Le basket féminin africain a énormément progressé au cours d’une dernière décennie déterminante pour son développement sur le continent.
Afin de rendre hommage aux joueuses les plus emblématiques de cette période, l’équipe éditoriale de FIBA Afrique s’est plongée dans les livres d’histoire pour établir une liste comprenant douze femmes - issues de huit pays différents - qui ont joué un rôle prépondérant dans l’essor du basket féminin en Afrique.
Avec des succès face à des nations prestigieuses lors de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018 en Espagne, le Nigeria et le Sénégal n’ont fait que confirmer que le futur des basketteuses africaines s’annonce très prometteur.
Les critères pris en considération étaient les contributions, au cours de la dernière décennie, tant en sélection nationale que lors des compétitions mondiales et continentales FIBA.
Voici, sans ordre particulier, notre ’Équipe de la décennie’ :
Leia Dongue, Mozambique
Imaginez-vous une joueuse qui n’a jamais eu des moyennes inférieures à 13 points et 7 rebonds par match depuis plus de 10 ans dans les tournois majeurs mondiaux et continentaux. Aujourd’hui âgée de 29 ans, elle ne cesse de s’illustrer avec des clubs européens et plus important encore, sa carrière est loin d’être finie.
Réputée en Afrique et ailleurs, la star mozambicaine a été élue à six reprises dans le "5 majeur" de la FIBA Africa Champions Cup for Women (FIBA ACCW) entre 2012 et 2017, alors qu’elle portait les maillots de Liga Desportiva et de Primeiro D’Agosto.
Sans oublier que Dongue, qui a tourné à 15 points et 11.7 rebonds à l’occasion de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2014 en Turquie, a été désignée deux fois MVP de la FIBA ACCW (2014 et 2015).
En cours de route, l’ailière de 1.86m a figuré dans le "5 majeur" du FIBA Women’s AfroBasket en 2013, 2017 et 2019.
Meilleure marqueuse de la compétition continentale de l’an passé, Dongue affiche désormais des moyennes de 15.5 points et 8.45 rebonds par match sur l’ensemble des cinq éditions du FIBA Women’s AfroBasket auxquelles elle a pris part depuis 2011.
Mais avec sa leader, le Mozambique n’a toutefois encore jamais décroché le titre au FIBA Women’s AfroBasket.
Nacissela Mauricio, Angola
Compétitrice infatigable, elle incarne le basket féminin angolais depuis de nombreuses années. ’Naci’, comme on la surnomme, a aidé son pays à conquérir deux titres consécutifs au FIBA Women’s AfroBasket, en 2011 et 2013.
Au sommet de son art durant cette décennie, l’ailière de 1.84m est la seule Africaine à avoir remporté deux titres de MVP du FIBA Women’s AfroBasket entre 2010 et 2020.
’Naci’ a pris sa retraite sportive il y a deux ans, la faute à des blessures à répétition aux genoux. Elle fait actuellement partie de l’encadrement du club de Primeiro D’Agosto.
Astou Traoré, Sénégal
Shooteuse hors pair, Traoré et sa ténacité sont les raisons principales des récents belles prestations du Sénégal, titre continental à l’appui.
Et même si les Sénégalaises n’ont remporté qu’une seule fois le titre continental (2015) et pris le second rang trois fois (2011, 2017 et 2019), les performances de Traoré sont irréprochables, avec notamment un titre de MVP au FIBA Women’s AfroBasket 2017 à Bamako (Mali).
Traoré, qui a participé à deux éditions de la Coupe du Monde Féminine FIBA (2010 et 2018) et aux JO de Rio 2016, a tourné avec une moyenne 12.9 points par match lors de ces trois événements.
Ezinne Kalu, Nigeria
Peu de monde connaissait Kalu lorsqu’elle a fait ses débuts en équipe nationale du Nigeria dans le cadre du Tournoi de Qualification Olympique Féminin FIBA 2016 à Nantes (France).
Arrivée quasiment inconnue dans l’Hexagone, elle est rentrée au pays avec un nouveau statut : celui de leader de sa sélection.
Le Nigeria n’est pas parvenu à se qualifier pour Rio, en dépit du mémorable tir à trois points de Kalu dans les derniers instants du quart de finale contre la Corée, mais Kalu allait jouer l’année suivante un rôle capital dans la conquête du titre au FIBA Women’s AfroBasket 2017.
En quatre ans avec le maillot des ’D’Tigresses’, Kalu a permis à son pays de gagner deux titres continentaux.
