L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé un nouveau nombre record de cas de Covid-19, avec au moins 307.930 cas dans le monde en une seule journée. Ce record remplace celui de 306.857 cas, rapporté par l’OMS le 6 septembre.
Avec 94.372 cas dont 1.114 décès, l’Inde restait samedi la plus touchée par le nouveau coronavirus. Les autres hausses les plus significatives de la contamination sont également observées aux États-Unis (45.523 cas et 1.022 morts) et au Brésil (43.718 cas et 874 décès).
Ces mêmes tendances ont été notées le lendemain. Pour la journée de dimanche, 4.384 nouveaux décès et 233.334 nouveaux cas ont été recensés dans le monde. Comme le samedi, les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont l’Inde avec 1.136 nouveaux morts, les États-Unis (803) et le Brésil (814).
Au total, le nombre de décès dans le monde a augmenté au cours du week-end, de 9.721 décès dont 5.537 pour la seule journée du samedi. Mais on est très loin du record noté au moment du pic de la maladie en Europe quand il y a eu 12.430 morts le 17 avril dernier.
Cette tendance à la hausse est également signalée sur le continent européen. Selon le tableau de bord de l’OMS, le nombre de cas en Europe remonte nettement depuis plusieurs semaines, notamment en Espagne et en France.
La semaine dernière, plus de 300.347 nouveaux cas ont été rapportés dans les 55 pays de l’OMS Europe, soit presque les mêmes données notées lors des pics observés en avril. Selon les données publiques de la Branche européenne de l’OMS, au moins il y a eu 3.082 décès dans la région.
Ces chiffres préoccupants interviennent alors que l’OMS Europe réunit ce lundi et mardi l’ensemble de sa cinquantaine d’Etats-membres pour échanger sur la réponse à la pandémie de Covid-19 et s’accorder sur sa stratégie quinquennale.
«Nous ne sommes pas du tout sortis de l’auberge», a d’ailleurs alerté lundi le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’ouverture des travaux du Comité régional du Bureau de l’OMS pour l’Europe.
Selon le chef de l’agence onusienne, «le nombre moyen de cas par jour dans la région est maintenant plus élevé qu’il ne l’était lors du premier pic de mars». «Heureusement, le nombre de décès semble rester à un niveau relativement bas - pour l’instant», a-t-il indiqué, ajoutant toutefois que «chaque décès est une tragédie».
Face à cette situation, il a invité les pays européens à ne pas se reposer sur leurs lauriers. «Si nous ne contrôlons pas la transmission, davantage de personnes perdront la vie, et il existe un risque réel de réintroduire des mesures de verrouillage qui ont été si coûteuses», a mis en garde le Dr Tedros.
Le chef de l’OMS exhorte les pays à rejoindre d’ici vendredi le dispositif COVAX
Dans le monde, la pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 921.801 morts, selon un bilan établi lundi par l’OMS. Plus de 28,8 millions de cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués.
Par ailleurs, le chef de l’OMS a exhorté les pays, qui ne l’ont pas encore fait, à rejoindre d’ici à vendredi son Mécanisme pour un accès mondial aux vaccins contre la Covid-19 (COVAX). Selon lui, cela permettrait « de contribuer à garantir une distribution équitable et efficace des vaccins ».
Jusqu’à présent, 92 pays à faible revenu ont sollicité une aide par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX, qui fait partie du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre le nouveau coronavirus (Accélérateur ACT). Un dispositif qui entend stimuler le développement de vaccins, de thérapies et de diagnostics afin de lutter contre la pandémie.
Des pays développés ont également exprimé leur intérêt, mais beaucoup doivent encore confirmer l’intention de rejoindre le dispositif d’ici la fin de cette semaine.
«\Si les habitants des pays à faibles et moyens revenus ne reçoivent pas de vaccins, le virus continuera de tuer et la reprise économique mondiale sera retardée», a prévenu le Dr Tedros lors de cette réunion du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, qui a été diffusée virtuellement.
«Nous n’avons pas besoin d’attendre un vaccin»
En attendant la mise au point d’un sérum, «nous n’avons pas besoin d’attendre un vaccin», a ajouté le chef de l’OMS. Il s’agit de travailler avec les outils dont disposent présentement les Etats. Une façon pour l’agence onusienne de rappeler certains fondamentaux réitérés depuis le début de cette pandémie.
Pour l’OMS, il faut «prévenir l’amplification des événements». «Partout dans le monde, des flambées explosives ont été liées à des rassemblements dans les stades, les boîtes de nuit, les lieux de culte et autres foules», a rappelé le Dr Tedros.
Deuxièmement, il invite les Etats à protéger les personnes vulnérables, afin de sauver des vies et de réduire la charge qui pèse sur le système de santé des patients gravement malades ou en état critique.
L’autre axe de la lutte à mener consiste à l’éducation des communautés, mais aussi en leur donnant les moyens de se protéger et de protéger les autres. «La distanciation physique, l’hygiène des mains, l’étiquette respiratoire et les masques peuvent tous contribuer à freiner la transmission et à sauver des vies - non pas isolément, mais ensemble», a-t-il insisté.
Quatrièmement, le chef de l’OMS préconise la poursuite du respect des principes de base de la santé publique, à savoir notamment, trouver, isoler, tester et soigner les cas, ainsi que rechercher et mettre en quarantaine des contacts des malades.
«Les pays qui font ces quatre choses, et qui les font bien, peuvent rouvrir leurs sociétés, leurs économies et leurs frontières en toute sécurité», a-t-il fait valoir. Dans tous les cas, «cette pandémie va prendre fin, mais elle ne sera pas la dernière».
Selon le Directeur général de l’OMS, « nous avons une responsabilité commune envers nos enfants et les enfants de nos enfants, celle de laisser le monde mieux préparé à la prochaine pandémie». «L’enjeu n’a jamais été aussi important. Mais le prix non plus : un monde plus sain, plus sûr, plus juste et plus durable», a conclu le Dr Tedros.