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Covid-19/Microfinance au Togo : Turbulences

Publié le lundi 13 juillet 2020  |  Togo Bulletin
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© Autre presse par DR
Siège de la FUCEC
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Après les hôtels et les banques, «La Nouvelle Tribune» a choisi de revenir sur le secteur de la microfinance, en cette période de crise sanitaire. Quelle est la situation au niveau des Systèmes financiers décentralisés (SFD) ? Quels sont les chiffres ?

Avant janvier, le secteur de la microfinance se portait globalement bien, selon les financiers. « L’encours d’épargne tournait autour de 578 milliards FCFA, l’encours de crédit autour de 160 milliards FCFA, le nombre de membres était légèrement au-dessus de 3 millions. Mais avec la pandémie, les institutions les plus solides, celles qui ont une capitalisation solide des ressources financières ont pu résister jusqu’à présent. Ce sont les institutions qui présentaient des vulnérabilités déjà en 2019 qui n’ont pas pu tenir le coup», informe Ange Ketor, directeur exécutif de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD).

Selon nos informations, déjà au 31 mars 2020, l’épargne a considérablement baissé. « De 178 milliards FCFA, elle a chuté jusqu’à 171 milliards FCFA, donc un gap de 7 milliards FCFA, parce que la population avait peur des lendemains incertains de cette crise sanitaire. On a observé des retraits massifs sur la période de janvier jusqu’au 31 mars», indique Ange Ketor.

«Mais déjà en avril, les dépôts ont commencé par revenir. Quant au crédit, on sent une baisse des activités, parce que nos clients, les grossistes, s’approvisionnent en Chine. Les activités sont au ralenti actuellement partout dans le monde. Ce qui fait que les demandes de crédits ont chuté dans l’ordre de 30 à 40%. Le remboursement aussi n’a pas suivi. Il a baissé de 25% », ajoute-t-il.

A en croire l’APSFD, les institutions les plus solides peuvent tenir le coup. « C’est surtout l’avis de la banque centrale qui autorise les institutions à consentir des reports d’échéances qui vient enfoncer un certain nombre d’institutions. Les reports d’échéances, c’est une sorte de déplacement du tableau d’amortissement. Au lieu de payer par exemple le 10 juin, le client en cas d’accord du report d’échéance, paye par exemple le 10 août.

Et il a la possibilité de demander une demande de trois mois. Pendant ce temps, l’institution n’est pas autorisée à collecter les intérêts, ni les frais de retard, ni les commissions. Ce qui fait que les remboursements sont en train d’en pâtir. Et au 30 avril, nous avons enregistré plus de 2000 demandes de reports d’échéances. Ça avoisinait déjà plus d’un milliard FCFA. En gros, s’il faut accorder ça, c’est autour de 1 milliard », analyse Ange Ketor.

Les ressources, l’Etat en a quand même promis à travers la banque centrale pour que les institutions puissent s’approvisionner à travers les banques. Dans un autre angle, les institutions les plus solides devraient venir en aide aux moins solides.
«Mais la situation n’est pas aussi alarmante pour l’instant. Nous sommes en train de collecter les données au 31 mai pour voir si les institutions ont véritablement besoin de liquidité pour servir la population. Pour l’instant, il n’y a pas péril en la demeure. On n’est pas très inquiet. Mais à notre niveau, des demandes commencent par arriver pour solliciter des concours bancaires. Globalement, ça va. Mais si la situation se poursuit, un certain nombre d’institutions auront des difficultés. », affirme le directeur exécutif de l’APSFD.

L’avis 008-04-2020 du 27 avril de la banque centrale autorise les institutions de microfinance à faire des reports d’échéances aux bénéficiaires. Des reports d’échéances qui peuvent être faits dans un délai trois mois renouvelable une fois. Selon l’APSFD, cet avis de la banque centrale protège les populations, mais crée des problèmes de liquidité aux institutions, parce que tout ce qui est attendu comme intérêt pour faire tourner les institutions, pour certains clients, ne peut pas être remboursé. Et ça limite les capacités des institutions à financer l’économie.

En réunion de concertation le 26 mars dernier, les membres de l’APSFD-TOGO avaient fait une première analyse des conséquences du coronavirus sur leurs activités.
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