Ils étaient nombreux, les fidèles auditeurs à espérer l’ouverture de leur radio chérie ce vendredi 9 août. Mais ils devront prendre leur mal en patience. Du moins jusqu’au 20 août prochain pour se situer. Ainsi en a décidé la justice.
L’affaire était en effet ce vendredi devant la justice. Face-à-face avocats de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), les éternels défenseurs du pouvoir en place, Mes Edah Ndjelle et Lionel Sanvi, assistés d’un confrère béninois, et ceux de la radio, Mes Célestin Agbogan, Jil-Benoît Afangbédji, Claude Amegan et Zeus Ajavon. Ces derniers ont avancé l’argument de l’illégalité et de l’arbitraire de la fermeture, car faite par la Gendarmerie ce jeudi 25 juillet dans la matinée avant que la décision ne soit signifiée à la radio le lendemain.
« Il faut noter que les agents des forces de l’ordre ou de sécurité ont envahi les locaux de la station le 25 juillet 2013 sans aucune décision judiciaire ou de la Haac. Ce n’est que le lendemain qu’une décision a été signifiée à la radio. Il s’était agi d’une voie de fait. Par ailleurs, la loi sur la Haac stipule en son article 62 qu’avant de suspendre une radio ou un organe de presse, il faut avoir mis en demeure ladite radio ou ledit organe. Mais dans le cas espèce, il n’y a jamais eu de mise en demeure qui ait été rendue publique comme l’exige l’article 61 de ladite loi », a déclaré Me Jil-Benoît Afangbédji au sortir de l’audience.
Tout était clair et la voie de fait manifeste, mais le verdict attendu n’a pas été rendu ce vendredi. Le juge prenant prétexte sur un incident créé par des propos déplacés de l’avocat béninois – pas trop étonnant, il viendrait du cabinet de l’inénarrable Archange Dossou de triste réputation dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé ; l’élève ressemble simplement au maître – qui ont fait monter la tension au niveau des conseils de Légende FM, a renvoyé le délibéré au 20 août prochain, dans huit (08) jours donc. Pour beaucoup d’observateurs, il s’agit d’une simple manœuvre pour contraindre la radio à purger les trente (30) jours de fermeture décidés par la Haac.