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La popularité de l’UNIR et de son président, une chimère
Publié le mardi 13 aout 2013  |  liberte-togo.com


© Autre presse par DR
Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République Togo


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Les élections législatives viennent de se terminer sans que les chiffres publiés par la CENI permettent de se faire une idée de l’assise de chacun des deux camps, pouvoir et opposition. En tenant compte des abstentions, tout laisse à penser qu’hormis les fraudes, le parti au pouvoir devrait passer dans l’opposition à la prochaine présidentielle si l’opposition actuelle parfaisait son système de détection de fraudes.
Le nombre d’inscrits après recensement était de 3.044.332. Mais lors des élections, seuls 2.011.203 se sont déplacés pour voter, soit 66,06% d’après les résultats de la Ceni. Eu égard aux réformes à venir et à la propension des régimes peu ouverts à la transparence en matière électorale, le scrutin avait une importance particulière pour le régime actuel. C’est ainsi que dans les villes, villages, faubourgs et bourgades du pays, une « battue générale » fut organisée afin de « ratisser le plus large possible ». Mais malgré toutes ces magouilles, Unir, le parti au pouvoir, s’est retrouvé avec 880.608 voix, la fraude aidant sur toute l’étendue du territoire national. Et le CST avec l’AEC, cumulent 758.486 voix.
Selon les résultats proclamés par la Céni dont la majorité des membres sont acquis au pouvoir, 1.033.129 inscrits se sont abstenus d’aller voter. Or il est de notoriété mondiale que dans les régimes fermés à la démocratie, la quasi-totalité des abstentions en période électorale se trouve presque toujours dans le camp de l’opposition. C’est ici qu’intervient le raisonnement par l’absurde ou par projection que la HAAC a tant redouté et qui a coûté sa fermeture à la radio Légende. A supposer que des garanties d’une élection présidentielle « propre » soient apportées aux abstentionnistes et que 80% d’entre eux décident de faire valoir leur vote, le nombre d’abstentions ne serait plus de 1.033.129, mais plutôt de 1.033.129 x 20%, soit 206.625 voix. Il y aura alors au moins 826.504 nouveaux votants.
Eu égard à la situation sociopolitique du Togo, il n’est pas exagéré de dire que la majorité de ceux qui se sont abstenus de voter, soit de l’opposition, parce que redoutant que leurs voix ne compteraient pas, ont décidé de ne pas se déplacer. Mais si malgré tout on attribue 20% des 826.504 nouveaux votants au parti au pouvoir, et 80% à l’opposition, on obtient respectivement 165.300 et 631.203. Ainsi, à l’issue d’un scrutin qui ne prendrait pas en compte le découpage électoral inique, parce que ce serait la présidentielle et les circonscriptions n’auraient plus leur raison d’être, Unir totaliserait 880.608 + 165.300 voix, soit 1.045.908 voix et les deux regroupements obtiendraient 758.486 + 631.203, soit 1.389.689 voix.
Pourquoi toutes ces gymnastiques chiffrées ? En 2015, des échéances cruciales attendent encore le Togo. Chaque camp cherche à évaluer ses chances de réussite, mais personne ne veut se saisir des chiffres publiés par la Céni pour faire des projections sur 2015. Ainsi en prenant en compte des paramètres qui peuvent toujours fluctuer eu égard au dernier rapport intérimaire de la mission d’expertise électorale de l’Union européenne, les mathématiques étant une hérésie en politique, on obtient grosso modo des tendances que chaque parti peut utiliser pour repartir de plus belle à la conquête de l’électorat. Mais les chiffres montrent que hormis les fraudes qui tendent à s’institutionnaliser au Togo, l’opposition devrait pouvoir accéder à la magistrature suprême en 2015 si celle-ci se remettait dès à présent au travail et revoyait sa stratégie en privilégiant des rencontres de proximité surtout à l’intérieur du pays. Les partis de moindre envergure devront très tôt manifester leur tendance en se rapprochant d’un ou de l’autre camp, car en l’état actuel des choses, la bipolarisation de la vie politique s’est fait corps à travers les deux partis phares de la future Assemblée nationale.

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