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Attaques djihadistes, manifestations populaires,… : l’effondrement du Mali, un danger contre la sous-région ouest africaine

Publié le mercredi 17 juin 2020  |  aLome.com
Attaque
© Autre presse par DR
Attaque contre la mission militaire de l`UE à Bamako
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Ça ne va pas au Mali. Les attaques djihadistes meurtrières se suivent et se succèdent au pays de Ibrahim Boubakar Kéïta (IBK). Il ne se passe plus de semaine sans que le vaste territoire malien n’enregistre des assauts meurtriers et ne compte des morts. Des tueries dont la liste des victimes s’allonge chaque jour et justifie la psychose dans laquelle vivent les populations.

Malgré la présence de forces étrangères, la terreur djihadiste ne baisse pas la garde. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali semble à bout de souffle, incapable d’arrêter les frappes et les horreurs causées par les bandes armées qui écument le sahel. La force française Barkhane, soutenue par les troupes américaines également présentes sur le théâtre des opérations, peine à circonscrire le danger.

Le mercredi 3 juin dernier, ces forces étrangères ont réussi à neutraliser et à éliminer celui qui est considéré comme le « dernier Emir historique de Al-Qaïda au Maghreb islamique » (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdel. Mais, cet exploit n’aura pas suffi pour arrêter l’offensive de ces combattants sans visages, qui sèment morts et désolation dans la zone sahélo-sahélienne de l’Afrique. La réplique que l’on pourrait qualifier de réponse du berger à la bergère est tragique. Samedi dernier, ce sont deux Casques bleus de la force des Nations unies qui sont tombés sous les balles assassines des voyous du désert suite à l’attaque de leur convoi dans le Nord du Mali.

Comme si cela ne suffisait pas, ces bandes armées vont infliger la plus lourde perte jamais enregistrée par les Forces Armées maliennes (FAMa) dans une autre attaque, le lendemain, dimanche, cette fois, dans une embuscade à la frontière de la Mauritanie, toujours dans le Nord désertique. Le bilan provisoire est ahurissant : 24 militaires tués, plus d’une quarantaine de disparus le soir même, où le président Ibrahim Boubakar Kéïta, dans une adresse à la Nation, venait de saluer les exploits et la détermination des FAMa. Une véritable défiance à l’autorité des dirigeants du Mali.

Malheureusement, IBK qui en appelle au dialogue avec son peuple et à l’unité face au pire ennemi commun que constituent ces assaillants sans visage récolte un cinglant désaveu. Le président malien n’est pas loin d’être lâché par son peuple. Le pouvoir de Koulouba est au bord de l’effondrement. A l’appel de l’ancien président du Haut Conseil islamique, l’imam Mamoud Dicko, le peuple malien envahit les rues de Bamako et réclame le départ du président de la République. Le régime IBK n’a jamais été autant sous pression et affaibli au point de perdre toute sa verve devant une société civile vent debout qui dénonce sa gouvernance et compte ses jours.

Le pouvoir tient sur ses genoux au Mali, martyrisé d’un côté par les frappes djihadistes, stressé de l’autre par le peuple qui réclame sa démission. La situation est devenue de plus en plus instable, tant au plan social, politique que militaire. Un environnement qui profite aux seigneurs sans foi ni loi du désert. Le bouclier malien est en passe de tomber. Le danger se fait permanent. Non pas uniquement pour le peuple malien, mais pour toute la sous-région menacée par les assauts djihadistes. Le Burkina, le Niger, et même la Côte d’Ivoire au sud, ne sont pas à l’abri.


Dans la nuit mercredi 10 au jeudi 11 juin dernier, les Forces armées ivoiriennes ont essuyé un revers. Elles sont frappées sur leurs propres bases, à Kafolo, non loin de la frontière avec le Burkina, par des individus non encore identifiés. Le bilan n’est pas moins lourd : douze éléments tués. La plus lourde perte jamais enregistrée par les troupes ivoiriennes surprises par l’armée rampante des terroristes qui tentent d’asseoir leur règne dans la sous-région.

Le Mali, territoire tampon, n’a pas le droit de capituler. Sinon, à l’instar de la Libye, qui a libéré dans la nature tous ses chiens de guerre à la mort de Mouhammar Kadhafi, le désert malien servira de base de déstabilisation de toute cette zone saharienne. Ce qui fait redouter une généralisation de l’insécurité dans tous les Etats voisins, lesquels devraient aider le Mali à se stabiliser pour continuer à faire front ensemble à l’ennemi aux aguets.


F.D.B
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