Togo/Paludisme et Covid-19 : Regards croisés et nombres de morts

Publié le jeudi 10 septembre 2020 | Le Tabloid

© Autre presse par DR
Une moustiquaire

C’est le combat de l’heure dans tous les pays du monde entier. La lutte contre la Covid-19 et ses ravages concentre toutes les attentions, sans doute à raison. Mais elle relègue au second plan le combat contre toutes les autres pathologies, de loin les plus mortelles. C’est le cas du paludisme qui reste la toute première cause de mortalité en Afrique et au Togo.

Cette réalité a été rappelée, lundi, par le Coordonnateur national du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), à l’occasion de la rencontre de briefing avec les journalistes sur la campagne nationale de distribution de moustiquaires à imprégnation durable (MID) que le Togo s’apprête à lancer.

«Le paludisme est la première cause de consultation, d’hospitalisation et de décès au Togo», a déclaré Dr Tinah Atcha-Oubou, dans son entretien avec les journalistes autour de la campagne projetée. Une petite comparaison entre les nombres de victimes dues au coronavirus et au paludisme permet de se rendre compte de cette négligence dangereuse du combat contre ce tueur silencieux qu’est le paludisme.

A en croire le Coordonnateur du PNLP, ce sont deux mille (2000) décès dus au paludisme qui ont été enregistrés au Togo en 2019. Contre trente-quatre (34) morts causés par le coronavirus depuis mars dernier, soit six (06) mois. De petites gymnastiques arithmétiques sur la base de ces données – en attendant la sortie des chiffres officiels de 2020- permettent de se rendre compte de cette triste réalité.

2000 décès de paludisme en un an, cela équivaut à mille (1000) sur six (06) mois. Et durant ce laps de temps, faut-il le rappeler, ce sont seulement (sic) 34 victimes qui ont été faites par la Covid-19. Ce chiffre est même à relativiser. Le Coordinateur national de la riposte contre la Covid-19, Prof Djibril Mohaman relevait il y a quelques jours que ce sont dix (10) patients déclarés qui sont en réalité morts du coronavirus, les décès des autres étant dus aux comorbitités dont les plus fréquentes sont le diabète et l’hypertension artérielle.

Sur la base des 2000 décès annuels de paludisme de 2019, on se retrouve donc à cent soixante-sept (167) morts en moyenne par mois au Togo, quarante et un (41) par semaine et environ six (06) par jour. En une semaine, le paludisme fait donc plus de victimes que la Covid-19 en six mois, et même quatre (04) fois plus si l’on élime les décès dus aux comorbidités. Pendant que tous les énergies et moyens sont consacrés à la lutte contre le coronavirus, on laisse donc le paludisme tuer en silence…

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