L’évolution de la pandémie de la covid-19 est au cœur de la deuxième session extraordinaire 2020 du Parlement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qui se tient du 20 au 25 juillet prochain à Abuja au Nigeria. L'ouverture de cette session virtuelle organisée par visioconférence aura été marquée par un appel du président du Parlement de la Cedeao, le Sierra-Léonais Sidie Mohamed Tunis, à la synergie d’actions et à la solidarité des Etats afin de venir à bout de cette maladie qui fait des ravages dans le monde entier.
«Les gens ne peuvent pas revivre leur vie normale et sont dans la crainte permanente d’être infectés par le virus. Les effets économiques restent encore à évaluer tant le virus continue de faire des ravages. Malgré tout, j'espère cependant qu'avec la collaboration et la solidarité, nous sortirons libres et raconterons l'histoire un jour », a souligné le député Tunis.
Le chef du parlement de la Cedeao a mentionné, en effet, l’épreuve et l’anxiété qu’imposent la Covid-19 et ses effets psychologiques aux populations. Il a permis, avec des chiffres à l’appui, à ses collègues de se faire une idée plus exacte de la situation sur le continent africain, et particulièrement dans la sous-région, avant le début des travaux.
Ainsi, à la date du 16 juillet 2020, le président Tunis a relevé globalement 643.887 cas confirmés positifs au coronavirus en Afrique, dont 332.888 guéris et 13.982 décès. Dans cette même période, ce sont plus de 100.000 cas qui ont été enregistrés en Afrique de l’Ouest, dont 61.000 guéris et 1642 décès.
Ces chiffres, a indiqué M. Sidie Mohamed Tunis, traduisent un tableau sombre et inquiétant pour la communauté ouest-africaine dont l’économie repose sur « l’informel et les gains quotidiens ». Ce qui rend intenable les mesures restrictives prises pour freiner l’expansion du virus.
«Nos populations ne peuvent tout simplement plus supporter le fardeau de cette paralysie continue des activités économiques avec ses effets sur leur subsistance quotidienne », a dit le Parlementaire. Toutefois, il les exhorte à observer les mesures barrières en tout lieu, surtout les lieux publics, et ce, sans attendre des messages du gouvernement, «pour que nous nous retrouvons en des eaux moins troubles».
80% de cas dans seulement 5 pays dans l’espace Cedeao
Pour sa part, le président de l’Organisation ouest-africaine de la Santé (OOAS), Pr Stanley Okolo a fait le point de l’évolution de la situation en Afrique de l’Ouest depuis l’apparition du premier cas. Pr Stanley Okolo a livré des statistiques précises sur les cas par pays, révélant les Etats les plus touchés dont cinq seulement cumulent 80% des contaminées dans l’espace Cedeao. Il s’agit, par ordre, du Nigeria, du Ghana, de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de la Guinée.
Selon le praticiens, à ce jour, l’ensemble des pays de la sous-région devrait avoir testé au moins 1% de leur population pour mieux appréhender l’ampleur de la maladie. Mais, seuls le Ghana et le Cap Vert ont réussi ce pari.
Aussi, pour les travaux des parlementaires, il a proposé que les réflexions se penchent sur le principe de la libre circulation des personnes et des biens pour trouver un équilibre entre la nécessité de sauver l’économie et le confinement pour éviter le virus. Car, précise-t-il, «la circulation ne permet pas de réduire la propagation du virus».
A propos, le président de l’Ooas préconise des directives claires et précises à l’endroit des voyageurs en pensant à la réouverture éventuelle des frontières. Il propose de renforcer les dispositions parlementaires dans ce sens. Enfin, il en appelle aux députés, plus proches des populations, à soutenir les actions de sensibilisation à leur endroit.
Durant 5 jours, les parlementaires de la Cedeao auront à plancher sur une quinzaine de saisines reçues de la Commission de la Cedeao.
Le Togo est représenté au Parlement de la CEDEAO par cinq (05) députés, à savoir les honorables Aklesso ATCHOLI (3ème vice-président du parlement de la CEDEAO), André JOHNSON, Eké Kokou HODIN, Koffi TSOLENYANU et Kounon Nahou AGBANDAO.