Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré mercredi qu'il avait enregistré près de 44.000 disparitions en Afrique, dont la moitié concerne des enfants.
Selon l'organisation humanitaire, le Nigeria, l'Ethiopie, le Soudan du Sud, la Somalie, la Libye, la République démocratique du Congo et le Cameroun totalisent 82% des disparus recensés par le CICR sur le continent, le Nigeria comptant à lui seul environ 23.000 disparus principalement en raison du conflit dans le nord-est du pays.
Sophie Marsac, conseillère régionale du CICR pour les disparus et leurs familles en Afrique, a souligné que les restrictions mises en place pour lutter contre la propagation du COVID-19 créaient de nouvelles difficultés dans la recherche des personnes.
Dans un communiqué publié à Nairobi en amont de la Journée internationale des victimes de disparition forcée le 30 août, Mme Marsac a affirmé que les "conflits, violences, migrations et chocs climatiques n'ont pas cessé de séparer les familles pendant la pandémie" et que le nombre de disparus a augmenté au premier semestre de 2020.
"Beaucoup de pays ont suspendu les trajets nationaux entre Etats ou provinces, rendant les recherches plus difficiles sur de larges zones géographiques. L'accès aux lieux de détention, où le CICR pourrait chercher des cas, est suspendu dans certains endroits pour limiter le risque d'exposition au COVID-19", selon le CICR.
Le comité a appelé les autorités à reconnaître la tragédie des disparitions et l'impact psychologique, économique et juridique qu'elles ont sur les familles, à faire tout ce qui est leur pouvoir pour empêcher ces disparitions, à chercher les disparus et à informer les familles de l'état de santé et de la localisation de leurs proches.