En attendant d’éventuelles nouvelles sanctions officielles de groupe, 7 lycéens du Collège NDE de Vakpossito impliqués dans le retentissant scandale de vidéos X amateurs dans des écoles de Lomé ont avoué et reconnu leurs torts devant le grand public.
C’est à un acte de contrition que se sont livrés 7 lycéens (en classe de Terminale littéraire) du Collège NDE de Vakpossito à travers une vidéo disponible sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Visages et voix contrits, ces jeunes élèves se sont engagés à ne plus retomber dans les mêmes travers comportementaux. Ils ont pour ce faire adressé d’une part leurs «sincères excuses et leur demandé pardon à toute la Nation togolaise, à leur ministre de tutelle, au Gouvernement du Togo, à la Direction nationale de l’Enseignement catholique, et la Direction de leur école». Et d’autre part au «reste du monde, à leurs camarades, la grande communauté catholique, au Vatican», vu le statut confessionnel de leur école. Par ailleurs, ces élèves ont pris l’engagement solennel de «s’éloigner à jamais de ces actes qui portent atteinte à la dignité humaine». A l’occasion, ces apprenants repentis ont en outre enseigné indirectement, dans leur vidéo de contrition, à leurs pairs l’application des mesures-barrières (de la Covid-19) dans les écoles.
«Le phénomène nous a écœuré, c’est inadmissible. Ce fut une concurrence en matière de dépravation des mœurs (…) Les élèves activement fautifs dans ces inconduites doivent être sanctionnés», a commenté le 10 juillet dernier le ministre Atcha-Dedji Affoh des Enseignements Primaire et Secondaire.
Le ministère des Enseignements Primaire et Secondaire du Togo s’était déjà emparé de ce sujet le 09 juillet dernier. «C'est avec consternation que j'ai aussi découvert ces images qui sont scandaleuses. Nous avons réussi à identifier les écoles où les vidéos ont été tournées et des procédures sont enclenchées pour que les responsabilités soient situées», s’était offusqué Atcha-Dedji Affoh, musulman pratiquant bon teint.
Le Lycée Adidogomé 1, le Collège NDE de Vakpossito, le Complexe Scolaire Cheikh Anta Diop, etc. ont été les principaux établissements touchés par ce scandale de vidéos X amateurs dans des écoles loméennes.
Les encadreurs de ces élèves ont distingué trois catégories de fautifs dans ce vidéo-gate. La première est constituée d’élèves dont les images se sont retrouvées fortuitement mêlées à ce scandale. La seconde est formée d’élèves qui ont participé passivement au tournage des vidéos polémiques. Et la troisième catégorie a pour composantes les architectes du filmage des vidéos catégorisées X. Ces architectes, de l’avis des sources officielles du monde éducatif togolais, seront les principaux punis. A titre d’exemple, le Lycée Adidogomé 1 a «décidé de l’exclusion pure et simple» de ses élèves rangés dans cette 3e catégorie précitée !!
Parmi les vidéos incriminées et décriées depuis près de 3 semaines sur les réseaux sociaux au Togo, figuraient aussi des vidéos importées, soigneusement greffées sur les tournages made in Togo, grâce à de habiles montages. Une habileté technologique que n’ont décelée qu’un infime nombre d’utilisateurs des smartphones au Togo !
Demander pardon, encore et encore
Le 06 juillet dernier, devançant la colère gouvernementale sur le sujet, les responsables d’une des écoles impliquées dans ce scandale amoral ont présenté des excuses publiques à l’ensemble du peuple togolais et à la grande famille scolaire du Togo, au moyen d’un communiqué expressif.
«La Direction et le fondateur du Complexe Scolaire CHEIKH ANTA DIOP, sis à Gbényedzi (Lomé), ont constaté avec stupéfaction et indignation, ce 04 juillet 2020, la circulation sur les réseaux sociaux d'images vidéos abjectes, mettant en cause la réputation et la crédibilité de certains établissements scolaires dont le ‘C.S. CHEIKH ANTA DIOP’», ont décortiqué ces responsables d’école pour resituer les faits dans leur contexte.
«D'ores et déjà, des dispositions fermes ont été prises et des procédures disciplinaires ont été engagées afin de traduire les auteurs et acteurs de ces vidéos honteuses devant le Conseil de discipline de l'école, et devant les juridictions compétentes, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur», ont promis les dirigeants du Complexe Scolaire CHEIKH ANTA DIOP.
«La Direction présente ses excuses aux autorités compétentes et à tous ceux qui ont subi le choc moral de ces vidéos méprisables et indignes», insistent les promoteurs du complexe scolaire indexé.
Un faible nombre d’affaires attentatoires aux mœurs finissent devant les tribunaux au Togo. Ces 5 dernières années, malgré les prévisions répressives du Code pénal togolais, plusieurs affaires liées à la pudeur atterrissent sur les réseaux sociaux. Et sont timidement punies pour la plupart.