«La pandémie s’accélère», a alerté vendredi le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) alors que de nombreux pays sont entrés dans différentes phases de déconfinement.
Plus de 150.000 nouveaux cas de coronavirus ont été signalés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la journée de jeudi, ce qui constitue le chiffre le plus élevé enregistré depuis le début de la pandémie. Près de la moitié de ces cas ont été signalés dans les Amériques, un grand nombre étant également signalés en Asie du Sud et au Moyen-Orient.
«Le monde est entrée dans une nouvelle phase dangereuse», a prévenu le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse virtuelle vendredi.
Les confinements et restrictions mis en place pour lutte contre la Covid-19 ont mis les populations à rude épreuve, de nombreuses personnes ayant marre de rester à la maison. Les pays sont également désireux d'ouvrir leurs sociétés et leurs économies après des mois de paralysie.
«Mais le virus se propage toujours rapidement, il est toujours mortel et la plupart des gens sont toujours sensibles», a alerté le Dr. Tedros.
Alors que la saison estivale est sur le point de commencer dans de nombreuses régions du monde, l’OMS appelle tous les pays et tous les peuples à une extrême vigilance.
«Continuez à maintenir vos distances avec les autres. Restez à la maison si vous vous sentez malade. Continuez à vous couvrir le nez et la bouche lorsque vous toussez. Portez un masque le cas échéant. Continuez à vous nettoyer les mains», a rappelé le Dr. Tedros.
L’agence onusienne en chargé des questions de santé continue d'appeler tous les pays à se concentrer sur les gestes et actions de bases : trouver le virus, l’isoler, le tester et prendre soin de chaque cas, ainsi que tracer et mettre en quarantaine chaque contact de cas.
«À mesure que la pandémie s'accélère, ce sont les plus vulnérables qui souffriront le plus», a prévenu le Dr Tedros. «Tous les pays riches et pauvres ont des populations qui sont vulnérables à un risque plus élevé de maladies graves et de décès».
Les réfugiés particulièrement vulnérables
Alors que le monde célèbre le 20 juin la Journée mondiale des réfugiés, l’OMS rappelle que ces derniers sont particulièrement vulnérables aux risques de contracter le coronavirus.
«Les réfugiés sont particulièrement exposés à la Covid-19 car ils ont souvent un accès limité à des abris adéquats, à l'eau, à la nutrition, à l'assainissement et aux services de santé», a rappelé le Dr Tedros.
Plus de 80% des réfugiés dans le monde et presque toutes les personnes déplacées dans le monde sont hébergées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. L'OMS est profondément préoccupée par le danger très réel et actuel d'une transmission généralisée du coronavirus dans les camps de réfugiés.
Au-delà de la menace pour la santé posée par le virus, la Covid-19 expose également de nombreux réfugiés à des difficultés encore plus graves. Un rapport publié vendredi par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge montre qu'environ 70% des réfugiés interrogés en Turquie ont déclaré avoir perdu leur emploi depuis le début de la pandémie.
«Nous avons le devoir commun de faire tout notre possible pour prévenir, détecter et réagir à la transmission de la Covid-19 parmi les populations de réfugiés», a dit le Dr Tedros.
L’OMS souligne que les mesures de santé publique qui réduisent la transmission de la Covid-19 doivent faire l’objet d’une mise en œuvre stricte et soutenue. «Ceci est difficile à réaliser dans les camps de réfugiés, où la situation de santé publique est faible», a reconnu le Dr. Tedros.