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Crimes rituels infantiles dans la Préfecture de Blitta en 2020?/L’ASVITTO invite le monde judiciaire togolais à faire la lumière sur de curieuses morts d’enfants

Publié le mardi 25 aout 2020  |  aLome.com
Bavures
© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Bavures policières pendant l`état d`urgence sanitaire et mort tragique de Madjoulba: la LTDH et l`ASVITTO tirent la sonnette d’alarme
Lomé, le 07 mai 2020. Siège du SYNPHOT à Avénou. Bavures policières pendant le couvre-feu de l`état d`urgence sanitaire et mort tragique du Colonel Madjoulba: la LTDH et l`ASVITTO tirent la sonnette d’alarme. Kao Atcholi de l`ASVITTO.
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Dans une nouvelle déclaration publiée ce 25 aout, l'ASVITTO (Association des victimes de la torture au Togo) livre sa part de recoupements dans une sordide affaire de morts subites d'enfants dans la Préfecture de Blitta en cette année 2020. Et interpelle à cette occasion tous les acteurs de la chaine judiciaire au Togo pour faire la lumière sur cette délicate affaire qui a provoqué des remous dans la Préfecture de Blitta. En intégralité la sortie de l'ASVITTO.



"DÉCLARATION RELATIVE AUX CRIMES RITUELS DANS LA PRÉFECTURE DE BLITTA

L'ASVITTO INVITE LE PROCUREUR DU TRIBUNAL DE BLITTA À PROCÉDER VÉRITABLEMENT À L'AUTOPSIE DES CORPS ET MET EN GARDE CONTRE LES TENTATIVES DE BROUILLAGE DES PISTES SÉRIEUSES QUI DÉBOUCHERAIENT SUR LES VRAIS AUTEURS ET COMPLICES


Dans sa parution N°357 du 11 août 2020, le "bihebdomadaire Le rendez-vous" a donné une information relative à trois crimes rituels commis sur des mineurs âgés de 5 à 7 ans et dont les corps se trouveraient à la morgue du Centre Hospitalier Régional de Sokodé.

L'Association des Victimes de Tortures au Togo s'est vue interpeller par cette horreur et a procédé à ses investigations. Après avoir écouté les témoignages des familles des victimes et visualisé les images des corps des trois (3) enfants, l'ASVITTO vient confirmer les informations rapportées par cet article et relève d'énormes obstacles à la procédure d'enquête judiciaire. Ces obstructions à la manifestation de la vérité se résument à un trafic d'influence de certaines autorités et cadres de la localité.

Au regard de la violation constatée des droits des familles des victimes de connaître les auteurs et complices et aussi les motivations des assassinats de leurs enfants, certains faits consécutifs à ce drame de Blitta méritent d'être clarifiés pour faire la lumière sur ces crimes.

Dans un premier temps, il convient que l'opinion soit située sur l'intention qu'avaient les autorités en présentant un "fou" à la télévision togolaise (TVT) comme étant le présumé auteur des crimes. Quels ont été les éléments de preuves dont disposait la TVT avant d'exhiber un débile mental sur les écrans de la télévision nationale comme étant l'assassin? Le Ministre de la Communication et le Directeur de la TVT doivent donner des explications et fournir des informations pour la suite des enquêtes.

Ensuite, selon les témoignages, le propriétaire du véhicule dans lequel se trouvaient les trois corps des enfants assassinés serait libre de ses mouvements sur instruction de certaines autorités locales au motif que le véhicule a été brûlé sous l'effet de la colère de la foule après la découverte macabre et qu'il n'y aurait plus possibilité de prélever les indices.

Qu'à cela ne tienne, un << quatrième enfant a pu s'échapper des mains des criminels et c'est lui qui a donné l'alerte aux parents qui sont partis à la recherche de leurs enfants. Cet enfant l'aurait reconnu dans le lot des assassins >>. Au vu de ces témoignages, il existerait de bonnes raisons pour l'interpellation et l'inculpation du propriétaire du véhicule jusqu'à ce que des preuves de son innocence soient rassemblées.

Aussi selon d'autres sources proches des familles, il ressort qu'une délégation des cadres du parti Union pour la République (UNIR) aurait visité les familles afin de leur présenter leur compassion. L'ASVITTO prend acte de cette démarche affective pour consoler les familles si elle est avérée.

Mais elle s'étonne tout de même que, malgré la configuration de l'ossature des cadres politiques de cette préfecture hautement privilégiée parmi les autres, l'on puisse constater de graves anomalies dans les enquêtes judiciaires d'un dossier auquel les populations attachent une attention particulière.

Aux dernières nouvelles, le préfet de Blitta et Commandant de compagnie de la Gendarmerie auraient convoqué les familles le lundi 24 août 2020 leur intimant l'ordre d'inhumer les corps contre leur gré et sans l'autopsie.

L'ASVITTO met en garde le Procureur du tribunal M. Tchatchamana Assimiou, le Préfet M. Batossa Boukari et le Commandant de compagnie M. Viagbo contre les menaces sur les familles des victimes et leurs tentatives de brouiller les pistes sérieuses en obligeant l'enterrement des corps. L'ASVITTO interpelle le Ministre de la Justice et l'invite à prendre des mesures pour rendre justice aux familles et éviter d'ajouter des amertumes au deuil de celles ci.

Il est important de souligner que selon des témoignages relatifs à d'autres crimes rituels, il y aurait des complicités parmi les acteurs politiques qui en tireraient profit pour des sacrifices à des fins inavouées. Pour cette raison, il est de l'intérêt des autorités gouvernementales que la lumière soit faite pour éviter toute suspicion qui les déshonore et qui porte atteinte aux valeurs d'éthique et de morale qu'elles sont censées défendre.

L'ASVITTO interpelle par la même occasion les représentants diplomatiques de l'UNICEF, du PNUD et l'ONG Amnesty International à accompagner ces familles pour la manifestation de la vérité afin que les auteurs et complices soient identifiés et soumis à la rigueur de la loi pour que d'autres enfants soient protégés contre ces crimes rituels.
Enfin, l'ASVITTO exprime par la même occasion ses condoléances à toutes les familles éprouvées par ce drame".


Fait à Lomé, le 25 août 2020

Pour l'ASVITTO

Le Président


M. ATCHOLI KAO Monzolouwè
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