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[Tribune] Olusegun Obasanjo : «Le Mali doit rester un État laïque»

Publié le vendredi 17 juillet 2020  |  Jeune Afrique
Mathew
© Autre presse par DR
Mathew Olusegun OBASANJO, ex Président du Nigeria (du 13 février 1976 au 1er octobre 1979, puis de 29 mai 1999 au 29 mai 2007)
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Par Olusegun Obasanjo

Ancien président du Nigeria, il intervient aujourd'hui dans de nombreuses crises sur le continent africain en tant que médiateur.



L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo appelle les acteurs de la crise qui ébranle le Mali à trouver un compromis, et met en garde contre les risques que font peser une déstabilisation du pays sur l’Afrique de l’Ouest.

Les récents événements au Mali ont attiré l’attention sur l’instabilité et la méfiance qui prévalent dans le pays depuis la signature de l’accord de paix d’Alger, en 2015.

Les 5 et 19 juin, des milliers de personnes sont descendues dans la rue, exigeant notamment la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Les sources de leur mécontentement sont nombreuses : celui-ci est en effet directement lié aux accusations de corruption et d’incompétence qui visent régulièrement l’administration IBK, mais aussi à la lenteur des progrès réalisés dans la lutte contre l’insécurité dans le Nord et le Centre, à la pauvreté, au chômage et à la récente controverse autour des résultats des élections législatives d’avril.

Insatisfaction généralisée

Ce ne sont pas les premières manifestations de cette nature au Mali, mais elles sont cette fois-ci différentes pour deux raisons. D’abord parce qu’elles bénéficient du soutien d’un large éventail d’acteurs, de l’imam Dicko, qui n’est pas un nouveau venu sur la scène malienne, aux syndicats et à la société civile, en passant par une partie de la classe politique et par certaines composantes du secteur de la sécurité.

Ensuite parce que les manifestations bénéficient du soutien d’une grande partie de la population, et trouvent un écho particulier chez les jeunes, plus de 70 % d’entre eux exprimant leur mécontentement à l’égard du chef de l’État selon un récent sondage d’Inferentielle Opinion Research. Cela suggère une insatisfaction généralisée qui devrait inquiéter les dirigeants du Mali et la communauté internationale, qui a approuvé et soutenu la mise en œuvre de l’accord de paix.

Les troubles dont nous sommes les témoins sont très préoccupants compte tenu de l’impact qu’une escalade pourrait avoir sur environ 19 millions de citoyens et compte tenu de ce que la déstabilisation du pays pourrait signifier pour l’Afrique de l’Ouest.


Toute la sous-région pourrait en subir les conséquences, du Sénégal au Niger, en passant par le Burkina Faso. Et ne nous y trompons pas : si ces pays trébuchent, les États côtiers que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et la Guinée ne seront pas à l’abri. Le Nigeria non plus.

Le Mali est la digue. Si elle saute, une vague d’insécurité menacera de déferler sur toute la partie occidentale de l’Afrique.

Négocier un compromis

Trois questions doivent donc être réglées en urgence. D’abord, il faut négocier un compromis qui mette fin aux protestations et apporte un soulagement immédiat sans compromettre la démocratie, la sécurité et les droits de l’homme. C’est une bonne chose que le président IBK et ses alliés politiques, d’une part, et l’imam Mahmoud Dicko et les représentants du M5-RFP, d’autre part, aient fait preuve d’ouverture, se soient dit prêts au dialogue et continuent d’interagir avec les diplomates et les médiateurs, notamment ceux des Nations unies et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Mais il faut aussi assurer la mise en œuvre de l’accord de paix signé il y a cinq ans et, si besoin, y apporter les ajustements nécessaires pour répondre aux nouvelles réalités grâce à des consultations inclusives avec toutes les parties prenantes.




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