Dans une enquête réalisée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), les banques des pays membres de l’UEMOA ont donné leur perception de l’impact de la crise sanitaire sur leurs activités. Au Togo, 12 banques sur 13 ont participé à cette enquête de la BCEAO.
De l’avis des responsables des établissements de crédit de l’Union interrogés dans le cadre de l’enquête, la pandémie due au coronavirus a déjà un impact important sur l’activité bancaire. En effet, ils indiquent en grande majorité que le volume de leurs opérations a baissé au cours des deux premières semaines du mois d’avril 2020, comparé à la même période du mois précédent.
En moyenne, 70,1% de ces dirigeants ont observé un recul dans les demandes de crédits émanant de la clientèle, les mises en place de concours et la collecte des dépôts. En revanche, 44,1% des répondants soulignent une augmentation significative des retraits d’espèces aux guichets. Si ces tendances se poursuivent, la BCEAO indique que 56,8% des établissements anticipent une aggravation des tensions de trésorerie au cours du mois de mai 2020.
«Face à cette conjoncture défavorable, les banques ont commencé à prendre des mesures axées essentiellement sur la limitation de la propagation de la pandémie en leur sein, tout en essayant de maintenir un niveau de service suffisant. En effet, 53,2% des répondants ont indiqué avoir réduit leurs effectifs alors que la grande majorité (77,5%) a maintenu ouvert l’ensemble de ses points de services », renseigne le document synthèse des résultats de l’enquête auprès des établissements de crédit.
Des difficultés…
Les opinions exprimées par les dirigeants des banques montrent une mise en œuvre progressive des mesures édictées par la Banque Centrale. En effet, plus du tiers des banques (36,0%) ont d’ores et déjà procédé à des reports d’échéances conformément à l’Avis n°005-04-2020 relatif au report d’échéance des créances des établissements de crédit affectées par la pandémie du Covid-19. Ces restructurations ont concerné 283 entreprises, pour un montant cumulé de 98.507 millions de FCFA.
Cependant, seuls 6,3% des répondants ont indiqué avoir eu recours aux nouvelles modalités de délivrance des accords de classement aux entreprises non financières, grâce à la cotation effectuée par la BCEAO, pour soumettre des demandes de refinancement aux guichets de l’Institut d’émission.
Soixante-deux (62) parmi les banques interrogées dans l’espace sous-régional (soit 55,9%) ont évoqué des difficultés qui pourraient limiter l’application et l’impact des facilités accordées par la Banque Centrale. Ces difficultés portent essentiellement sur la compréhension ou l’interprétation de certaines mesures prises par la BCEAO, ainsi que sur des doléances émises par les banques.
La majorité des banques répondantes (62,9%) a relevé des difficultés de compréhension ou d’interprétation de certaines mesures prises par la BCEAO. Il s’agit essentiellement de celle relative au report d’échéances, pour laquelle le traitement des intérêts et des autres frais devrait être mieux explicite. Les établissements assujettis se demandent si pendant la période de report des échéances, les intérêts doivent continuer de courir. Ils ont également interrogé la BCEAO sur l’approche à adopter à la fin de la période de report, pour le remboursement des échéances qui auront été reportées.
Des doléances
Certaines banques (41,9%) ont émis des doléances à l’endroit de la BCEAO. Les principales sollicitations se résument en une communication de la BCEAO auprès du grand public et l’extension de la mesure de report d’échéances aux clients particuliers.
Les assujettis ont indiqué que plusieurs clients qui sollicitent le report des échéances de leurs crédits ne sont pas capables de démontrer l’impact de la crise liée au Covid-19 sur leur situation financière. Ils ont ainsi appelé à une communication de la BCEAO a l’endroit du public, afin de préciser les conditions à remplir pour bénéficier de la mesure de report d’échéances.... suite de l'article sur Autre presse