CGLU Afrique: Un webinaire met en avant la contribution des collectivités territoriales à la prévention des conflits et au maintien de la paix sur le continent africain
Rabat, 13/08/2020 (MAP) – Un webinaire organisé récemment par l’Organisation Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-Afrique) pour célébrer la Journée africaine de la décentralisation et du développement local a mis en avant la contribution des collectivités territoriales à la prévention des conflits et au maintien de la paix sur le continent africain.
Dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général de CGLU, Jean Pierre Elong Mbassi, le président de CGLU, Léandre Nzué a souligné à cette occasion que les autorités locales sont en première ligne aussi bien pour la prévention des conflits que pour le traitement des situations post-conflits, d’où l’importance de l’implication des collectivités locales.
Cité dans un communiqué de CGLU-Afrique, M. Nzué a par ailleurs estimé que la décision des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) de célébrer ladite Journée le 10 août de chaque année traduit la volonté de faire de la décentralisation un modèle de modernisation de la gouvernance publique dans les pays africains, relevant que l’une des conditions « primordiales » pour lancer la dynamique de développement durable en Afrique est l’impératif de faire taire les armes sur le continent.
Pour sa part, le président de CGLU-Monde, Mohamed Boudra, a fait savoir que cette journée est l’occasion de faire le « bilan » de la décentralisation, ajoutant qu’il est « solidaire avec les collectivités du Niger, du Mali et du Burkina Faso qui ont subi récemment des attaques terroristes ».
Mettant en avant l’importance de la réalisation de l’Agenda 2030 des Nations-Unies et de l’Agenda 2063 de l’UA, M. Boudra a assuré que les collectivités territoriales jouent un rôle quotidien pour la résolution des différents types de conflits en produisant les services nécessaires aux populations et en pratiquant la politique de proximité, notamment la lutte contre le racisme, la xénophobie et contre l’exclusion sociale à l’encontre des immigrés.
De son côté, le président de l’Association des Régions du Maroc, Mohand Laenser, a noté que les collectivités territoriales sont les premières à souffrir des conflits, expliquant que « le sous-développement, la pauvreté, l’analphabétisme et la marginalisation sont autant de problèmes qui favorisent les conflits ».
Il a, à cet effet, fait remarquer qu’en tant que « gestionnaires des collectivités territoriales, notre rôle est extrêmement important, et ce dans tous les domaines », signalant que 80% des causes de conflits seraient éradiquées si le développement était « présent ». Le président de l’Association marocaine des conseils des préfectures et des provinces, Saâd Benmbarek, a, quant à lui, mis l’accent sur l’importance de prendre à bras-le-corps la situation des enfants de la rue.
«On ne peut pas construire la paix avec 30 millions d’enfants qui se baladent dans les rues africaines», a-t-il dit, poursuivant que « ces enfants font parfois partie des rebelles».
M. Benmbarek a salué, dans ce sens, la Campagne des villes africaines sans enfant de rue dont le lancement a été présidé par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Meryem lors du Sommet Africités 8 à Marrakech en novembre 2018.
Au programme de ce webinaire figuraient un rapport introductif lié à la promotion de « a résolution constructive des différends et des conflits en Afrique » et deux panels, le premier traitant « l’implication des collectivités territoriales dans le système d’alerte précoce sur les conflits mis en place par l’UE», tandis que le second était dédié au « rôle et implication effective des collectivités territoriales dans la gestion des situations post-conflit et le retour à une paix durable».
Le webinaire a été aussi marqué par la signature, à distance, d’un mémorandum d’entente entre CGLU Afrique et le Centre Africain pour la résolution constructive des différends (ACCORD) visant l’implication des collectivités territoriales dans la prévention des conflits et la préservation de la paix en Afrique.
Par ailleurs, le webinaire a enregistré la participation de quelque 140 personnes représentant plus de 50 pays d’Afrique et hors Afrique.