La ministre française des Armées Florence Parly a averti jeudi les pays du Sahel que la France ne tolèrerait pas que son "image" soit ternie par des exactions de ses partenaires militaires dans la région.
"Il y a des brebis galeuses partout mais nous serions coupables si nous ne mettions pas tout en oeuvre pour réduire ce risque", a-t-elle dit lors d’une audition au Sénat en référence à une série d’exactions commises par les forces locales contre les populations au Mali, au Niger et au Burkina Faso.
"La France ne tolèrera pas qu’on expose la vie de nos soldats autant que son image et sa crédibilité si des engagements fermes ne sont pas pris et ne sont pas tenus dans ce domaine", a martelé Florence Parly.
La ministre avait déjà lancé un avertissement en ce sens le 12 juin lors d’une réunion en visioconférence avec ses homologues du Sahel ainsi que des pays européens engagés dans la lutte antijihadiste dans la région."Ce message est parfaitement compris. Le 12 juin, ce sujet a fait consensus", a-t-elle assuré.
Selon elle, le ministre malien de la Défense a "sans la moindre ambiguité condamné les exactions et s’implique personnellement pour que des enquêtes soient conduites rapidement et que les coupables soient sanctionnés avec la plus grande fermeté".
L’ONG Amnesty International a accusé le 10 juin des soldats du Burkina, du Mali et du Niger de "semer la terreur et commettre des tueries dans des villages sous couvert d’opérations antiterroristes".
L’ONU a dénombré de son côté 101 exécutions extrajudiciaires par l’armée malienne entre janvier et mars, et une trentaine d’autres par l’armée nigérienne sur le sol malien. Les gouvernements sahéliens font traditionnnellement bloc derrière leurs armées, qui, souvent sous-équipées et sous-formées, paient un lourd tribut à la lutte contre le jihadisme.