Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’État à l’Intégration de François Mitterrand et premier maire noir élu en France, se dit inquiété par le climat actuel. Il rejette tout communautarisme et tout amalgame. France 2 l’a rencontré, chez lui, en Bretagne.
Il a été le visage d’une intégration réussie. Dans les années 1980, Kofi Yamgnane est le symbole d’une France qui dit non au racisme. Mais depuis quelques jours, ce qu’il voit à la télévision le met en colère. "Je regarde les images de ce policier qui étrangle un Noir aux États-Unis. Je me dis : ’Je croyais que les Américains avaient passé ce pas-là.’ Et puis, quand j’ai vu les Français manifester, je me suis dit : ’C’est normal au pays des droits de l’Homme.’ Mais quand je les ai entendus accuser la France d’être raciste, là, je me suis dit : ‘Faites attention, les gars’", raconte-t-il. "Il ne faut pas confondre le fait qu’il y ait des racistes en France et le fait que chez les policiers et gendarmes (...), il y en ait à l’intérieur qui soient racistes. Mais de là à dire que la police est raciste, c’est un pas qu’il ne faut pas franchir, parce que ce n’est pas vrai", ajoute-t-il.
Renforcer la formation des policiers et l’éducation des citoyens
“Les Français racistes sont aujourd’hui capables de se montrer, alors que de mon temps, quand ils m’insultaient à la mairie, c’était sur lettre anonyme. Ils se cachaient. Quand je vois la réaction des Français qui sont dans la rue pour dire : ‘On veut l’égalité, on ne veut plus de racisme’, c’est l’émanation de la République. Nous sommes honorés par ces manifestations. C’est pour cela que les policiers doivent eux aussi plutôt admirer ça que de leur taper dessus”, conclut-il.... suite de l'article sur Autre presse