Dans cette deuxième partie, El Badry évoque sa carrière d’entraîneur et ses modèles
Il revient sur le rôle des internationaux expatriés et dévoile ses projets pour Salah
Il tire le bilan de son passage à Al Ahly et décrit l’expérience acquise au Caire
Dans la deuxième partie de cet entretien accordé à FIFA.com, le sélectionneur égyptien Hossam El Badry revient sur les expériences qui l’ont marqué, mais aussi sur les personnalités qui ont influencé sa carrière et l’ont incité à se lancer dans le métier d’entraîneur. Il évoque également son passage sur le banc d’Al Ahly, un club qu’il considère comme sa deuxième famille. En tant que joueur, assistant ou entraîneur, il a passé plus de 40 ans chez les Diables Rouges. Il s’attarde en outre sur le rôle essentiel joué par les internationaux expatriés en Europe et sur la façon dont il échange avec eux. Enfin, il nous en dit un peu plus sur Mohamed Salah, en qui il voit un exemple à suivre pour la jeunesse égyptienne et africaine.
M. El Badry, vous avez dû mettre un terme à votre carrière de footballeur à 25 ans. Avez-vous immédiatement pensé à devenir entraîneur ?
J’ai subi une rupture des ligaments croisés qui m’a obligé à raccrocher les crampons. Au milieu des années 1880, on ne se remettait pas d'une telle blessure. À l’époque, je jouais à Al Ahly et en équipe d’Égypte. J’avais de grandes ambitions. Malheureusement, tout est parti en fumée en l’espace d’un instant. Mais je suis un homme qui aime les défis et je ne suis pas du genre à renoncer. J’ai donc décidé de devenir entraîneur. Deux d’entre eux m’ont donné envie d’embrasser cette carrière. Le regretté Mahmoud El Gohary et à Fouad Shaban, qui travaillait comme adjoint de l’ancien international hongrois Nandor Hidegkuti. J’ai eu la chance de les croiser tous les deux lorsque je suis arrivé en équipe première à Al Ahly. Un jour, j’ai discuté tactique et style de jeu avec Shaban, qui m’a dit que je ferais un bon entraîneur. Mais je ne me doutais pas que ma carrière s’arrêterait aussi rapidement et que je me retrouverais à entraîner aussi tôt.
En tant qu'entraîneur, quelle est votre philosophie ?
La personnalité est un ingrédient crucial de la recette du succès. Notre métier ne se résume pas aux titres ; il faut gagner le soutien et la confiance des joueurs et des dirigeants. Le football a énormément progressé sur le plan technique, physique, psychologique et même administratif. Il est pratiquement devenu une science. Pour se perfectionner, les entraîneurs doivent sans cesse acquérir de nouvelles connaissances. C’est là qu’interviennent le sens de l’innovation et la mise en place de nouveaux styles de jeu. Les meilleurs entraîneurs développent une stratégie, puis ils travaillent avec leurs joueurs sur le plan psychologique et technique afin de la perfectionner. Il faut donc que l’homme en charge de l’équipe soit à la fois charismatique et efficace.
Plusieurs de vos joueurs sont basés en Europe. Est-ce un atout ?
C’est une bonne chose, notre équipe nationale a tout à y gagner. Il est important de les voir jouer, progresser, et acquérir de nouvelles expériences. Leurs performances en sélection refléteront naturellement cette évolution. J’espère que d’autres Égyptiens auront l’occasion de partir à l’étranger pour découvrir ce qu’est le vrai professionnalisme.
Comment utiliser au mieux Mohamed Salah en sélection pour lui permettre d’évoluer au même niveau qu’à Liverpool ?
Il s’est hissé au plus haut niveau et beaucoup d’Égyptiens le considèrent comme une légende vivante. Il fait figure d’exemple à suivre dans le monde arabe et en Afrique. Il incarne l’ambition, le travail et la persévérance. Je sais qu’il aime beaucoup les défis et qu’il est très attaché à l’équipe nationale. Il est parfaitement conscient de ses responsabilités. Il est la clé de voûte de notre équipe mais je ne veux pas le surcharger. Le football est un sport collectif, j'aime que chacun sache ce qu'on attend de lui. Les joueurs ont des obligations offensives et défensives. La réussite de l’un d’eux rejaillit naturellement sur les autres. En sélection, il n’y a pas de place pour l’individualisme.
Qu’en est-il des autres internationaux qui évoluent en Europe ?
Nous sommes en contact régulier avec eux. Nous sommes là pour les soutenir et les encourager. Ahmed Hegazy, qui joue à West Bromwich Albion, réussit de belles choses depuis son retour de blessure. Il est très professionnel et il a un bel avenir C’est un membre important de l’équipe. Trézéguet, d'Aston Villa, a beaucoup progressé depuis son arrivée en Premier League. Il a encore une bonne marge de progression, mais il a tout ce qu'il faut pour aller encore plus loin. Ahmed Elmohamady, Mohamed Elneny et Ahmed Hassan Kouka ont aussi de la valeur à nos yeux et nous comptons sur leur aide pour les prochaines échéances. Kouka est un très bon attaquant et nous manquons d’options à ce poste. Je veux que tous les attaquants redoublent d’efforts pour se faire une place en sélection. La porte est ouverte pour tous les joueurs qui se montrent dignes de porter le maillot de l’Égypte.