ces différents examens d’Etat, le Ministre Anatole Collinet Makosso a revu la copie du calendrier des examens en cette période de déconfinement. Le déroulement des épreuves se fera ainsi de la manière suivante: CEPE le 14 juillet 2020, le Baccalauréat le 21 juin 2020 et le BEPC le 04 août 2020.

Paraphrasant le Président Denis Sassou N’Guesso qui a toujours rappelé que «l’école, berceau de la République, est le moyen qui ouvre à notre jeunesse les portes du monde», Anatole Collinet Makosso, reste convaincu que l’école reste le levier par lequel la société congolaise pourra davantage se transformer, progresser et se développer. Une appropriation de la célèbre citation de Nelson Mandela :«L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde».

E. G.

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