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Togo/Pegasus : L’Eglise ne veut pas lâcher prise

Publié le mardi 1 septembre 2020  |  Fraternité
Crise
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
Crise sur les réformes au Togo: l`Eglise catholique se prononce de nouveau via une déclaration
Lomé, le 17 septembre 2017. Paroisse Cathédrale du Sacré Cœur de Jésus. Prière de supplications au seigneur dans toutes les cathédrales du Togo, en faveur de la paix. Une prière conduite dans la capitale, par l’archevêque de Lomé, Monseigneur Denis AMUZU-DZAKPAH.
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L’affaire Pegasus ne finit pas de faire des émules au Togo. Des jours après cette révélation, des voix continuent de s’élever pour dénoncer l’espionnage dont ont été victimes plusieurs personnalités dont des religieux catholiques. Des entités critiques parmi lesquelles, des fidèles laïques catholiques. Ces administrés de l’épiscopat togolais n’y vont pas du dos de la cuillère pour fustiger la méthode décriée du régime cinquantenaire du père au fils.

Le courroux des fidèles laïques catholiques

Après la révélation faite, le 04 août 2020 par le Quotidien français «Le Monde», dans sa parution N° 23507, enquête réalisée avec le Quotidien britannique «The Guardian», nombreuses sont les personnes tant morales que physiques qui ne décolèrent toujours pas.

Dans une déclaration commune en date du 20 août 2020, quatre associations regroupant des fidèles laïques catholiques du Togo fustigent l’espionnage des opposants, religieux et acteurs de la société à l’aide du logiciel Pegasus. En effet, d’une seule voix, le Mouvement des cadres catholiques du Togo (Mccatho), le Renouveau charismatique catholique du Togo (Rcc), la Fédération des organisations féminines catholiques du Togo (Fofcatho) et la Fédération des associations et mouvements catholiques du Togo condamnent cet acte qui, selon eux, viole, d’une manière flagrante, bien de dispositions juridiques en vigueur dans le pays. Il s’agit, énumèrent-ils entre autre, des dispositions de la constitution de la République togolaise, de la Loi 2012-018 du 17 décembre 2017 relative à la communication électronique, de la Loi 2019-014 du 29 octobre 2019 relative à la protection des données à caractère personnel et aussi du secret de la direction spirituelle telle que pratiqué par l’Eglise cathodique.

Violation de la confession sacramentelle

Cette dénonciation par les mouvements et associations catholiques du Togo n’est point anodine en ce sens que Mgr Benoît Messan Alowonou et Pierre Chanel Affognon dont les téléphones ont été piratés par le logiciel israélien sont des religieux dont la mission est de diriger et d’accompagner spirituellement les fidèles. Laquelle mission se décline également par des échanges relevant du fort-interne et de la confession. Un culte qui, vu l’évolution du monde et de la technologie, peut se faire aujourd’hui par les moyens de la communication classique. D’où la gravité d’un tel acte qui comporte le risque éventuel de reversement dans le domaine public, d’un jour à l’autre, des secrets de la confession sacramentelle. Et de porter, ainsi, préjudice tant aux fidèles confesseurs, à leur proches comme à ces véreux pirates qui se sont permis de violer la confidentialité spirituelle au nom de leur paranoïa.

C’est donc fort d’une telle éventualité qui frôle la déliquescence morale, au nom d’une politique dogmatique et de la conservation du pouvoir, que cet acte doit être dénoncé avec véhémence. Et les fidèles laïques catholiques du Togo n’entendent point lâcher prise. Et pour cause, d’un ton impulsif, ces derniers demandent aux autorités gouvernementales de communiquer instamment sur cette situation afin d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale sur ce qui apparaît, à leurs yeux, comme une «atteinte grave au vivre-ensemble». Ceci, préconise t-ils, «afin de restaurer la confiance qui doit régner entre l’Eglise et l’État, entre le peuple de Dieu et les responsables politiques qui sont également membres de ce même peuple de Dieu».

Le prix à payer pour son engagement en faveur de la Vérité…

Au regard de ce qui précède, une analyse objective de la situation amène à déduire que le pont de la confiance entre le gouvernement du Togo et l’Eglise catholique du Togo est en profonde souffrance. Ce qui, de tout point de vue, explique un tel acharnement du pouvoir de Lomé contre l’Eglise et ses pasteurs. Et cela révèle aussi, par la même occasion, le caractère gênant voire encombrant de l’engagement de ceux-ci à dire publiquement la Vérité et à promouvoir la justice sociale en fidélité avec l’Évangile et la doctrine sociale de l’Eglise.

En effet, ce qui s’apparente au désamour est né de la forte implication de l’église, ces dernières années, dans la vie politique du pays marquée par la grave crise sociopolitique requinquée dès août 2017 qui a fait des morts, blessés, des exilés, prisonniers et de nombreux dégâts matériels. Une vive implication aux travers de nombreuses sorties neutre et objective de la Conférence des Évêques du Togo (Cet). Des messages aux allures d’un couteau à double tranchant qui ne fait pas que des heureux, mais aussi de malheureux au sein de la classe politique.

La vérité étant neutre, c’est donc normale que le pouvoir dogmatique et cinquantenaire de Lomé se sente particulièrement visé par les messages de l’Eglise. Mais de là aller jusqu’à prendre possession des téléphones des religieux, par le biais d’un logiciel espion, c’est franchir le rubicond pour Faure Gnassingbé dans son obsession à confisquer le pouvoir à tout prix.

Une dérive de plus d’un régime en ménopause

Mais se basant sur le ferme engagement de l’Eglise en faveur de la Vérité, il est fort à parier sur un feuilleton déjà tumultueux à plusieurs épisodes qui risque de l’être encore plus, partant de cette affaire d’espionnage à l’aide du logiciel Pegasus.

Tout compte fait, le recours à une telle pratique plutôt recommandée dans la lutte contre le terrorisme, constitue une dérive de plus qui, non-seulement pousse le pouvoir de Lomé à se mettre à dos les fidèles laïques catholiques , mais aussi remet, à nouveau, au goût du jour, le malaise profond qui gangrène l’appareil exécutif cinquantenaire du Togo contraint à l’immobilisme depuis six mois déjà. Et c’est bien dommage pour le Togo, pendant que la démocratie fait son bonhomme de chemin dans nombre de pays de la sous-région.



Transition, seule option originale pour solder la crise politique de 30 ans au Togo (Atchadam TIKPI)
Publié le: 29/8/2020  |  aLome.com Radio

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