MVP du dernier tournoi continental, l’arrière-shooteuse est entrée dans les livres d’histoire avec son équipe nationale, devenue la première nation africaine à atteindre le second tour de la Coupe du Monde Féminine FIBA, en Espagne en 2018.
Meiya Tirera, Mali
Solide en défense et efficace en attaque, celle qui a participé aux JO de Beijing en 2008 a tout fait pour aider le Mali à aller chercher le sacre continental, mais son pays a dû se contenter à trois reprises de la dernière marche du podium du FIBA Women’s AfroBasket.
Ses plus de dix ans en sélection nationale ont toutefois marqué la nouvelle génération de basketteuses maliennes.
Elle a peut-être disputé son ultime AfroBasket l’an passé au Sénégal. Il est à noter toutefois qu’elle a représenté le Mali lors des pré-Éliminatoires des Tournois de Qualification Olympique Féminins FIBA 2020 plus tôt cette année.
Tirera a conduit l’InterClube de Luanda vers le titre au FIBA ACCW 2013, se faisant au passage élire dans le "5 majeur" de la compétition organisée à Meknès (Maroc).
Ramses Lonlack, Cameroun
Les fans de la Memphis University la surnommaient la ’African Queen’ (la reine africaine), et lorsque le Cameroun a accueilli le FIBA Women’s AfroBasket 2015, elle est devenue la ’Cameroonian Goddess’ (la déesse camerounaise).
La dernière fois que le Cameroun s’était hissé à l’une des trois premières places de la compétition continentale, c’était en 1984. Mais avec Lonlack sur le terrain, le Cameroun a brillé et il avait des raisons de viser une participation aux JO de Rio l’année suivante.
Élue dans le "5 majeur" du tournoi, Lonlack avait permis au Cameroun d’atteindre la finale sans perdre le moindre match. Les Camerounaises s’étaient alors malheureusement inclinées contre le Nigeria.
Alors que cette édition 2015 avait été l’apogée de la carrière de Lonlack avec le maillot des Lionnes indomptables, elle avait, à 24 ans, conduit son équipe nationale vers le 4e rang de l’édition 2013 de la compétition continentale, avec une place dans le "5 majeur" à la clé.
Mame Marie Sy, Sénégal
Sy est le genre de joueuses que tout coach rêve d’avoir dans son équipe. Infatigable, agressive des deux côtés du terrain, elle incarne à elle seule la combativité du Sénégal au cours des dix dernières années.
L’ailière-forte de 1.90m a remporté deux titres continentaux avec le Sénégal, ne manquant aucune compétition internationale tout en jouant professionnellement en France. Elle compte six participations au FIBA Women’s AfroBasket depuis 2009.
Soraia Deghady, Égypte
Tout est allé très vite pour Deghady.
Ayant fait ses premiers pas sur la scène internationale au Championnat d’Afrique Féminin U16 FIBA 2011, elle a réalisé un de ses rêves l’année suivante en contribuant à la 3e place de l’Égypte au Championnat d’Afrique Féminin U18 FIBA à Dakar (Sénégal).
La suite appartient à l’histoire : comptant parmi les joueuses les plus talentueuses d’Afrique, Deghady a joué un rôle déterminant dans la popularisation du basket féminin en Égypte. Que ce soit en 3x3 ou en 5x5, elle s’illustre à chaque fois avec ses passes à l’aveugle et sa redoutable adresse à longue distance.
Géraldine Robert, Gabon
Lorsque Robert, basée en France, est retournée au Gabon il y a cinq ans pour sa première apparition majeure en équipe nationale, elle a écrit l’histoire.
Robert a en effet aidé son pays à se qualifier pour la compétition continentale, une première depuis 2005. Ses 23 points et 14 rebonds ont ouvert les portes de la phase finale du FIBA Women’s AfroBasket 2015 au Cameroun.
Avec un bilan de 3-1, le Gabon a terminé les Éliminatoires au premier rang de son groupe, devant le Cameroun et la République démocratique du Congo.
À Yaoundé, Robert a montré tout son talent, trouvant une place dans le "5 majeur" du FIBA Women’s AfroBasket 2015.
Italee Lucas, Angola
Depuis ses débuts en 2017, Lucas n’a pas encore permis à l’Angola de remonter sur le podium de la compétition continentale, mais son succès avec son club d’InterClube est indéniable.
Nommée MVP de la FIBA ACCW 2013, Lucas, qui a gagné à trois reprises cette même compétition, est devenue la joueuse la plus emblématique de son pays au cours des dernières années.
Evelyn Akhator, Nigeria
Sans aucun doute l’une des raisons principales qui expliquent les deux titres continentaux (2017 et 2019) gagnés par le Nigeria.