Le réseau social soupçonne la société tunisienne UReputation de se livrer à de la propagande pour influencer des élections dans différents pays du continent.
Pas moins de 446 pages, 96 groupes et plus de 200 comptes Instagram ont été supprimés par Facebook ces jours-ci. Leur point commun ? Toutes étaient administrées sur le réseau social par une société de marketing digital baptisée URéputation, appartenant à l'homme d'affaires franco-tunisien Lotfi Bel Hadj, et ce en violation de la charte de Facebook sur les interférences étrangères. En effet, la majorité des publications visaient à peser, au prix d'infox, sur des élections en Afrique francophone en soutenant par exemple des candidats tels que le Comorien Azali Assoumani, l'Ivoirien Henri Konan Bédié, le Tunisien Nabil Karoui ou encore le Togolais Faure Gnassingbé. C'est grâce à une enquête ouverte en septembre 2019 par le laboratoire américain Digital Forensic Research Lab (DFRLab) que Facebook a été alerté.
Des faux comptes de médias locaux
D'après les auteurs de l'enquête, la société tunisienne URéputation procède toujours de la même manière. Elle crée dans différents pays de prétendus sites d'information locaux pour y diffuser un contenu d'abord anodin et « attrayant », sur « le tourisme », « les liens avec la diaspora » et récemment sur « la lutte contre le coronavirus », avant de changer de ton et de se lancer dans de la propagande politique. Ces groupes ont ainsi créé une audience « trompeuse », a déploré Facebook dans un communiqué. Selon le géant américain des réseaux sociaux, ces pages et groupes, qui touchaient quasiment 4 millions d'internautes au total, ont violé sa charte contre les interférences étrangères.
Contactée lundi par l'AFP, la société visée, UReputation, n'a pas souhaité commenter.
Maghreb Info, Guinées Actu, Revue Afrique, L'Observateur togolais ou Le Moronien : d'après une enquête du laboratoire de recherche américain Digital Forensic Research lab (DFRLab) publiée le week-end, UReputation a lancé des pages présentées à tort comme des sites d'information locale.
En réalité, ces pseudo-médias locaux n'avaient pas de rédaction indépendante, et DFRLab a indiqué avoir établi des liens entre ces publications et des collaborateurs de UReputation, rémunérés selon ce laboratoire pour diffuser des informations mêlées à des contenus biaisés ou faux.... suite de l'article sur Autre presse