Il s’agit de la decision 037 du 27 Juillet 2020 portant sur l’attribution par la Compagnie d’énergie électrique du Togo (Ceet) de marchés de fourniture de matériels informatiques. Des marchés destinés aux catégories jeunes entrepreneurs conformément aux recommandations du chef de l’Etat. Aux termes de la décision, l’Autorité de réglementation des marchés publics (Armp) reproche notamment aux entreprises et surtout à la cellule de passation de marché de la Ceet du favoritisme et de complicité tacite dans l’attribution du lot 4 de ces marchés. Au finish, la décision de l’Armp a réussi à conduire à des mutations au sein de la nationale d’énergie. Et comme par hasard, une revisite du dossier a révélé des curiosités dans la démarche de l’Armp. De grosses curiosités dans le cas d’une entreprise à vache comme la Ceet.
Concrètement, l’Armp reproche que « bon nombre des entreprise consultées appartiennent à la meme famille EKUE-ETTAH tout comme le propriétaire de l’imprimerie PATOU IDEAL qui est mis en cause dans la dénonciation ». Sur le fait, il se trouve dans le même document de l’Armp que contrairement à l’affirmation « bon nombre d’entreprises », il n’y a que l’entreprise Graphic technique Edition qui appartient à Antoine EKUE-ETTAH frère du patron de Patou Idéal. La décision parle plus loin de relation d’amitié avec une autre entreprise retenue. Des faits qui objectivement ne peuvent être au su de la cellule de passation des marchés, sauf exploit.
Par ailleurs, la décision parle du fait que c’est Patou Ideal qui a fourni les échantillons de facture à l’entreprise Global Graphics déclarée attributaire provisoire et à la plupart des autres soumissionnaires qui ont pourtant vu leurs offres rejetées pour non-conformité des échantillons ». Et qu’en conclusion, « les agents de la Ceet ont favorisé les entreprises Graphic techniques Editions, Global Graphics et MON BEAU PAYS qui ont commis des faits de collusion avec l’imprimerie PATOU IDEAL ». Soit !
Mais, il se trouve, selon nos investigations, qu’avant l’attribution des marchés la Direction de contrôle des marchés publics a eu à vérifier et donner son avis de non objection (Ano) d’abord sur le modèle de l’offre et sur la liste incriminée aujourd’hui par l’Armp. Elle a, par la suite, donné le même avis sur la qualité des attributions. Et en la matière l’Armp ne saurait prononcer son arbitrage sans consulter le travail fait en amont par son partenaire la Dcmp. Une démarche que l’institution a choisi d’enjamber volontairement pour chuter à sa décision inquisitrice de mutation au sein de la cellule de passation des marchés de la Ceet.
Et qu’à cela ne tienne, l’Ano de la Dcmp sur le dossier d’appel d’offre a demandé que « les entreprises à retenir sur les lots 1 à 9 doivent exclusivement être dans le secteur de la fourniture de matériels mobiliers de bureau et étrennes » (Voir fac similé1). Une prescription de la Dcmp fondée en ces pouvoirs qui vient ainsi vider le paragraphe 12 du chapitre Examen au fond de la décision de l’Armp (fac similé2). L’institution à Aftar Morou aurait simplement respecté la procédure d’arbitrage comme prescrite que sa décision du 27 Juillet aurait obtenu toute l’onction de crédibilité et de respect. Elle ne se serait qu’en effet prise aux entreprises en conflit. Mais non !
Et c’est ici qu’il se dégage les senteurs d’une cabale ourdie par des réseaux lointains auxquels l’équipe à Aftar Morou a prêté gracieusement le flanc pour dégager ces autres agents qui, selon nos informations, ont sérieusement dérangé durant quatre ans le siphonage de la Ceet par le canal des marchés publics. Une complicité regrettable pour l’Armp dont le chef de l’Etat a pourtant voulu en faire l’institution qui atténue, tant soit peu, l’accaparement royal de la richesse publique par la minorité ogre. Mais l’équipe au jeune énarque est entrain de glisser face aux appétits voraces qu’ont ces ogres de la république sur les sociétés d’Etat faisandés comme la Ceet. Pour preuve, contactée depuis le 04 Septembre dernier, l’Armp n’a pu nous mettre en contact avec les acteurs qui ont intervenu dans la décision-arbitrage 037 du 27 juillet 2020 pour qu’ils nous disent la raison de leur curieuse démarche.
Tout s’est passé comme une machination qui avait pour objectif d’utiliser la main du nouveau Dg de la Ceet pour satisfaire les desseins de légendaires réseaux rapaces. Sinon si pour une cellule qui a eu à attribuer des marchés de centaines de milliard sans le moindre grain de sable, on y opère aujourd’hui des mutations pour une affaire de 89 000 000 FCFA, tout au plus, c’est dire que le diable, à défaut de t’avoir, descend dans les détails.
Avis au premier magistrat de la République qui sait combien la gestion saine du secteur de l’électricité est inconditionnelle dans tous ces projets de développement.